Elodie Navarre et Constance Dollé, héroïnes de SUNDERLAND

Elodie Navarre et Constance Dollé sont les héroïnes de la pièce Sunderland au Petit Théâtre de Paris. Elles y sont formidables de vérité, de présence et d'humour. Entretien dans le grand hall du Théâtre de Paris, assises toutes les trois dans les fauteuils rouges, un verre à la main. A deux pas le metteur en scène, Stéphane Hillel, aussi directeur du théâtre.



Elodie, après Chien-Chien au théâtre de l'Atelier, pourquoi avoir choisi ce rôle de Sally? Une jeune femme au chômage, qui se débat avec l'énergie du désespoir, pour qu'on ne lui retire pas la garde de sa soeur perturbée.

J'aime l'univers de la pièce, très anglais, je recherchais ce genre de rôle. Tout de suite j'ai aimé l'histoire. Il se trouve qu'au même moment je devais faire un film. J'ai eu très peur de devoir choisir car mon coeur penchait pour la pièce. Et puis le film s'est trouvé décalé! D'ailleurs à la première lecture, on a tout de suite senti le potentiel de la pièce.

Et vous Constance?

Je n'ai pas eu tout de suite un coup de coeur pour le texte. Mais le fait qu'Elodie que je connaissais joue, que Stéphane Hillel soit un metteur en scène qui n'est pas dans le rapport de force dans le travail, a été déterminant. Une pièce se joue ensemble.


Elodie:

Nous avons fait toutes les deux le conservatoire du 10e à quelques années près et tourné avec les mêmes réalisateurs à la télévision. Je savais que toutes les deux, ça collerait.

Comment Le metteur en scène a-t-il abordé la pièce?

Elodie:

Stéphane avait une idée très cinématographique, avec des séquences à la Ken Loach, à la Billy Elliott, non misérabiliste. Il voulait des acteurs bruts, qui disent les choses comme elles viennent, qui envoient les répliques, surtout pas de pensée, de psychologie. Ils nous a choisi pour notre énergie, il fait confiance aux acteurs et à leur ressenti. Il laisse les comédiens venir au rôle.

Constance:

La difficulté de la pièce est d'être tout le temps dans l'énergie et l'écoute, l'échange puisque 'on ne monte pas la sauce à l'avance', on s'énerve tout de suite.
On s'affine aussi avec celui qui vous donne la réplique. Mais aussi avec le décor, les accessoires. A la mi-août, nous avons eu la chance de répéter avec le décor, les costumes. Nous avons choisi les posters.


Elodie:

Le rôle est venu petit à petit en répétition.
Je voulais travailler avec les accessoires. cela compte pour ce genre de pièce, c'est un appui pour le jeu. Nous sommes sensées être chez nous, dans notre maison. Tous les détails sont importants, même ce qu'il y a dans les tiroirs.

Maintenant que vous jouez, est-ce que la pièce évolue encore?

Constance:

C'est un mélange entre ce qui peut évoluer, le rôle qui va s'épaissir et des choses qui ne changent pas. Il faut surtout éviter deux écueils: que la pièce tombe dans le mélodrame ou dans la gaudriole. Il faut éviter l'émotion affichée.

Le sujet semble difficile mais on peut dire que c'est une pièce pleine d'espoir?


Constance:

Elles sont dans la même galère. L'une et l'autre se débrouillent. Elles sont dans une telle misère sociale que pour s'en sortir, elles vont devoir faire des choix difficiles. Face aux tabous, aux principes d'éducation, ce qui triomphe, c'est l'humain, l'amour d'abord.

>> Lire aussi

- Sunderland, une pièce rafraîchissante. La critique de Véronique Guichard
- 5 Invitations pour deux, du 25 au 27 octobre 2011



Sunderland avec Elodie Navarre, Constance Dollé, Léopoldine Serre,Vincent Deniard,Vincent Nemeth, Thierry Desroses, Pascale Mariani et la participation de Bénédicte Dessombz.

pour lire la critique



Par Veronique Guichard

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