Christine Jean Exposition Féminin Pluriel

Chez area-la réserve, jusqu'au 31 juillet 2009

L'artiste peintre Christine Jean présente ses dernières toiles à l'exposition « Féminin pluriel », une série de manifestations autour du thème : « comment se déploie aujourd'hui le féminin dans la création artistique ? ». Elle nous parle de son cheminement d'artiste, de ses questionnements, de sa position par rapport au monde, à l'art... à l'art au masculin.
Lancé par areacorp, ce thème se situe dans le cadre de l'accrochage consacré aux artistes femmes au centre Pompidou.
L'exposition de Christine Jean fait suite à celle de Sophie Saintrapt.



Eau, lumière, espace, fluidité...ces mots, Christine Jean d'emblée les formule pour parler de sa peinture , tous, ils sont mouvement continu, et expression du vivant. Et Christine Jean travaille sur le vivant.

Elle évoque les origines de sa passion de peintre : l'enfance au Havre, la baie de Somme, la lumière changeante sur l'eau, la fascination des variations lumineuses , mais aussi la fascination pour les peintures de Monet, au musée du Havre, avec « impression soleil levant ».

«Cette nature, ces paysages aux vastes horizons, mais créés par l'homme, m'ont marquée profondément. J'ai essayé de les retrouver dans la transparence de la peinture à l'huile», raconte-t-elle.

Ces paysages d'eau, et cette fluidité, elle les a retrouvés au Vietnam, où elle a fait plusieurs séjours. Mais Christine Jean ne reste pas dans ce seul univers des sensations , la dimension organique de ces paysages l'interpelle , elle veut être dans un rapport au monde de l'humain, au Vietnam, au Cambodge, elle est fascinée par l'art khmer, par l'expression d'intériorité mêlée d'érotisme des personnages de Bouddha, dont elle se sent très proche... sans pouvoir les comprendre vraiment, dit-elle!

La fluidité de ces paysages, elle l'évoque lorsqu'elle parle de son désir d'utiliser l'encre de Chine,

ou de son travail sur de très grandes toiles, travaillées à l'horizontale. Son travail sur les mains ? les mains qui prennent, qui étreignent, qui touchent mais aussi qui cuisinent, mains liées à l'amour, aux bébés...les mains des statuaires bouddhiques, mais aussi des peintures anciennes, espagnoles, italiennes ou de Philippe de Champaigne.

Christine Jean est très consciente d'une certaine dimension politique de son cheminement d'artiste : non pas du tout de cette politique politicienne au jour le jour, mais de la res publica, la chose publique, le monde dans lequel on vit...l'envie de l'explorer est là. « Je n'ai jamais considéré que peindre était politique, mais quand même ! », commente-t-elle.

Elle veut travailler sur l'idée du mur , du mur fait par les hommes et retravaillé par la nature, mais aussi du mur érigé par les hommes et qui doit être et reste un barrage...Berlin, Israël... manifestation de la « domination brutale du pouvoir des hommes »

« J'ai travaillé sur des grands formats », dit-elle, « mais jamais sur des formats géants. Je n'aime pas la démesure. Je ne veux pas aller dans cette direction écrasante du pouvoir masculin des artistes américains , J'ai envie

d'être dans un rapport pictural à l'espace qui reste humain, qui reste dans un rapport au monde sensible.
-J'ai beaucoup réfléchi sur l'auto censure, sur les pressions conscientes ou inconscientes que je pouvais avoir en tant que femme et artiste , suivre le courant dominant, être cataloguée, figuratif ou autre...je veux résister , je pense que l'art sert à déconditionner , je veux proposer un autre rapport aux choses, et aux gens, et l'art le permet ».
-Tout évolue, moi, le monde... « Je ne veux pas me répéter, je me suis donné la liberté de paraître PAS cohérente , pourquoi devoir toujours montrer une unité, faire une exposition autour d'un seul thème ? Cela a-t-il à voir avec le féminin, avec le masculin, ou avec rien de cela? Ce qui compte, c'est le trajet. »

Le dernier défi de Christine Jean: l'artiste travaille sur un nouveau format, plus petit (100 sur 80), et introduit la verticalité dans ses toiles. Avec une fluidité verticale,

à partir des formes issues de la nature, minérales, végétales, aquatiques, utilisation de l'encre de Chine...Les titres de ses tableaux évoquent sans les figurer des personnes, des personnages féminins (l'échevelée, la traversée, madone rouge...), ou masculins.

... Comment se déploie le féminin dans la création artistique de Christine Jean ?

[Christine Jean
-Exposition jusqu'au 31 juillet 2009
-area-la réserve
-50, rue d'Hauteville, 75010, Paris
-t=33(0)145233122
-area.paris@wanadoo.fr
-areafemininpluriel.com




Par Christine Nathan

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