Décès de Cory Aquino, ex-présidente des Philippines

L'ex-présidente des Philippines Corazon Aquino, héroïne de la révolution de 1986 contre le régime de Ferdinand Marcos, est décédée le 1er août 2009. Plusieurs personnalités, dont Barack Obama, ont rendu hommage à celle qui fut la première femme à accéder aux responsabilités de chef d'Etat en Asie, saluant sa ténacité, son courage et son attachement inébranlable à la justice et à la liberté.

(Avec AFP et Reuters)

Une flamme jaune

*Le jaune était la couleur fétiche de Cory Aquino
s'est éteinte, les Philippines sont en deuil: l'ancienne présidente des Philippines Corazon Aquino, héroïne de la révolution de 1986 contre le régime de Ferdinand Marcos, est décédée le 1er août 2009 à l'âge de 76 ans au terme d'une longue maladie.

Plus familièrement appelée Cory par des millions de Philippins, Corazon Aquino fut présidente de 1986 à 1992, succédant au dictateur Ferdinand Marcos renversé par un soulèvement populaire. Corazon Aquino était devenue dirigeante après bien des atermoiements. Ce n'est qu'après l'assassinat de son mari, l'opposant Benigno Aquino, en 1983 à l'aéroport de Manille alors qu'il rentrait d'exil aux Etats-Unis, qu'elle s'était lancée dans l'arène politique. Durant sa présidence, elle dut faire face à une série de tentatives de putsches militaires. Sa ténacité et son courage lui valurent l'admiration de la population, mais le spectre d'une intervention militaire plana sur tout son mandat, qui, outre les bruits de botte, ne fut pas de tout repos: plusieurs catastrophes naturelles, dont l'éruption spectaculaire du volcan Pinatubo en 1991, affectèrent fortement la situation économique.

Fervente catholique, Corazon Aquino s'est tournée fréquemment vers la foi pour l'aider à traverser les passes difficiles de sa carrière politique. 'A aucun moment je n'ai douté que Dieu m'aiderait(...). Si ce doit être le moment de mourir, alors qu'il en soit ainsi', avait-elle déclaré lorsque des soldats mutinés pilonnaient le palais présidentiel au mortier, en 1987. 'Je n'ai pas toujours gagné, mais je n'ai jamais esquivé un combat', déclarait-elle en 1992 avant de transmettre les rênes du pouvoir à son successeur, l'ex-ministre de la Défense Fidel Ramos. Sous sa présidence, elle supervisa la rédaction d'une nouvelle Constitution qui limitait à un mandat de six ans l'exercice du pouvoir par le chef de l'Etat.


'femme de l'année' en 1986

Née le 25 janvier 1933 dans une ville agricole de la province de Tarlac, au nord de la capitale Manille, Corazon Sumulong Cojuangco était le sixième de huit enfants d'une famille aisée, sino-philippine, qui possédait une plantation de sucre et une banque.
Après des études qui la conduisirent à New York vers 1953, elle épousa Benigno Aquino, étoile montante de la politique philippine, dont elle eut cinq enfants - quatre filles et un fils. Jeté en prison par Marcos, Benigno Aquino fut ensuite contraint à partir en exil.

Après son retrait de la présidence en 1992, celle que le magazine Time avait sacrée 'femme de l'année' en 1986 se plaça à la tête d'un mouvement de protestation, en 1997, pour empêcher son successeur d'amender la Constitution afin d'autoriser plus d'un mandat présidentiel. En 2001, elle contribua au renversement du gouvernement du président Joseph Estrada, accusé de corruption et de mauvaise gestion. En 2005, elle avait réclamé la démission de la présidente Gloria Arroyo.
L'an dernier, juste avant Noël, elle s'était publiquement excusée pour avoir contribué à la chute d'Estrada. 'Nous faisons tous des erreurs, s'il vous plaît, pardonnez-moi', disait-elle. Estrada, naguère son implacable ennemi, dira de ces excuses : 'Ce fut le meilleur cadeau de Noël qu'on m'ait jamais fait'.

Par Nicole Salez

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