Art is Arp, à Strasbourg

Dessins, collages, reliefs, sculptures, poésie, au Musée d'Art moderne et contemporain de la Ville, jusquau 15 février 2009

Pour célébrer son dixième anniversaire, le Musée d'Art moderne et
contemporain de la Ville de Strasbourg organise, jusqu'au 15 février 2009, une vaste exposition consacrée à Hans
Jean Arp, né à Strasbourg en 1886, qui s'imposa sur la scène
internationale comme l'un des plus grands artistes du XXe siècle. L'occasion de découvrir une exceptionnelle réunion d'ouvres: dessins, collages, reliefs, sculptures, poésie.




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« For Arp, art is Arp »

« For Arp, art is Arp ». L'expression est de Marcel Duchamp. L'art
selon Arp, ne répond pas à une définition, une appartenance, un style,
une technique, mais tend davantage à se faufiler entre tout et tous.
Son parcours en effet invalide une lecture linéaire et manichéenne de
l'histoire des avant-gardes : des jalons documentaires très choisis
montreront qu'il a su faire fi des querelles de chapelles et concilier
l'inconciliable, par exemple l'expressionnisme et Dada, Dada et le
surréalisme, le surréalisme et l'art constructif.

Hans Jean Arp, Le Coquetier ivre, 1926, relief en corde sur toile peint, 65 x 54 cm, Kunstmuseum Basel, don de Marguerite Arp-Hagenbach, 1968, © photo Kunstmuseum Basel, Martin P. Bühler. © ADAGP Paris 2008



Décryptage des processus

Aussi un parti strictement chronologique ne s'imposait-il pas :
l'exposition préfère se concentrer sur la logique interne de l'oeuvre
pour en saisir les processus de réalisation privilégiés. S'interroger sur
ces processus ne consiste pas à considérer le « comment c'est fait »
comme une fin en soi, mais à comprendre comment le contenu de
l'oeuvre s'élabore lors de la mise en forme, comment l'esprit et les
mains, jamais au repos, se complètent. Dès lors, l'exposition explore
les questions de matériaux, par lesquels Arp a rompu avec la
tradition , de composition, qui s'éclipse derrière l'improvisation ou est
prise en charge par « les lois du hasard » , ou bien encore la question
de l'auteur, notamment en s'arrêtant sur le rôle de la main, qui tantôt
s'absente au profit d'une création anonyme ou d'une réalisation
déléguée, tantôt s'unit intimement à la matière et lui insuffle la vie.
Mais Arp excelle aussi dans les arts poétiques, qui seront envisagés
en tant que tels, ainsi que dans leur relation aux arts plastiques.

Hans Jean Arp, Évocation d'une forme humaine lunaire spectrale, 1950, pierre calcaire



« Un besoin incessant de produire »

Pour mettre en évidence ce « besoin incessant de produire » dont
parlait Jean Cassou, l'exposition présentera un ensemble d'environ
180 sculptures, reliefs, collages et dessins réunis grâce à la
collaboration étroite des trois fondations Arp (Clamart, Locarno,
Rolandseck) et du tout nouveau Arp Museum Bahnhof Rolandseck et
grâce à la générosité de nombreux musées (tels que le Musée
national d'Art moderne à Paris, le Kunstmuseum de Bâle, la
Nationalgalerie de Berlin, la National Gallery de Washington, le
Museum of Modern Art de New York), et de prêteurs privés.

- Conservatrice du musée :
Estelle Pietrzyk
- Commissaire :
Isabelle Ewig, Maître de
conférences en histoire de l'art à
l'Université Paris IV

-
Conservatrice en chef du
Patrimoine,
Directrice des Musées de la Ville
de Strasbourg : Joëlle Pijaudier-Cabot

Hans Jean Arp, Forme de lutin, 1949, marbre blanc, 39 x 15 x 18 cm, Kunstmuseum



Catalogue de l'exposition

« Art is Arp » - Éditions des Musées de la Ville de Strasbourg
288 pages, 300 illustrations
Ouvrage collectif sous la direction d'Isabelle Ewig et d'Emmanuel
Guigon
Avec les contributions d'Isabelle Ewig, Georges Sebbag,
Eric Robertson, Guitemie Maldonado, Walburga Krupp,
Julia Drost, Emmanuel Guigon, Gabriele Mahn, Thierry Dufrêne et un
essai poétique de Patrick Beurard-Valdoye
Diffusion / Distribution : Le Seuil / Volumen
- Prix : 49 €

- Cette exposition est inscrite au programme de la Saison culturelle européenne

L’Aubette – La grande Salle des fêtes



Redécouvrir l'Aubette, 'chapelle Sixtine de l'art moderne'

À l'occasion de cette exposition au Musée d'Art moderne et
contemporain de la Ville de Strasbourg, le public sera invité à
redécouvrir les décors de l'Aubette, oeuvre collective réalisée en 1928
par Theo van Doesburg, Sophie Taeuber-Arp et Jean Arp.
Qualifiée de « chapelle Sixtine de l'art moderne » l'Aubette se présente
comme une oeuvre d'art total.

