Allah n'est pas obligé - Le Lucernaire

Jusqu'au 3 janvier 2010

Allah n'est pas obligé au Théâtre Le Lucernaire est sous-titrée 'farce carnassière', une bonne indication sur le contenu et le ton de cette pièce poignante sur les enfants-soldats en Afrique. Mise en scène et interprétation excellentes.

Sous-titrée «farce carnassière», Allah n'est pas obligé au Théâtre Le Lucernaire est un spectacle poignant sur les enfants-soldats en Afrique. Inspiré du roman «Allah n'est pas obligé» (Seuil-Points) de Ahmadou Kourouma, il traite de cette question particulièrement au travers des guerres au Liberia (1989-1997) et en Sierra Leone (1991-2002).

Au cours de ces deux guerres civiles, qui ont respectivement fait 150 000 et 200 000 morts, les protagonistes ont utilisé des enfants soldats, dont ce spectacle décrit le tragique parcours, à travers l'histoire du jeune Birahima. Ce ne sont que massacres, humiliations, mutilations, viols et autres sévices sur fond de trafic d'armes et de diamants. Le tout sous l'oeil d'une communauté internationale lente à intervenir.

Tous les acteurs de ces deux conflits apparaissent au travers d'un texte qui en synthétise les origines et le déroulement complexes tout en les rendant compréhensibles. La réussite du genre utilisé -la farce- contribue à l'énergie et à l'émotion qui se dégagent de ce spectacle.

Interprété par deux comédiennes exceptionnelles, qui passent avec brio du récitatif au chant, à la danse ou au mime, Allah n'est pas obligé emmène le spectateur dans ce monde d'horreurs. Tant le rythme du spectacle, servi par une mise en scène efficace, que son contenu font qu'on en sort un peu sonné et nécessairement sensible au sort de tous les petits Birahima dans le monde.

Par Françoise Merteuil