Jacques Doucet (1924-1994) : Biographie

Du 9 octobre 2010 au 5 mars 2011, le LAAC, à Dunkerque, propose une rare rétrospective de Jacques Doucet (1924-1994), resté tout au long de sa vie fidèle à l'esprit de CoBrA dont il fut, avec Jean-Michel Atlan, l'un des deux seuls représentants français. Voici un résumé de la vie de l'artiste réalisé par sa veuve, Andrée Doucet.



Jacques Doucet
naît à Boulogne
dans les Hauts de
Seine le 9 avril
1924, de parents
bretons, et décède
à Paris le 11 mars
1994.

Adolescent, il écrit des poèmes et dessine. En 1942, il rend visite au poète Max Jacob à Saint-Benoît-sur-
Loire qui l'encourage à cultiver ses dons, tout en lui laissant le choix de son écriture. Il commence
à peindre, expose au Salon d'Automne en 1943 et en 1944. Engagé politiquement pendant
l'Occupation, puis dénoncé, il est arrêté par la milice de Vichy, emprisonné à la Prison de la Santé ,
ses oeuvres sont confisquées. Cet enfermement affectera profondément sa sensibilité et marquera
son univers pictural. À la Libération, il reprend son activité, se manifeste au Salon des
Surindépendants en 1945 et 1946. Il fait à Paris, de même que le peintre hollandais Corneille à
Amsterdam, la connaissance d'une collectionneuse hongroise qui les invite, l'un et l'autre, à séjourner
à Budapest. Là, il prend contact avec les principaux fondateurs de l'Europai Iskola —, l'École
européenne
-, les philosophes et écrivains Imre Pan, Arpad Mezei. Il y rencontre Corneille qui, comme
lui, partage le même intérêt pour les surréalistes hongrois de ce mouvement représentatif comme
« Art de la liberté » . Ils éprouvent la même passion pour l'oeuvre de Klee, exposée précédemment à
l'Europai Iskola, découverte dans un livre de la petite librairie d'Imre Pan, s'enthousiasment pour la
musique tzigane, l'art populaire hongrois et se lient d'amitié. En 1947, Jacques Doucet réalise sa
première exposition dans le local de cette Europai Iskola. Dès son retour à Paris, il adhère au Groupe
Surréaliste révolutionnaire
tandis que Corneille, à Amsterdam, forme avec Constant et Appel le
groupe expérimental hollandais et publie le premier numéro de leur revue Reflex. En 1948, seconde
exposition de Doucet à l'Europai Iskola. Après la dissolution du Groupe Surréaliste révolutionnaire,
d'emblée, Doucet adhère au mouvement Cobra , cette Internationale d'art expérimental et, avec
Atlan, ils en seront les deux représentants français. Leur ami, écrivain et critique d'art, Michel Ragon,
devient, après Édouard Jaguer, le rédacteur de cette représentation française. Atlan et Doucet seront
présents à chacune des manifestations de Cobra, à la première exposition d'Art expérimental au
Stedelijk museum d'Amsterdam en 1949 et à l'ultime exposition de Liège en 1951. Par amitié, Appel
et Corneille demandent à Doucet d'illustrer le second et dernier numéro de Reflex.

Pour la première fois à Paris, en 1948, Doucet avait exposé à la galerie Colette Allendy, galerie
d'avant-garde —, le château de l'esprit- ainsi dénommée par le critique d'art Charles Estienne. Colette
Allendy, veuve du docteur psychanalyste René Allendy, femme chaleureuse, admirable, dévouée aux
artistes dont Jacques Doucet gardera un souvenir immuable. Doucet s'y manifeste pendant six
années.

En 1949, Doucet expose à Gênes à la galerie Rotta , en 1950, il participe à l'exposition Les Mains
éblouies, galerie Maeght et, en 1951, il expose à la galerie Suzanne Feigel à Zurich. De 1954 à 1989,
il expose à la galerie Ariel avec une interruption, de 1960 à 1976, en collaborant avec la galerie Dina
Vierny
, période de collages qui marqueront son parcours.

Doucet se manifeste à chaque Salon de mai, dans les galeries La Roue, Erval, Boulakia. Il expose en
Italie, en Belgique, en Suède, en Hollande, au Liban, aux États-Unis, au Grand-duché de
Luxembourg, au Danemark.

Chaque été, il effectue des voyages en Europe centrale, en Italie, en Espagne, en Hollande, au
Portugal, au Maroc, et participe à de nombreuses expositions collectives. Il est largement représenté
à la grande rétrospective Cobra au Musée d'art moderne de la ville de Paris en 1983 , au Musée de
Liège à Cobra 93, au Cobra Museum d'Amstelveen en Hollande. Il figure dans les collections des
musées de France, de Hollande, de Suède, de Macédoine, de Hongrie, d'Israël, du Danemark, des
États-Unis et du Mexique.

Andrée Doucet




- Du 9 octobre 2010 au
5 mars 2011
- Jacques
Doucet,
le CoBrA
français
- LAAC, Lieu d'Art et Action contemporaine
Jardin de sculptures - 59140 Dunkerque
T. 03 28 29 56 00-
art.contemporain@ville-dunkerque.fr
- Accès :
Par la route: A16 / E40 sortie 33 Dunkerque centre -
Par le train : TerGV et TER fréquents depuis Lille, TGV directs depuis Paris
Depuis la gare, bus (lignes 2, 3 et 8)
- Horaires :
Ouvert tous les jours sauf le lundi.
Fermé le 01 novembre, les 24 et 31 décembre après-midi, les 25 décembre et 01 janvier.
du 9 octobre au 31 octobre : de 10h à 12h15 et de 14h à 18h30 -
Nocturne le troisième jeudi du mois jusqu'à 20h30 -
du 1er novembre au 6 mars : de 10h à 12h15 et de 14h à 17h30
- Billet commun pour le musée des Beaux-Arts de Dunkerque et le LAAC, valable 7 jours -
Entrée individuelle : 4€50
Tarif réduit : 3€ / Tarif 18-25 ans : 1€50 / Gratuit pour les moins de 18 ans

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Lire également :

- Jacques Doucet, le CoBrA, au Havre
- Le mouvement COBRA (1948-1951)



Par Nicole Salez

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