”Une semaine avec ma mère” - William Sutcliffe

Quand un auteur, William Sutcliffe, la trentaine bien pesée, pose son regard sur trois mères qui s'installent sans crier gare chez leur fils... Un très bon roman critique sur les relations mère-fils, plein de fines observations. Le conflit des générations nouvelle manière vu d'outre-Manche. Sans complaisance et souvent à se tordre de rire




Si dans ce livre, William Sutcliffe n'épargne personne, à commencer par les acteurs d'une certaine société surfaite à bien des égards, investie de fausses valeurs : culte de l'apparence, du marketing, etc., ce n'est pas sans une certaine tendresse, voire compréhention, qu'il considère les trois héroïnes de son récit: Gillian, Helen et Carol. Trois femmes dont le principal défaut est de se soucier un peu trop du devenir de leurs grands mômes (la trentaine chacun). Parfois un brin ridicules, elles sont en tout cas quelque peu ahuries par une époque qui visiblement les dépasse. Leur souci majeur : savoir que leurs fistons mènent une vie accomplie et heureuse (selon leurs codes à elles et leur vision du bonheur). Question: le trop plein d'amour d'une mère peut-il empêcher la vie d'un fils de suivre son cours naturel, surtout quand celui-ci est resté bloqué au stade ado ?


Le livre

Gillian, Helen et Carol sont amies depuis que leurs fils étaient dans la même classe maternelle. Depuis, ils ont grandi ... en quelque sorte. Daniel, Paul et Matt ont la trentaine mais se comportent comme des ados attardés et restent très secrets sur leur vie privée. N'y tenant plus, les trois mamans décident que des mesures d'urgence s'imposent : elles iront s'installer sans crier gare pour une semaine chez leur rejeton ! Leur mission : recréer le lien maman-fiston trop distendu à leur goût.
Terreur panique chez les garçons. Matt est le rédacteur en chef d'un magazine pour hommes, il ne sort qu'avec des gamines qui ont la moitié de son âge, planque des sex-toys sous son lit où il n'a pas envie que sa mère passe l'aspirateur... Paul habite en colocation avec plusieurs garçons, il est homo, mais ça ne regarde que lui. Quant à Dan, il ne s'est toujours pas remis de sa rupture avec Erin et préfère broyer du noir tout seul.
Une satire caustique et hilarante de ces grands enfants et de ces mères-poules qui croient bien faire mais leur pourrissent la vie !


L'auteur: William Sutcliffe

William Sutcliffe est né en 1971 à Londres et vit à Edimbourg avec sa femme, l'écrivaine Maggie O'Farell, et leur fils. Ses ouvrages ont été publiés dans une vingtaine de pays. Une semaine avec ma mère est son cinquième roman après New Boy (1996), Vacances indiennes (1997) (traduit en France en 2005), où il fait partir des étudiants en voyage initiatique en Inde, Love hexagon (2000) sur les difficultés de lier amitié, sexe et amour, et Sous influence où il observe une certaine montée de la violence parmi les jeunes. 'Vacances indiennes', a
fait l'objet d'une adaptation cinématographique. Avec beaucoup d'humour, William Sutcliffe n'en observe pas moins avec finesse et justesse les petits travers de la société, par le prisme de ses personnages souvent jeunes et inexpérimentés.

- Une semaine avec ma mère
- Auteur: William Sutcliffe
- Traduit de l'anglais par Elsa Maggion
- Editeur: Calmann-Lévy
- 140x215 mm
- 412 pages
- illustré quadri
- En librairie le 2 septembre 2009
- 18,90 €

Par Nicole Salez

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