Suzanne Valadon – Maurice Utrillo: mère et fils

Les cimaises de la Pinacothèque de Paris accueillent les oeuvres de Suzanne Valadon et de Maurice Utrillo jusqu'au 15 septembre 2009. Ne manquez pas cette exposition dont le succès ne se dément pas depuis son ouverture. C'est dire l'intérêt que suscite ce face à face artistique entre une mère et son fils réunis par une même passion : la peinture.



De plus en plus nombreuses sont aujourd'hui les expositions qui invitent le visiteur à admirer des oeuvres de différents artistes, de différentes époques, en face à face. Le succès de l'exposition Picasso et les maîtres, où une oeuvre du peintre espagnol voisinait avec, entre autres, celle d'un Cranach, d'un Titien, d'un Rembrandt, ou d'un Van Gogh, témoigne de l'intérêt que ce genre de confrontation artistique suscite chez le public. L'exposition 'Suzanne Valadon —, Maurice Utrillo' ne fait pas exception. Sa fréquentation atteint des niveaux record. Certes il s'agit d'un «couple » atypique, une mère et son fils réunis par une même passion, la peinture. Mais ce couple se trouve au centre de tout un univers artistique, à cheval entre deux mouvements, l'impressionnisme et l'École de Paris. Il marque aussi le passage d'une époque où beaucoup d'artistes sont issus de la classe bourgeoise à une autre où ils appartiennent à des catégories sociales plus populaires.




Suzanne dessine

Ce dernier aspect apparait clairement dans les oeuvres présentées à la Pinacothèque de Paris. Dans son modeste logis de la Butte, Suzanne dessine. Elle dessine aussi son enfant. Maurice est nu, il joue du pied avec une bassine laissée sur le sol. Il semble perdu dans ses pensées, peut-être est-il las de poser ainsi. Son corps de jeune garçon quelque peu chétif laisse penser qu'ici se nourrir n'est pas évident. De fait, la 'famille' tire le diable par la queue. Suzanne fréquente les peintres, les inspire, leur sert de modèles, apprend en les observant. Dés ses premiers travaux, le trait est ferme, le dessin expressif. Du reste, Degas a remarqué son talent et il l'encourage. Cet enfant qui joue, Maurice, elle l'a eu comme ça, sans qu'on sache le nom du père. Comme elle, née d'une mère blanchisseuse. Il sera baptisé Utrillo, du nom d'un de ses compagnons. La vie s'écoule, difficile, dans un Montmartre qui est alors un chantier permanent à l'image de l'époque, en pleine révolution industrielle. Les escaliers sont durs aux miséreux...Plus tard, personne ne saura mieux l'exprimer que Maurice Utrillo dans ses 'peintures blanches'.



Par Nicole Salez

Portrait de admin

Ajouter un commentaire