”Faut pas rêver” au Canada

Vendredi 27 août, à 20h35, l'émission 'Faut pas rêver' sur France 3 nous emmène dans le grand Ouest canadien. D'un océan à l'autre, Patricia Loison nous entraîne vers les grands espaces blancs et au cœ,ur de la capitale, à la rencontre de personnages amoureux de leurs pays.

Après le sultanat d'Oman, voici le Canada, deuxième pays du monde par sa superficie. Cap sur les étendues glacées, les Rocheuses, la ruée vers l'or, les aurores boréales, le Pacifique. Au rendez-vous : des caribous, des trappeurs, des Indiens, et aussi des pilotes d'hélicoptères, des citadins fous de nourriture bio, des géologues, des “cantonniers des glaces”... Car l'une des magies du Canada réside dans une symbiose unique entre les modes de vie les plus modernes et une nature omniprésente.


Les irréductibles du grand lac des esclaves

'Maisons-bateaux' sur le grand lac des esclaves


Dans les années 70, Yellowknife devient la capitale des Territoires du Nord-Ouest et voit sa population doubler. Le coût du logement explose. Un pionnier d'un genre particulier, John Alexander, installe sa “maison-bateau” sur l'eau du grand lac des esclaves. Cette eau devient glace tous les hivers... Quarante ans après, “John A” a fait des émules. Dans cette zone sans règles ni lois, où le loyer et la taxe foncière sont inconnus, 40 habitations installées illégalement abritent des artistes, des musiciens, un ingénieur, un juge, un vieux prospecteur, et même un roi... Anthony Folio, “le roi des neiges”, démarre chaque premier janvier un incroyable chantier : un palais en glaces. Il y ouvre le 1er mars le “Snowking Winter Festival” par un gigantesque feu d'artifice. Concerts, films, mariages : pendant un mois Yellowknife vit au rythme du lac. C'est la victoire d'une petite poignée d'irréductibles et de leur utopie collective.




La folie Locavore

Le régime des 100 miles ou le “One hundred mile diet” est le nom d'un reality show qui fait fureur à Vancouver. L'émission est née d'un best-seller écrit par deux journalistes, qui ont réalisé l'exploit de manger pendant un an exclusivement des aliments produits dans un rayon de 100 miles. L'idée : manger des produits de proximité pour réduire les dépenses d'énergie. C'est devenu le credo “locavore” et le principe de l'émission, qui filme des familles engagées dans l'aventure pendant trois mois. Pas si facile ! Plus de chocolat, de café, de pizza ou de coca... Quant aux produits de base, un essai de production de sel a découragé les plus motivés. Mais cette nouvelle philosophie de vie semble gagner du terrain dans les quartiers branchés de Vancouver, la capitale verte aux maisons sur l'eau, qui a fait de l'environnement sa priorité...


Le chasseur d'aurores boréales

Aurore boréale


Qu'est-ce qu'une aurore boréale au juste ? «Des particules de soleil qui ont voyagé plusieurs jours avant de percuter le champ magnétique de la terre, explique James Bugsley, “chasseur d'aurores boréales”. Quand elles entrent dans notre atmosphère, elles causent des milliards de petites explosions de lumière causées par l'impact des électrons et des protons du soleil avec l'azote et l'oxygène de notre atmosphère». C'est à Yellowknife, où le spectacle est le plus grandiose, qu'il traque, presque chaque nuit par —, 30°C, la moindre particule de lumière, équipé de ses appareils photos et de ses caméras. Le soleil se couche, le ciel noir et étoilé devient lumineux, fluorescent et pastel : le combat du soleil et de la terre, sur écran géant. Ces mystérieux ballets de lumière offrent tant de variations que beaucoup de questions restent sans réponses. James possède une des collections les plus importantes de clichés d'aurores boréales, plus de 70 000 photos qui sont devenues une base de données inestimable sur le phénomène : «C'est un travail colossal, mais je ne m'arrêterai que le jour où j'aurai capturé la plus belle d'entre toutes, l'aurore rouge.»


Les nouveaux pionniers de Dawson City

Dawson City


Le Yukon : un territoire grand comme la France, habité par des loups, des grizzlis et une poignée d'hommes. Dawson : 1600 âmes, des bars et un décor de Far West, une ambiance surannée de Ruée vers l'or. On vient toujours y chercher des pépites, mais aussi l'espace, le silence, le cœ,ur à cœ,ur avec la nature et avec soi-même. Ainsi, pour Gaetan qui a choisi de vivre “le plus loin possible”, à la frontière de l'Alaska, «il y a tellement de choses qui meurent pour nous permettre de vivre. Une fois que tu comprends ça, ta vie est complètement différente, tu l'apprécies plus.» Et au casino, les danseuses de cancan se révèlent tout aussi éprises d'absolu que les “nouveaux pionniers”...


