Equal Pay Day : Journée de l'égalité salariale femmes-hommes

15 avril 2010

Le jeudi 15 avril 2010, à l'occasion de l'Equal Pay Day ou Journée de l'égalité salariale, l'ONG BPW (Business and Professionnal Women) organise une grande campagne pour sensibiliser le public à la différence révoltante entre les salaires des femmes et des hommes en France. Dans ce cadre, de nombreuses manifestations et animations ont lieu à Paris, en région parisienne, mais aussi sur Lille, Tours, Chartres, Le Mans, Marseille et Toulon. N'hésitez pas à arborer le sac rouge 'Equal Pay Day'.

Equal Pay Day : les femmes vident leur sac

Inventée il y a 20 ans aux Etats-Unis, et instaurée depuis déjà quelques années dans plusieurs pays d'Europe, l'Equal Pay Day est encore assez peu médiatisé en France. Le 15 avril 2010 a lieu la Journée de l'égalité salariale initiée par l'ONG BPW (Business and Professionnal Women) avec de nombreuses animations à l'appui

*•Tournée de cars rouges Equal Pay Day•Distribution de sacs rouges symboles de cette journée, notamment sur le quartier d'affaire de La Défense et près de la Mairie du 7ème ardt - rue de Grenelle,•Conférences autour de hautes personnalités•Conférences au sein de grandes entreprises du CAC 40•Conférences de presse.


En 2010 en France, le salaire d'une femme est en moyenne inférieur de 26% à celui d'un homme. Excédée par ce chiffre qui n'évolue pas depuis 10 ans, l'ONG « Business & Professional Women » (BPW) s'est livrée à un calcul redoutable : les femmes doivent travailler 79 jours supplémentaires pour prétendre au même salaire qu'un homme au 31 décembre 2009, c'est-à-dire jusqu'au 15 avril, déclarée symboliquement « Journée de l'Egalité Salariale » !

Un sac rouge symbole

De Paris à Berlin, en passant par Rome et Vienne, elles seront nombreuses le 15 avril à distribuer des sacs rouges dans les quartiers d'affaires comme La Défense à Paris.
Le signe distinctif d'une action de l'Equal Pay Day© est un sac à main rouge, parce que la couleur rouge est la couleur d'un déficit dans un
bilan financier, parce qu'un sac rouge rappelle qu'il y manque de l'argent, parce que, dans le portemonnaie des femmes, manque l'argent d'un salaire mensuel équitable.


BPW dénonce plusieurs facteurs qui expliquent ces disparités et que l'on retrouve pour tous les métiers :
- Le « mur de verre », c'est-à-dire la concentration des femmes dans des secteurs moins rémunérateurs tels que l'action sociale et les services domestiques.
- Le « plafond de verre », qui écarte les femmes des postes à responsabilités. En France, plus de la moitié des femmes a le statut d'employé, seulement 27% sont cadres et 17,1% des dirigeants de sociétés sont des femmes (données publiées par le ministère du travail en octobre 2008).
- Les cycles de carrières non linéaires.
- Les motivations professionnelles différentes des hommes - pour de nombreuses femmes, l'argent et le statut sont moins importants que la reconnaissance et l'accomplissement d'une mission qui a du sens.


Il est pourtant aujourd'hui établi que les entreprises qui résistent le mieux à la crise sont celles qui ont le plus de femmes dans leurs instances dirigeantes. La capacité des entreprises à attirer, recruter et fidéliser les talents féminins constitue actuellement un véritable avantage concurrentiel, notamment dans les secteurs où le marché de l'emploi est tendu.

Dénoncer et encourager

BPW propose aux salarié(e)s, aux entreprises, aux partenaires sociaux de se mobiliser autour de la Journée de l'Egalité Salariale afin de :
- Dénoncer cette inégalité salariale qui, en plus d'être illégale (la loi du 23 mars 2006 prévoit de supprimer avant le 31 décembre 2010 les écarts de salaires hommes/femmes), constitue une aberration économique pour l'ensemble de la société (aux Etats-Unis et en Europe les femmes prennent 80 % des décisions d'achat).

- Encourager les entreprises à adapter leurs systèmes de ressources humaines afin de prendre en compte les spécificités des femmes, notamment en matière de rémunération - par exemple neutralisation du congé maternité.

Par Nicole Salez