Historique

L'Aubette originelle, construction néo classique située place Kléber et dessinée par l'architecte Jean- François Blondel entre 1764 et 1767, devient sous l'impulsion de Paul et André Horn, architecte et pharmacien mulhousien, un vaste complexe de loisirs d'environs 200 m2 à partir de 1928.



Les décors des divers espaces - café, restaurant, brasserie, salon de thé, ciné-bal, caveau-dancing, salle des fêtes et autres - s'étendent sur quatre niveaux (caveau, rez-de-chaussée, entresol et étage).
Leur réalisation est confiée à Arp et Sophie Taeuber-Arp qui y associent leur ami peintre et architecte, Theo van Doesburg. L'essentiel des plans est achevé au début de l'année 1927. Un an de travaux est ensuite nécessaire avant l'inauguration officielle le 17 février 1928. L'Aubette est conçue comme une œ,uvre d'art totale qui met en application les théories esthétiques de « De Stijl », mouvement fondé par Theo van Doesburg et Piet Mondrian en 1917.

Trop avant-gardiste au goût du public, la plupart des décors de l'Aubette sont modifiés puis détruits à la fin des années trente.



La restauration

Après une première phase de restauration partielle qui avait permis de restituer le Ciné-bal en 1994, la Ville de Strasbourg décide en décembre 2001 d'entreprendre une seconde campagne destinée à restaurer trois espaces supplémentaires (la Salle des Fêtes, le Foyer-bar et l'Escalier). L'intégralité du premier étage, inauguré en 2006, est ainsi restituée.



Les espaces restitués
- L'Escalier
Dessiné par Theo van Doesburg, la paternité des bandes de couleurs qui le décorent est difficilement attribuable. Il s'agirait d'une réalisation de Arp et/ou Sophie Taeuber-Arp.

L’Aubette



- La grande Salle des Fêtes par Theo van Doesburg

Van Doesburg adopte une composition exclusivement orthogonale animée de lignes verticales et horizontales créant carrés et rectangles. La gamme chromatique décline les couleurs élémentaires (jaune, bleu, rouge, noir et blanc) chères à l'esthétique néo-plastique. Deux nuances d'une même couleur sont juxtaposées côte à côte dans le but de faire rayonner les tons. Certains modules accueillent des plaques d'émail contenant chacune seize ampoules qui créent ainsi un éclairage artificiel. Le projet originel comprenait un sol en linoléum coloré. Celui-ci fut finalement traité en parquet de bois.





- Le Foyer-bar par Sophie Taeuber-Arp

Cet espace est conçu comme un trait d'union entre la Salle des Fêtes et le Ciné-bal. Il permettait de visionner le film projeté dans le Ciné-bal tout en conservant une liberté de mouvement.

Le décor de Sophie Taeuber-Arp est composé de formes géométriques simples et colorées dans des nuances de gris et de rouge. Le sol, traité selon la même composition et dont aucune esquisse n'est connue, a certainement été élaboré in situ.



- Le Ciné-bal par Theo van Doesburg

Van Doesburg crée ici une contre-composition. Encouragé par la répartition orthogonale des éléments architectoniques, il décide de traiter la composition peinte en y introduisant l'oblique. La répartition des couleurs (rouge, jaune, bleu, vert, blanc, gris et noir) se fait au sein d'une grille diagonale. Van Doesburg met en espace les théories esthétiques de l'élémentarisme, mouvement fondé par l'artiste en 1924 et qui entérine l'utilisation de l'oblique et consacre la rupture.



L'ouverture de l'Aubette à l'occasion de l'exposition « Art is Arp »

Le lieu sera ouvert durant l'exposition à raison de trois heures par jour du mercredi au samedi de 14h à 17h.

L'accès à l'Aubette sera gratuit durant toute la durée de l'exposition que le Musée d'Art moderne et contemporain consacre à Hans Jean Arp.
À cette occasion, l'ouvrage « L'Aubette ou la couleur dans l'architecture » sera réédité dans une version actualisée.


- Art is Arp
- Du 17 octobre 2008 au 15 février 2009
- Musée d'Art moderne et contemporain de la Ville de Strasbourg
- 1, Place Hans Jean Arp
67076 Strasbourg Cedex
- Tél : 03 88 23 31 31
- www.art-is-arp.com : un site Internet trilingue
(français anglais allemand)
- Horaires :
Le mardi, mercredi et vendredi de 12h à 19h
Le jeudi de 12h à 21h. Nocturne gratuite de 19h à 21h.
Le samedi et le dimanche de 10h à 18h
L'exposition et le musée sont fermés le lundi
- Tarifs :
Tarif normal : 8 €
Tarif réduit : 4 € L'entrée est gratuite pour tous les visiteurs le premier dimanche de
chaque mois, ainsi que tous les jeudis de 19h à 21h.
- Accès: Tram : Musée d'Art moderne et contemporain

- Musées de la ville de Strasbourg
- 2, place du Château
67076 Strasbourg cedex
- Tél. : +33 (0)3 88 52 50 18/ Fax : +33 (0)3 88 52 50 42
- www.musees-strasbourg.org



Par Nicole Salez

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