De Dubaï au Sultanat d'Oman

Deux conceptions du tourisme au Moyen-Orient

Si l'on aime les gratte-ciel, et les ambiances climatisées, on pourra apprécier Dubaï. Dubaï peut être aussi le point de départ vers d'autres zones de la région, comme le Yemen ou le sultanat d'Oman qui joue sur un autre registre.




Ce pays qui fait partie des Emirats-Unis s'étend sur 40 kilomètres entre mer et désert. A l'image d'une ville américaine, de nouveaux quartiers sont ajoutés les uns après les autres, des «palmeraies» sont conquises sur la mer. Et, même si la crise économique actuelle ralentit la construction de certains d'entre eux, les immeubles se veulent de plus en plus hauts. Dernier en date: l'extravagant hôtel Atlantis et ses 1 500 chambres, aux allures de pyramide et dont le feu d'artifice pour l'inauguration a coûté 25 millions de dollars.



La visite du vieux Dubaî se limite aux anciennes demeures de la famille du cheik Maktoum ben Hasher, le long du Creeks, ce bras de mer à l'embouchure duquel il s'était installé en 1894 pour offrir aux marchands étrangers un port exempt de taxes. On y trouve aussi des souks (indien, de l'or, des épices...) et quelques galeries d'art comme la XVA Gallery, une ancienne demeure joliment restaurée par une Américaine qui l'a aussi aménagée en hôtel. A part ça, les touristes arpentent les mêmes lieux que les hommes et femmes d'affaires ou épouses des cadres occidentaux travaillant dans la région. Galeries commerciales où les prix sont pourtant moins attractifs que l'absence de taxes pourraient le laisser espérer, piscines des hôtels et restaurants climatisés permettent d'échapper à la chaleur (30° l'hiver, 45° l'été). Pour se croire vraiment ailleurs, on peut aller skier sur les pistes avec télésiège et restaurant d'altitude installés dans le Mall of the Emirates.



Mais avec son immense aéroport, Dubaï peut être le point de départ vers d'autres zones de la région, comme les autres pays des Emirats, le Yemen ou le sultanat d'Oman, qui à l'opposé de Dubaï joue la carte d'un tourisme «authentique» et sélectif. En témoigne le Six Senses, un hôtel de grand luxe, niché dans une baie au pied d'une montagne désertique et où seuls quelques pêcheurs avaient élu domicile. Villas individuelles, plusieurs restaurants, spa et très belle piscine qui évite de se salir les pieds sur la plage victime des pétroliers qui croisent dans le détroit d'Ormuz en font un lieu où l'on peut se couper du monde pendant une semaine.



La presqu'île de Musandam mérite cependant une escapade. A partir du port de Khasab, on peut emprunter un bateau, où sont servis boissons et repas et qui se faufile le long des «fjords», ces falaises escarpées dont certaines culminent à plus de 1000 mètres. Selon la lumière, elles passent de l'ocre à l'irisé, composant une sorte d'arc en ciel. Ce bateau traditionnel appelé dhow fait quelques arrêts lorsque les dauphins jouent à danser dans son sillage ou pour permette aux passagers de plonger dans l'eau verte et transparente et admirer de près les poissons violets et jaunes.



Les villages de pêcheurs uniquement accessibles par la mer qu'on distingue dans les découpes de la côte ne se visitent pas. Le retour à Khasab ramène à la géopolitique : le port est encombré d'embarcations d'Iraniens venus échanger chèvres et légumes contre cigarettes et produits électroniques qu'ils rapportent dans leur pays éloigné de 60 kilomètres.




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Pour y aller: Air France et Emirates assurent des vols quotidiens Paris-Dubaï, à partir de 541€. Pour se rendre au nord d' Oman, il faut deux heures de route.

Renseignements: Département du tourisme de Dubaï (01 44 95 85 00, dubaitourism.com.) Office du tourisme d'Oman (01 47 20 56 06, omantourisme.com)
Plusieurs voyagistes, comme Directours ou Kuoni, proposent des forfaits avion-hôtels.



Par Françoise Merteuil

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