Gamines, Film d'Eléonore Faucher

Le 16 décembre, sort Gamines, un film signé Eléonore Faucher, avec Sylvie Testud, Amira Casar, Zoé Duthion, Jean-Pierre Martins.
L'histoire d'enfance et d'adolescence, celle d'un père absent, puis le regard de l'adulte sur ce passé trouve son origine dans le
roman écrit par Sylvie Testud, un écho à sa propre histoire. Le roman, Gamines est paru aux Editions Fayard, 2006.

Après Brodeuses, en 2004, Eléonore Faucher réalise Gamines, dont elle a écrit le scénario, d'après le roman de Sylvie Testud.
Sylvie Testud joue dans ce film, en compagnie d' Amira Casar, Zoé Duthion, Jean-Pierre Martins. Dans les salles le 16 décembre 2009.




Synopsis : je n'ai pas de père, mais je m'en fiche


«J'aime pas qu'on me plaigne. Je préfère rigoler. Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente ans : 'Je n'ai pas de père, mais je m'en fiche, c'est comme ça. J'ai une photo.'

J'ai aussi deux soeurs, et une mère italienne... mais attention... interdit de parler de 'lui' devant 'elle'... Ça déclencherait une éruption volcanique. Car le volcan, il paraît, n'est pas encore éteint. Je crois que c'est un peu à cause de ma figure. La même que lui. Quand ils me voient rigoler, dans la famille, ils disent : 'C'est son portrait craché.' Et ma mère est à la fois triste et fière. Elle est fière parce que je suis blonde comme lui, alors qu'ils sont tous bruns. Mais moi je préférerais être comme eux. C'est pour ça, que je fais des conneries comme les mecs, pour leur ressembler, pour être plus italienne qu'eux. Des conneries d'artiste, comme dit mon parrain. Je suis sa préférée. Et lui aussi, c'est mon préféré. Mais j'aimerais bien le voir en vrai, le type de la photo, un jour, quand même. Seulement il paraît qu'il est dangereux. Qu'il est fou...'»


L'atmosphère que je cherchais


Eléonore Faucher : «Je voulais faire un film sur l'enfance, en ayant une envie d'atmosphère, d'images, de réalisation (...). J'ai lu le roman de Sylvie et, alors qu'on n'a pas eu du tout la même vie, ni la même enfance, j'y ai trouvé cette atmosphère que je cherchais, j'y ai reconnu des choses : on avait le même côté garçon manqué, une figure paternelle forte pour des raisons différentes, le besoin de nous confronter à nos fantasmes.
La construction du fantasme en lui-même m'intéressait, de quelle façon on l'affronte et qu'est-ce qui se passe après ? Est-ce que le fantasme perdure ? Est-ce qu'il s'effondre ? Il y avait ces questionnements-là dans le livre de Sylvie. Et puis elle y parlait des rapports familiaux, de la filiation, des thèmes qui m'intéressent. J'ai tout de suite eu envie de l'adapter.»



Deux époques, deux tons

Eléonore Faucher : «Il y a deux époques dans le film. Il y a le présent et le 'plus ou moins' années 70. Je n'aime pas fixer des dates très précises parce que ce qui parle aux gens ce sont des souvenirs ou des impressions un peu floues. Il y avait donc deux traitements différents selon les époques, deux tons différents.

Le point de vue de Sybille est capital dans le film, d'où la présence d'une voix off, dite selon les moments par la petite Sybille, ou par Sybille adulte. C'est ce qui amène la subjectivité du film, son point de vue : à aucun moment, je ne prétends établir une vérité sur ces gens, ou sur cette situation de famille éclatée. On est dans le regard de Sybille, et ce regard évolue entre ses dix ans et ses trente ans.»




Amira Casar joue tous les temps de la vie


Eléonore Faucher : «Amira Casar a l'âge d'être sa mère quand Sybille a 10 ans... Il me fallait une actrice qui puisse jouer la mère à deux époques différentes. Je n'avais pas envie de prendre une actrice de 30 ans et une autre de 55 ans, je préférais jouer sur le maquillage. Amira a foncé sur ce pari, c'est là qu'on voit qu'elle vient du théâtre, ça ne lui a pas fait peur une seconde, elle joue le vieillissement, et ça marche. En plus, elle est archi polyglotte, ce qui a aidé pour la scène en italien».

Par Elsa Menanteau

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