A la conquête des rocheuses

Mike, pilote d'hélicoptère


Mike, enfant des Rocheuses canadiennes, a réalisé son rêve d'enfant : voler. A trente ans, il est l'un des trois pilotes de la base d'hélicoptères de Golden, petite ville en bordure de la transcanadienne*. L'hiver, il largue les skieurs avides de sensations fortes et ravitaille les Lodges, sortes de chalets de haute montagne, inaccessibles autrement que par voie aérienne. L'été, il met ses compétences au service de l'exploration minière ou de la lutte contre les incendies de forêt. Chronique de la journée ordinaire d'un pilote pas ordinaire.
* Route transcanadienne = système de voies routières à régime fédéral-provincial qui relie les dix provinces du Canada.


Fort Mac Murray : le mirage Boréal


Bienvenue à Fort Mac Murray, nouvel Eldorado de l'or noir, capitale d'un nouveau far West. Là, des millions de tonnes de pétrole dorment, mélangés à du sable sous la forêt boréale. C'est le deuxième gisement de la planète. Fort Mac Murray, devenue la ville de toutes les espérances, accueille des travailleurs du monde entier espérant faire fortune en quelques mois ou années. A condition de travailler dans des conditions climatiques extrêmes, de vivre à la dure dans une ville sans charme devenue la plus chère du Canada (un ouvrier spécialisé gagnant 8000 € par mois habite une caravane...) et où des boues noirâtres, déchets du traitement des sables bituminés pour en extraire le pétrole, sont stockées en d'immenses lacs artificiels...


Les Haïdas

Indiens Haïdas sculptant un totem

Surnommés les irréductibles, ou “peuple de l'arbre”, les Indiens Haïdas vivent dans l'une des plus vieilles forêts pluviales tempérées de l'Ouest du Canada, sur l'archipel des îles de la Reine- Charlotte. On leur a tout pris, notamment leurs sublimes sculptures de bois, qu'ils réalisent toujours. Mais aujourd'hui ces irréductibles relèvent la tête. Ils ont obtenu l'interdiction de l'exploitation forestière dans le tiers sud de l'île, berceau de leur culture, devenu parc national “Gwaii Haanas” et cogéré avec les Parcs Canadiens. Car l'industrie forestière est vorace. Or, pour les Haïdas, les arbres sont sacrés. En témoignent les mâts mortuaires enfermant les esprits de leurs ancêtres, sculptés dans des troncs morts multicentenaires, dressés au cœ,ur de la forêt...


Les routes de glace


C'est au plus fort de l'hiver, par des températures atteignant les —, 40 degrés, que l'activité bat son plein à Yellowknife. Les lacs et les rivières qui parsèment les Territoires du Nord-Ouest se transforment, pendant l'hiver arctique, en véritables autoroutes. La couche de glace qui n'atteint pas plus de 130 cm d'épaisseur permet le ravitaillement des mines et des communautés les plus isolées comme le village indien de Whati. Des milliers de litres de fuel, des tonnes de matériaux et de nourriture sont ainsi transportés en camion, sur des centaines de kilomètres de glace.

Un 'cantonnier des glaces'


Ces routes et ces ponts nécessitent une attention de chaque instant. Les variations de température, les tempêtes de blizzards, la fréquence et la vitesse des nombreux chargements mettent à rude épreuve la fine couche de glace. Alors, à chaque début de saison une armée d'ouvriers déblaie les lacs, les rivières et consolide la glace. On les appelle les cantonniers des glaces.
L'or, et aujourd'hui le diamant, ont fait la fortune des consortiums miniers implantés dans les Territoires du Nord-Ouest. Sans les routes de glace, rien n'aurait été possible. C'est pourquoi Chris Pedersen, géologue, va cette année en faire construire une pour rallier son camp d'exploration. Il a découvert un gisement de métaux rares. L'enjeu : la fin du pétrole. L'avenir nous dira ainsi si les routes de glace ont aidé à sauver notre planète.

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Un magazine de Georges Pernoud
Présentation : Patricia Loison
Rédaction en chef : William Garit
Réalisation : Adrien Soland
Production : France Télévisions / Faut pas rêver
Durée : 110 mn



Par Chloe Braillon

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