Marine Delterme revient dans Alice Nevers

Marine Delterme revient sur les écrans pour une 12e saison avec la série Alice Nevers, le juge est une femme, le 14 mai sur TF1. L’occasion de rencontrer une artiste, comédienne et sculpteur, maman de deux enfants qui aimerait bien un jour, mettre en scène. Alice Nevers, le juge est une femme diffusée sur TF1, jusqu’au 11 juin.

marine delterme

10 épisodes représentent combien de temps de tournage ?

Le tournage dure sept mois. Après la mise en boite d’un épisode, on s’arrête dix jours mais ce ne sont pas des vacances. On passe à la post-production et à la préparation du suivant, lectures, costumes,… C’est une grosse machine assez passionnante et prenante mais il reste cinq mois pour faire autre chose, comme la sculpture, mon autre passion. La série me permet d’envisager de monter des projets que j’initie à d’autres qu’on me propose mais qui me passionnent moins. Ainsi je peux me lancer dans l’écriture d’un scénario et peut-être bientôt mettre en scène.

12 saisons, qu’est-ce qui fait que vous reprenez le costume d’Alice Nevers avec plaisir ?

La condition pour ne pas aller travailler à reculons est que la série et le personnage avancent. En fait j’ai eu la chance d’attendre mon deuxième enfant et de ne pas vouloir tourner. On m’a proposé de jouer très peu et de faire que le personnage soit aussi enceinte. J’ai refusé mais l’idée a été gardée. Du coup on pouvait raconter une histoire, celle de l’héroïne. Sinon je crois que je me serais ennuyée et j’aurais arrêté. Ca a fait décoller la série en audience et les gens nous ont adoptés. Grâce à ça on peut les emmener très loin comme à la fin de la saison 11 où j’ai eu des angoisses à l’idée de tuer. Pour moi, c’était hors de question ! Nous avons discuté avec la production et je me suis retrouvée à combattre et tuer une femme par accident.

Que va-t-il se passer dans cette saison ?

Cette saison j’ai demandé une écriture particulière. Il y a un secret qu’Alice doit découvrir. Elle va évoluer dans le temps passé et on va en savoir un peu plus sur elle. Souvent les gens me disent « on l’adore mais on ne la connait pas vraiment ». Elle va prendre des risques, il va y avoir plein de rebondissements et nous allons entrer dans la psyché d’Alice. C’est intéressant à jouer et il y a quelque chose que je n’avais jamais abordé, l’hypnose.

Voyez-vous autrement le métier de juge depuis votre rôle?

Même si le métier de juge a parfois mauvaise presse, il n’est pas facile. Je pense que le personnage avec sa fierté, son empathie mais aussi le fait de passer la ligne rouge assez souvent, peut le rendre plus sympathique. Quand je tourne au palais de justice, je pousse des portes où se passent des procès. On rentre dans des affaires abracadabrantes, des tragi-comédies, avec des moments dramatiques mais aussi des moments très drôles qu’on s’efforce de garder dans la série. On ne veut pas raconter le quotidien d’Alice et de Marquand (incarné par Jean-Michel Tinivelli), car on n’est pas dans la comédie pure. Mais je serais ravie de jouer dans une vraie comédie romantique par exemple car je n’ai pas la vis comica (force comique) comme d’autres comédiennes.

Qu’est-ce qui vous a plu dans ce personnage d’Alice ?

Je sortais du cinéma d’auteurs ou de comédies où je faisais la jolie fille de service, pas forcément drôle et puis pour des raisons personnelles, ce n’était plus en adéquation avec ce que j’étais devenue. Ce rôle était plus intéressant avec ce que je voulais faire. Il m’a apporté aussi la rencontre avec le public que j’apprécie énormément.

Comment êtes-vous arrivée à la comédie ?

Par l’image, la photo, le cinéma. Avec ma mère, je regardais les films au ciné-club de Claude Jean-Philippe, on allait voir des ballets. J’ai toujours été plus touchée par l’image, le visuel, l’univers des photographes, que par les textes. Je ne suis pas une littéraire.

Vous passez facilement de la comédie à la vie ?

Je suis très saine et assez équilibrée, j’arrive tout de suite à dissocier et ma famille est ma priorité. Les enfants prennent du temps et de l’énergie, je veille à leur bien-être, mais mon mari (l’auteur Florian Zeller) est merveilleux, il aide beaucoup. Comme toutes les femmes, je suis dans l’organisation pour pouvoir tout faire et continuer à sculpter.

La sculpture est l’autre passion de votre vie, comment est-elle venue à vous ?

La sculpture a été comme un miracle, c’est ce qui me correspond le mieux, moi qui suis assez solitaire. J’ai baigné dans un environnement artistique. Mon père ingénieur faisait en parallèle beaucoup de dessins, de peintures et est devenu restaurateur de tableaux. J’accompagnais ma mère intendante, au cours de fusain. Je me suis aperçue très vite que j’étais une bonne copiste. Mais je ne trouvais pas mon trait. Lors d’un voyage en Italie, j’ai découvert la Piéta et j’ai été subjuguée. En attendant mon premier fils, j’avais le temps et je me suis dit que j’allais essayer et j’ai trouvé ma manière de travailler la terre. Quand je sculpte, je suis dans l'intuition. Ce sont les mains qui parlent et les choses se font alors que l'écrivain est plus dans le cérébral. C’est un peu comme devant la caméra, où il faut aussi lâcher prise.

Quel est votre peintre favori ?

Il y en a plein mais je dirais Goya. J’ai été totalement fascinée par ses œuvres que j’ai vues au Prado à Madrid. Il a d ailleurs dit :" toute la peinture est dans les sacrifices et dans les partis pris". Mais prendre parti n’est-ce pas le plus important?

Par Véronique Guichard

 

 

 

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