Une étoile et moi: Judy Garland et Isabelle Georges

Après le succès du spectacle Padam, Padam, Isabelle Georges revient avec 'Une étoile et moi', son spectacle fétiche au théâtre Antoine. L'histoire de Judy Garland, héroïne des comédies musicales de l'âge d'or d'Hollywood, vue par l'oeil émerveillé d'Isabelle, a reçu des récompenses prestigieuses dans les pays anglo-saxons, une référence. Rencontre avant la première, le premier décembre, avec Isabelle Georges, aussi agréable que talentueuse, au premier étage d'un café près de l'Opéra.

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Isabelle Georges, est une fille toute en jambes, au grand sourire, au regard direct et à la poignée de main franche. La chanteuse, comédienne et danseuse, claquettes comprises est une 'performer' à l'américaine. Presque un Ovni dans le paysage français.

Pourquoi reprendre Une Etoile et Moi ?

Le Théâtre Antoine cherchait un spectacle à 19h, nous avions envie de jouer dans une ambiance festive. Les fêtes de fin d'année, c'est idéal. De plus dans la pièce qui se joue actuellement à 21h, Hollywood, Victor Fleming dit qu'il vient de gifler Judy Garland ! J'y ai vu un signe.

Quand nous avons joué le spectacle en France après l'avoir créé en Angleterre, en 2008 et 2009, nous avions toujours un petit regret, un sentiment de ne pas être allés au bout vraiment du spectacle. Nous avions des moyens limités, nous avions tout fait tout seuls. Nous avions envie par exemple qu'il puisse y avoir des projections et c'est formidable puisqu'il y a déjà le matériel en place pour Hollywood. Là, nous avons en plus le regard complice d'Eric Métayer.

Histoire du spectacle

Quelle est l'histoire du spectacle ?


L'histoire relate mon point de vue sur Judy Garland. Quand j'étais enfant et que j'ai vu Une étoile est née , A Star is Born , tout de suite j'ai voulu faire ce métier. Je suis née dans une famille où mon père était fan de jazz et de comédie musicale. Il a habité aux États-Unis, ça fait partie de ses racines.

Enfant, j'ai mangé du Fats Wallers ! Et puis les huit premières années de ma vie j'ai été malade. Je devais rester allongée, je ne pouvais pas bouger. De voir Fred Astaire, Judy Garland à la télévision, ça m'a donné la force de me battre. J'ai rêvé de danser, j'avais soif de bouger. En fait Judy Garland m'a aidée à tenir et c'est une façon de rendre hommage à celle qui m'a donné envie de vivre.


Eric Metayer et la mise en scène

Qu'a apporté Eric Métayer, collaborateur à la mise en scène ?

Avec Éric Métayer on s'est bien entendu car c'est un malade du travail et nous avons aussi les mêmes références comme Mel Brook, les Marx Brothers...Il n'est pas un anglophone donc il pouvait nous dire ce que les Français pouvaient ne pas comprendre tout de suite.

Dans les pays anglo-saxons, les gens connaissent les chansons, les chantent avec nous. En France, ce n'est pas possible. Il fallait adapter le spectacle. En même temps, ce spectacle a déjà vécu, on ne peut pas tout changer.

Eric a exercé un oeil bienveillant et nous a permis de couper des choses et de trouver des solutions pour des transitions, le spectacle alternant des chansons en français et en anglais. L'histoire est en français et la danse accompagne les chansons en anglais pour qu'elles soient mieux comprises.

Comment se présente le spectacle ?

Il y a un piano et un fauteuil. Avec Frédérik Steenbrink, qui fait plusieurs personnages, chante et joue du piano, nous avions l'ambition de faire revivre la grande époque d'Hollywood à deux ! Donc il faut beaucoup d'énergie !


Danser et chanter en même temps

Mais comment faites-vous pour chanter et danser en même temps?

C'est une question d'endurance. C'est un spectacle qui demande beaucoup physiquement. Danse, claquettes, chant, je bouge beaucoup et Frédérick aussi.

C'est un spectacle réjouissant ?

Nous racontons l'histoire de Judy Garland. C'est une histoire qui ne se termine pas bien puisse qu'elle est morte d'un excès de médicaments à 47 ans. Mais c'est une femme qui avait beaucoup de joie de vivre et nous voulions que le spectacle reflète ce côté-là.

Elle a eu une vie difficile mais elle a gardé une force de vie. C'est une femme aussi qui avait des convictions. On peut dire qu'elle avait un manque affectif cruel. Une enfance pas facile entre une mère qui veut qu'elle exploite son talent très tôt. Un père qu'elle adore et qui se révèle être homosexuel. Quand elle arrive à la MGM, elle est mal dans sa peau on lui dit qu'il est moche et grosse... elle rencontre Vicente Minnelli qui la filme et qui la rend belle, elle tombe amoureuse de lui et lui aussi. Il s'avère qu'il est homosexuel. Elle aura cinq maris.

Elle a toujours cherchée à être aimée pour ce qu'elle était. Elle a fait plusieurs tentatives de suicide. C'est aussi une maman de trois enfants. On peut dire que c'est une femme qui a tout donné.


La voix de Judy Garland

La musique était pour elle, une parenthèse bénéfique ?

Sa voix, on ne pouvait pas lui enlever. Je me pose souvent la question de la place de l'art dans le monde. Sa voix l'a aidée dans sa vie mais comme pour d'autres, la passion pour leur art, amène un bonheur pour les autres qui l'écoutent.

C'est un symbole inouï. Alors que sa vie est une catastrophe, elle a un effet bénéfique qui transforme les autres de l'intérieur. Sur scène, les artistes peuvent se transcender.

Sur scène, je ressens un grand plaisir à partager avec d'autres, à ce qu'on vive avec les spectateurs une même expérience, ensemble.

Et après le théâtre Antoine ?

En mars, on présentera le spectacle la French Touch , à La Cigale. Nous avons le projet aussi de faire de 24 heures de la vie d'une femme de Stephan Zweig, une comédie musicale, puis avec Éric Métayer une comédie musicale comique !


-Théâtre Antoine 14 boulevard de Strasbourg 75010 Paris

-Réservations : 01.42.08.77.71

-Auteur, Mise en scène, Distribution : Isabelle Georges et Frederik Steenbrink


invitations

5 invitations pour 2 personnes vous sont offertes par toutpourlesfemmes.



Par Veronique Guichard

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