Lanterne magique et film peint - Cinémathèque

L'exposition temporaire Lanterne magique et film peint révèle les collections de plaques de verre pour lanterne magique peintes à la main entre 1659 et les années 1920. Les collections proviennent de la Cinémathèque française (18 000 images) et du Museo Nazionale del Cinema de Turin (8000 images). Jusqu'au 28 mars 2010.



Ces images peintes sur verre, fixes ou mécanisées, naïves ou complexes, ont influencé les premiers metteurs en scène (Lumière, Méliès, Zecca, Chómon). Elles ont émerveillé les cinéastes classiques (Truffaut, Bergman, Fellini), mais elles ont aussi conduit les cinéastes expérimentaux d'hier et aujourd'hui (Emile Reynaud, Len Lye, McLaren, Sistiaga) à peindre sur pellicule, image par image.



C'est quoi une lanterne magique?


La lanterne magique est un appareil d'optique apparu en 1659 aux Pays-Bas. Son inventeur est probablement l'astronome hollandais Christiaan Huygens.

La lanterne magique, aussi nommée « lanterne de peur », permet la projection, sur un écran blanc, à l'intérieur d'une salle
obscure, d'images fixes ou animées. Celles-ci sont peintes sur des plaques de verre généralement de forme rectangulaire. Il faut une grande dextérité pour réaliser les figures, car la lanterne amplifie les vues qui peuvent atteindre une taille gigantesque. Il faut aussi une source lumineuse puissante, que l'on place à l'intérieur de la lanterne, et un objectif composé de plusieurs lentilles (le secret de la combinaison optique restera, au début, un secret).


Les étapes de l'exposition suivent un ordre chronologique


Au début de l'exposition figure le dessin original de la première plaque
connue, réalisé en 1659 par l'astronome hollandais Christiaan Huygens
pour sa « lanterne de peur » : il représente un squelette animé, remuant les bras et jouant avec son crâne. Cette vue métaphysique, échappée de la Danse de mort d'Holbein, marque les débuts de la fabrication des plaques de lanterne magique.


L'explosion d'images hallucinantes qui suit immédiatement, proches parfois de Jérôme Bosch, sera désignée dès le XVIIe siècle comme un « art trompeur » préfigurant « l'art magique » d'André Breton.


Un souvenir de Marcel Proust


Mais la lanterne magique peut aussi être paisible et poétique. Elle a été un merveilleux moyen de locomotion imaginaire, un puissant vecteur d'éducation : assis dans un fauteuil, on pouvait voyager dans le monde entier, y compris dans l'espace, grâce aux vues peintes et mécanisées. Le cinématographe reprendra également ce rôle d'observateur de l'univers. Les peintres de plaques ont excellé dans les vues de voyage, rivalisant dans la miniature avec les paysagistes anglais et flamands.

Tous les contes et légendes ont été adaptés. Marcel Proust en témoigne lorsqu'il évoque, dans A la recherche du temps perdu, la légende de Geneviève de Brabant, qu'une lanterne projetait dans sa chambre d'enfant.

La lanterne magique a été enfin, comme plus tard encore le cinéma, une messagère d'informations, permettant de faire connaître les derniers
événements en date, du sacre de Napoléon à la dernière épidémie de choléra.




-La Cinémathèque française
-51 rue de Bercy, 75012 Paris
-Informations 01 71 19 33 33
-Exposition Lanterne magique et film peint
-Du lundi au samedi de 12h à 19h, nocturne le jeudi jusqu'à 22h. -Dimanche de 10h à 20h. Fermeture le mardi.
-Plein tarif - 7 € / Tarif réduit* —, 6 € / Moins de 18 ans —, 3,5 € / -Forfait Atout Prix ou Carte CinÉtudiant : 5,5 € / Libre Pass - Accès libre
-Visites guidées : tous les samedis et dimanches à partir de 16h (durée : 1h30)
-Plein tarif : 8€ - Tarif réduit : 7€ - Moins de 18 ans —, 3,5€ - Forfait



Par Thérence Normann

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