Champ d’un regard - John Batho Photographe

Jusqu'au 6 septembre

Entre gloire de la couleur, interrogation sur l'effacement et mélancolie de la disparition, Le Champ d'un regard présente quelque cent cinquante images du photographe français John Batho. Des pièces les plus célèbres aux récentes séries moins connues, l'exposition permet de redécouvrir le travail de ce grand artiste qui fonde son oeuvre sur les enjeux de la photographie et ceux de la couleur. Jusqu'au 6 septembre.



« Avec John Batho, la photographie en couleur nous plonge dans l'émerveillement et la délectation du visible », explique Bruno Racine, président de la BnF.

Né en 1939, John Batho commence à photographier en 1961. A une époque où prédomine le noir et blanc, il concentre sa recherche sur la question de la couleur en photographie.

Au-delà du factuel, de l'anecdote et des sujets, son oeuvre se fonde sur la couleur considérée pour elle-même, sur son pouvoir d'attraction, sur sa manière de perturber ou de surprendre la perception. « La couleur n'est pas vraiment saisie, elle saisit plutôt celui qui la regarde. Originale, elle ne se réduit pas à l'image d'elle-même. Elle se photographie pourtant, le photographe en rapporte les effets, en prolonge la
vibration ».


Auteur de célèbres séries (les Parasols, les Manèges, les Nageuses), John Batho a mis rapidement à profit l'invention de l'impression numérique. La liberté et la précision qu'elle offre, lui ont permis, à partir de 1993, de développer son oeuvre dans de nouvelles directions et de parfaire des travaux précédents.

L'exposition présente également un autre aspect moins connu de son oeuvre, son récent travail en noir et blanc tiré en grand format. Le parcours mène le visiteur d'une méditation sur la lumière et l'ombre, le passage du temps et le vertige de l'espace, à un suspens devant la présence des choses, leur matière, leur forme et leur contingence.



Sans être une rétrospective, l'exposition retrace le cheminement rigoureux né d'un foisonnement de questions. Qu'ajoutait la couleur à ce médium ? Quel champ spécifique Batho allait-il lui offrir, alors que le noir
et blanc était encore largement dominant ? Comment l'impression jet d'encre, avec la précision qu'elle autorise, a—,t-elle amené le photographe à réinterpréter l'ensemble de son travail ?

« Le point de départ est l'étude de la couleur et de son effet sur le regard » écrivait Kandinsky (Du spirituel dans l'art, 1912). Retournant la situation, se plaçant à contrecourant de cette première phase de son oeuvre, John Batho nous offre, de surcroît, la primeur de ses séries récentes, en noir et blanc, voire en « faux » noir et blanc.


BnF - Site Richelieu - Galerie de photographie
-23 juin - 6 septembre 2009
-58 rue de Richelieu - Paris IIe
-Du mardi au samedi 10h-19h, Dimanche 12h-19h, Fermé lundi et jours fériés
-Entrée : 7 euros, TR : 5 euros



Par Laure Menanteau

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