XVIIe Siècle Hollandais : Pinacothèque Paris

du 7 octobre 2009 au 7 février 2010

Pour sa troisième saison, la Pinacothèque de Paris s'associe avec le Rijksmuseum d'Amsterdam pour présenter 'Le XVIIe siècle hollandais', l'une des périodes les plus intéressantes de l'histoire
de l'art.
Du 7 octobre 2009 au 7 Février 2010.


Vermeer: La lettre d'amour

Le XVIIe siècle a donné naissance à quelques uns des artistes les plus célèbres de tous les temps et
surtout à celui qui reste l'une des références absolues pour tout artiste depuis près de quatre siècles :
Rembrandt.
L'exposition présentera un ensemble exceptionnel de plus de cent trente pièces dont une soixantaine
de tableaux, une trentaine d'oeuvres graphiques (dessins et aquarelles), une dizaine de gravures ainsi
qu'une dizaine d'objets pour illustrer de manière très représentative la période (tapisseries, faïences,
miniatures en bois, argenterie et verrerie).

À travers l'art de ce temps, il s'agit de comprendre comment une jeune république (1581) va, grâce
à sa réussite commerciale et sa tolérance de pensée, devenir l'une des puissances commerciales les plus
fortes d'Europe au moment où d'autres nations européennes s'enfoncent dans une récession endémique
et font preuve d'intolérance religieuse : la nouvelle république à peine née apparaît comme une terre
promise où tout le monde peut vivre en paix et en harmonie.
C'est avant tout par la liberté de culte que la république des Provinces-Unies (ancêtre des Pays-Bas)
attira nombre de personnalités qui trouvaient en ce lieu la possibilité de travailler, de penser et de pratiquer
leur religion alors qu'ils étaient persécutés pour leur croyance dans leur pays d'origine. Écrivains,
penseurs affluèrent de toute l'Europe pour enseigner, publier et développer leur savoir. Cette partie du
monde devint ainsi le centre du monde en matière de connaissances.

La puissance commerciale maritime est vite associée à cette puissance de savoir. La force du commerce
se développe grâce à la vitesse des navires qui commercent en mer Baltique. Amsterdam devient rapidement une puissance commerciale hégémonique surpassant de loin toutes les autres puissances
européennes. Amsterdam est ainsi l'une des places économiques les plus importantes pour l'industrie, le
commerce et l'art. C'est donc assez naturellement que la jeune république devint également un centre
où s'épanouit la culture dans le sens le plus large, aussi bien dans le domaine des lettres que des arts.

Rembrandt: Portrait de son fils Titus en moine



Un nouveau type de mécènes

L'une des premières caractéristiques de cette région fut le développement d'un nouveau type de mécènes.
Il ne s'agissait plus de riches familles aristocratiques, comme partout ailleurs en Europe, mais de
négociants enrichis du récent commerce maritime. Issue de familles patriciennes, cette classe moyenne
devint la principale commanditaire d'oeuvres. Puis tous ceux qui s'enrichissaient, devenaient à leur tour
des commanditaires pour des oeuvres, créant une forme de compétition entre les corps de métiers et
les familles patriciennes, chacun éprouvant la nécessité de faire valoir sa réussite sociale et son ascension
économique ainsi que son changement de statut.

La région devint ainsi le pôle culturel majeur où pouvait
se développer des ateliers d'artisans et d'artistes. L'art et la culture constituèrent une nouvelle forme
de prospérité économique et industrielle. Une surenchère sur les sujets fut une des conséquences.
Chaque année, de nouveaux peintres apparaissaient, apportant des thèmes nouveaux ou des sujets inédits.
La peinture de genre naquit à cette époque, la description des paysages se traduisit sous de nouvelles
formes.

Une génération d'une richesse sans précédent dans l'histoire des arts vit le jour, que l'on retrouvera
seulement à Paris à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Des peintres acquirent eux aussi une spécialité dans un domaine très précis : la nature morte ou la
vanité avec Willem Claesz Heda, Willem Kalf, Jan van Huysum et Peter Claesz , le paysage avec Jan van
Goyen, Jacob van Ruysdael
ou encore Meindert Hobbema. Jan Steen ou Adrian van Ostade illustrent la
satire villageoise tandis que Gerard ter Borch et Pieter de Hooch s'adonnent à la comédie de moeurs et
aux scènes de genre dont font partie les fêtes paysannes. Emanuel de Witte et Pieter Jansz Saenredam
se spécialisèrent dans la peinture de monuments,Thomas de Keyser et Frans Hals devinrent les spécialistes
du portrait, Willem van de Velde celui des marines et Paulus Potter celui des animaux.

Doivent être mises à part des individualités comme Vermeer ou Rembrandt qui finalement ne sont
pas très représentatifs de cette époque. Ils en sont pourtant devenus les symboles. À la différence des
autres artistes, ils s'intéressèrent à plusieurs genres et refusèrent toute spécialisation. Ils demeurèrent l'un
et l'autre des modèles absolus, hors du temps et de toute époque, considérés depuis quatre siècles
comme les peintres majeurs de l'histoire de l'art.

Cette exposition souhaite avant tout mettre en valeur le rôle singulier de Rembrandt : artiste le plus
influent de cette époque. Rembrandt eut une notoriété qui lui conféra un statut très particulier et en fit
le modèle de cette période par sa tolérance, sa modernité, son réalisme poétique et sa puissance émotionnelle
traduite principalement par son usage de la lumière. Maître du clair-obscur, Rembrandt apporte
à ses modèles, simples portraits ou scènes religieuses, une dimension, une densité, une beauté humaine
inégalée qui font de lui le précurseur de la modernité, un analyste de l'âme et des consciences avec trois
siècles d'avance sur ses contemporains.- Marc Restellini,
Directeur de la Pinacothèque de Paris

- Direction artistique : Marc Restellini
- Commissaire de l'exposition : Ruud Priem


Par Nicole Salez

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