Alice et le Prince barbant, Cristina Alonso.

Quand les hommes et les autres font leur crise.

Revoilà Alice, ses copines, ses enfants, sa quarantaine et son mari. Après 'Alice au pays des trop vieilles' qui sortira en poche le 24 août, 'Alice et le prince barbant'. Cristina Alonso nous plonge avec humour et drôlerie dans la crise de la quarantaine. Un constat: on peut encore tout vivre après 40 ans!



Dans ce deuxième ouvrage, Cristina Alonso raconte à coups de sms, de mails et de conversations baroques et d'actions rocambolesques, l'air de notre temps quand la quarantaine sonne le rappel des années qui passent pour les femmes, les hommes et les enfants!


A chaque dizaine, une urgence

On ne remerciera jamais assez, les tenants de la presse magazine d'avoir mis sur la touche Cristina Alonso, la quarantenaire, pour cause de 'trop âgée'. Résultat: elle a écrit un premier roman remarqué, Alice au pays des trop vieilles qui racontait avec humour les méfaits de l'âge dans la vie professionnelle.
'Je l'ai sorti de moi tel quel. C'était violent, en réaction à ce qui m'arrivait.' Par contre, Alice et le prince barbant a été écrit dans une atmosphère plus apaisée. 'J'ai pris plus de temps, j'ai eu plus de mal, il est aussi beaucoup moins autobiographique.'

Le tome 2 des aventures d'Alice s'est imposé petit à petit. 'je n'avais pas vraiment imaginé faire une suite.' Cristina prend des notes sur ce qui arrive à ses copains, copines, aux gens qu'elle croise. Elle finit par réaliser qu'il n'y a pas que les femmes qui se posent des questions, les hommes, aussi. ' Chaque dizaine implique comme une urgence, à 30, 40 ou 50 ans.' Comme si le bilan des années passées, faisait ressortir, le temps qui reste pour enfin 'se faire une vie, sa vie ou en commencer une autre.'


Un entourage très en forme

Chaque chapitre commence par des sms, moyen de communication incontournable du temps, des copines, des enfants ou du mari 'qui veut réfléchir' après avoir envisagé le tour du monde à la voile.

'Le livre est né véritablement quand j'ai appris qu'un pote de 50 ans, célibataire, allait se marier avec une fille de 25 ans. Par cela, il devenait un adulte responsable. La scène est d'ailleurs dans le roman.' Cristina réalise aussi lors d'une soirée que deux de ses amis homosexuels sont présents avec leurs enfants, que les familles ne sont pas que recomposées, ni monoparentales mais multi parentales...que certains couples ont des ados, presque des adultes et aussi des enfants en bas âge, en même temps, à la maison. Que les hommes aussi sont confrontés au souci de l'âge dans leurs entreprises.

'Cela a été une conjonction de situations parmi mon entourage très en forme, une sorte de petit ouragan qui allait forcément faire des dégâts.' L'auteur, qui préfère se nommer,'autesse', par modestie ou dérision, voit aussi les enfants lutter pour prendre leur place, partir et vivre leur vie. 'Il y a alors intérêt à avoir sa propre vie.'

Cristina Alonso photo Denis Felix


Des crises salutaires

Forcément, vouloir vivre sa vie, peut être ressenti comme un séisme. Le 'c'est ma gueule d'abord', passe à un moment donné par une crise. 'Je pense que plus les femmes font des crises fortes, plus elles sont vivantes.'

Forcément, la remise en cause de sa vie passe par des questions sur l'histoire passée familiale. Dans le roman, Alice a aussi une mère et des relations périodiquement conflictuelles qui l'amène à s'interroger sur son héritage psychique familial. 'Pour moi, tu es obligée de vivre avec ton histoire familiale, mais tu dois l'utiliser. Il faut pouvoir la retourner en positif. C'est un vrai travail à faire. Mais c'est aussi joyeux. Plus tu avances, plus tu lâches des choses qui te blessaient. Pour ça, il faut faire un chemin.'

L'humour, et le parti-pris d'en rire plus que d'en pleurer est une nécessité pour Cristina Alonso. 'Je ne sais pas écrire autrement, en plus j'adore faire rire. J'aime partager des moments de merde, légèrement.'
L'espagnole d'origine écrit quelquefois, pour elle, dans sa langue maternelle. Oh surprise, dans ces mots là, aucun sourire, aucun paravent derrière se cacher. Des états d'âme bruts et vrais.


Un troisième en chantier

'L'autesse' a commencé un troisième roman qui ne sera pas un nouvel opus de la saga Alice. Dans ce prochain ouvrage, elle ne parlera pas à la première personne. Elle mettra en parallèle ce qui arrive à une petite fille et ses réactions, devenue adulte.

' J'aimerais raconter comment on devient une femme, quand on se traîne les actions de ses parents. Que fait-on de ses tristesses d'enfant, comment se cristallisent les gestes, les mots, des parents, des voisins, comment on les tranforment devenu grand...'

Ce ne devrait pas être triste ou nostalgique, Cristina veille à semer toujours quelques pirouettes, histoire de rendre léger ce qui peut être dur. Une politesse au pays des maux.


Son premier roman 'Alice au pays des trop vieilles'sort en poche J'ai Lu le 24 août.



Par Veronique Guichard

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