Birmanie : Aung San Suu Kyi libérée

L'opposante Aung San Suu Kyi, symbole de la lutte pour la démocratie en Birmanie, a retrouvé la liberté samedi 13 octobre 2010 après plus de sept années consécutives de résidence surveillée. La fille du général Aung San, héros de l'indépendance birmane, a passé près de quinze des vingt et une dernières années privée de liberté. Elle a été prix Nobel de la paix en 1991.




« La vérité, la justice et la compassion sont souvent les seules défenses contre le pouvoir impitoyable » Aung San Suu Kyi

Le jour où arrivait à son terme sa dernière condamnation à 18 mois de résidence surveillée, L'opposante Aung San Suu Kyi a été libérée de sa résidence surveillée.

Des responsables officiels ont pénétré dans sa maison, rue de l'université, vers 17h00 pour lire à l'opposante l'ordre de libération de la junte,

Selon une journaliste de l'AFP, environ 2.000 personnes se trouvaient à proximité du domicile de la lauréate du prix Nobel de la paix, qui n'a jamais pu circuler librement depuis mai 2003.

Les partisans, dont certains avaient déjà attendu toute la journée de vendredi dans l'espoir de voir leur idole, chantaient et applaudissaient à tout rompre dans un climat de grande confusion.

Dès les barricades tombées, la foule s'est précipitée en courant vers la vieille demeure délabrée d'Aung San Suu Kyi, a indiqué la journaliste de l'AFP.

La fille du général Aung San, héros de l'indépendance birmane, a passé près de 15 des 21 dernières années privée de liberté. La communauté internationale, y compris certains pays de l'Association des nations du sud-est asiatique (Asean), dont la Birmanie est membre, réclamait cette libération avec insistance depuis des années.

Les capitales occidentales et l'opposition en exil ont violemment critiqué le refus de la junte de la laisser sortir avant les élections de dimanche dernier, les premières depuis 20 ans, que le parti représentant la junte affirme avoir remporté avec quelque 80% des sièges.


Biographie de Aung San Suu Kyi

Aung San Suu Kyi
est née le 19 juin 1945 à Rangoon. Elle a deux ans quand son père, le général Aung San, chef de la libération birmane de la tutelle colonisatrice de la Grande-Bretagne, meurt assassiné, en 1947. Sa mère, Daw Khin Kyi, devient alors un personnage public de premier plan. Elle sera nommée ambassadeur en Inde. Au bout d'un certain temps, Suu Kyi la rejoint. Puis elle déménage en Grande-Bretagne où elle fait des études de philosophie, d'économie et de sciences politiques à Oxford. Elle termine ses études par un doctorat à la School of Oriental and African Studies de Londres. En 1972, Suu Kyi se marie avec Michael Aris qu'elle a rencontré à Oxford. En 1973, elle donne naissance à son premier enfant, Alexander, à Londres. En 1977, elle a un second enfant, Kim, né à Oxford. Âgée de 24 ans, elle déménage pour New York en 1969, entame un second cycle d'études supérieures et devient secrétaire-assistante du Comité des questions administratives et budgétaires des Nations unies. En 1988, elle rentre en Birmanie pour soigner sa mère malade. Cette année-là, le général Ne Win, à la tête d'une junte militaire depuis 1962, perd peu à peu le contrôle du pays. Des manifestations pro-démocratiques éclatent. Elles sont violemment réprimées par l'armée. Une nouvelle junte militaire, le State Law and Order Restoration Council (SLORC) prend le pouvoir le 18 septembre 1988.

Fortement influencée par la philosophie non violente du Mahatma Gandhi, Suu Kyi entre peu à peu en politique afin de travailler pour la démocratisation du pays. Elle participe à la fondation de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), qui promeut des réformes politiques en Birmanie. Elle en devient la première secrétaire générale et un symbole du désir populaire pour la liberté politique. Elle est arrêtée le 20 juillet 1989, le gouvernement militaire lui proposant la liberté à condition qu'elle quitte le pays, ce qu'elle refuse. Elle est mise plus tard en liberté « surveillée ». En 1990, la junte militaire, sous la pression populaire, met en place des élections générales, qui sont gagnées très largement par le parti de Suu Kyi, la LND. La junte militaire refuse le scrutin, annule le résultat des élections et poursuit de plus belle intimidations et répressions. Suu Kyi, appelée « la Dame », continue de résister avec courage. Son courage, elle le puise semble-t-il notamment dans ses idéaux élevés et dans la foi bouddhiste. Le prix Nobel de la paix 1991 lui a été attribué pour sa lutte non-violente pour la démocratie et les droits de l'homme. Lors de la cérémonie de remise du prix à Oslo, en décembre 1991, Aung San Suu Kyi était toujours détenue par la dictature militaire en Birmanie.

Aung San Suu Kyi a retrouvé la liberté samedi 13 novembre 2010 après plus de sept années consécutives de résidence surveillée. La fille du général Aung San, héros de l'indépendance birmane, a passé près de quinze des vingt et une dernières années privée de liberté.

(Avec AFP)

Par Nicole Salez

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