Ces femmes qui disent non - Billet d'humeur

Je dis m.... aux femmes qui disent « Non j’peux pas » !

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En pleine conversation sur ma recherche d’un 4 pièces à Paris, Pierre Donoré, un ami musicien, a eu cette soudaine envie narcissique, que peuvent avoir certains artistes, de m’interrompre brusquement pour me demander si je voulais écouter son dernier morceau : « Non j’peux pas ». C’est exactement ce que j’aurais aimé lui répondre à l’instant où il me coupait la parole alors que je déversais toute ma détresse de sans-abris bobos… Toujours est-il que cette jolie chanson qui n’a sans doute rien de très philosophique, et dont la poésie est plus proche de l’humour de Cyril Hanounah dans « Touche pas à mon poste », que celle d’un Gainsbourg ou un Stromae, a eu un effet immédiat sur ma petite personne.

Un écho qui résonne comme un rappel de toutes ces fois ou des femmes m’ont dit cette phrase insupportable alors qu’elles pensaient exactement l’inverse… Je sais qu’en écrivant ceci je passe pour un goujat prétentieux. Je pourrais même m’attirer les foudres des féministes voir des Femens qui, y voyant un propos pouvant être interprété comme une excuse pour les violeurs – ce qui n’est évidemment pas mon sujet - sauteraient seins nus sur mon scooter alors que je quitte mon domicile un lundi matin, comme dans la chanson de Balavoine « Je ne suis pas un héro ». Je m’emballe un peu…

La question que je me pose reste : pourquoi dire non quand elles pensent oui? Quel est ce processus qui amène une personne à dire non alors que tout son être et son non verbal disent oui? J’aimerais que ce soit par simple jeu de séduction, pour faire monter le désir et faire vaciller un peu plus l’arrogance masculine mais….non…malheureusement. Où alors comment expliquer cette situation, en apparence anodine, ou une femme se trouvant devant la dernière robe Sandro s’exclame : « non j’peux pas… », trois secondes avant de sortir sa carte bleue, ou celle de son mari. Un peu cliché diriez vous ? Pourtant en interpellant l’autre, ou simplement en prononçant ces quelques mots, j’ai le sentiment qu’elle se décharge partiellement de la responsabilité qu’elle va prendre dans l’achat, et si elle est seule, elle se donnera au sein de ce monologue intérieur, bonne conscience. Serait-ce un début d’explication ?

C’est sans aucun doute dans l’adultère que le « non j’peux pas » prend toute sa dimension romanesque. Au moment enivrant ou la femme mariée est sur le point de céder à son désir, ou son corps semble abdiquer, irrémédiablement attiré par son amant. C’est à cet instant précis qu’elle choisit, à travers ces mots « non j’peux pas », de transférer la responsabilité de l’acte qui va suivre à son amant. Aveuglé par son dessein ce dernier ajoutera peut-être « mais si tu peux », scellant ainsi sa culpabilité dans l’infidélité de celle qui s’abandonne à présent à lui l’esprit tranquille. Gare à ces messieurs qui n’auraient pas été en mesure de distinguer le vrai « non » du faux. Se tromper peut faire d’un homme soit un violeur en puissance soit un looser, un pur produit des années 2000, un homme incapable d’assumer son statut d’homme avec un grand « H » - responsable, et pourquoi pas macho-, car dépassé voir écrasé par la femme moderne et indépendante, qui s’assume…mais qui, évidemment, a encore besoin d’être rassurée y compris dans ses choix.

Oui je dis merde aux femmes qui disent « non j’peux pas » mais qui pensent oui, je le dis avec la faiblesse d’un homme moderne et indépendant qui se réjouis de voir les femmes acquérir le même statut que les hommes. 


Par DIMITRI

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