Festival Film - La Rochelle 2010

Du 2 au 11 juillet 2010, La Rochelle organise son 38e festival international du film sur le thème 'Hors norme', avec des rétrospectives autour de Greta Garbo, Elia Kazan, Eric Rohmer et des hommages à des cinéastes singuliers. Deux cent cinquante films en 10 jours à La Rochelle, de quoi faire le plein de cinéma et de grand air !

HORS-NORME !

Greta Garbo...un article de journal, contemporain de sa très jeune carrière, souligne la taille exagérément haute, les larges épaules, le visage étrangement symétrique. Et puis plus tard, elle disparaît, pour toujours. Décision complètement hors-norme : les actrices sont plutôt censées être jeunes et disponibles toute leur vie.

Elia Kazan s'y est pris autrement pour ne pas être là où on l'attendait. Intimement liés aux tumultes de son existence, TOUS ses films sont à La Rochelle et témoignent de son immense talent.

Quant à Eric Rohmer, qui d'autre que lui a osé façonner avec ses acteurs et surtout ses actrices, une grammaire des plans et des dialogues telle qu'en une seule image et en une seule phrase, nous les reconnaissons comme siennes. Ecoutez attentivement la bande annonce du festival : elle en offre un délectable exemple.

Les hommages réunissent également des cinéastes bien singuliers.

Retrouvez les films de Pierre Etaix riez férocement avec lui des tracas amoureux que nous partageons, aussi bien que les embouteillages.

Sergey Dvortsevoy est complètement hors-norme qui filme les êtres humains comme s'ils étaient des animaux innocents et les animaux comme s'ils étaient de drôlatiques humains.

Peter Liechti passe lui allégrement de l'expérimental (ses court métrages) à la fiction (Marthas Garten) en se révélant dans un journal intime personnel (Trois tentatives d'arrêt de tabac) et plus encore dans celui d'un autre (Le Chant des insectes).

Ghassan Salhab s'exprime à travers un personnage principal changeant, dont le visage couvert de cicatrices se révèle d'un film à l'autre : c'est la ville de Beyrouth où toujours il revient et qui le hante.

Quant à Lucian Pintilie, cinéaste majeur dont il importe de revoir ici tout l'oeuvre, il a passé sa vie à filmer contre l'ordre établi, qu'il soit politique ou économique, ne baissant jamais les bras dans son combat tragiquement inégal contre la norme, d'où qu'elle vienne, quelle qu'elle soit.

Le jeune cinéma indien est lui si peu normé qu'on ne l'entend pas, on ne le voit pas. Ne manquez pas de le visiter : il vous séduira et son charme sera d'autant plus précieux qu'il ne se représentera, hélas, pas de sitôt...

Et puis vous terminerez ce voyage en musique, avec Georges Delerue, compositeur hors-norme de plus de 300 musiques de films, à travers un concert et quatre films aussi différents que possible, qui, de cette façon, rendront un juste hommage à son talent.

Bande annonce

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Par Nicole Salez