Au 1er janvier 2010, sur les 15 000 centenaires vivant en France métropolitaine,
neuf sur dix sont des femmes et parmi les personnes de 110 ans, les « supercentenaires », il n'y a quasiment que des femmes, selon l'enquête de l'INSEE publiée le 27 octobre 2010.
En 2060, la France pourrait compter 200 000 centenaires et huit centenaires sur dix seraient des
femmes.
Population des centenaires au 1er janvier 2010

'15 000 centenaires en 2010
en France, 200 000 en 2060 ?'
*Extraits de l'étude - Nathalie Blanpain, division Enquêtes et études démographiques, Insee - Insee Première - N° 1319 - Octobre 2010
Au 1er janvier 2010, 15 000 centenaires
vivent en France métropolitaine
: c'est treize fois plus qu'en
1970. Neuf centenaires sur dix sont des
femmes et parmi les personnes de 110 ans et
plus, qu'on appelle les « supercentenaires »,
il n'y a quasiment que des femmes. Un
centenaire sur deux vit à domicile, qu'il soit
seul, en couple, ou avec une autre
personne que son conjoint. La part des
centenaires qui vivent en solo ou en couple
s'accroît. Les hommes sont plus fréquemment
à leur domicile que les femmes.
Dans cinquante ans, la France pourrait
compter 200 000 centenaires, soit treize
fois plus qu'aujourd'hui. Si les conditions
d'espérance de vie sont meilleures
que prévu, ils pourraient être 380 000 en
2060, contre 120 000 dans le cas
contraire.
Grâce à Jeanne Calment, on sait que l'être
humain, en particulier la femme, peut vivre au
moins jusqu'à 122 ans. Mais la très grande
majorité des centenaires est loin du record de
la doyenne de l'humanité : en 2010 en France
métropolitaine, huit sur dix sont âgés de moins
de 103 ans et neuf sur dix de moins de 105 ans. Actuellement, en France, la
doyenne a 114 ans et aucun homme n'a plus
de 110 ans.
Treize fois plus de centenaires
que dans les années 70
En 2010, 15 000 centenaires vivent en France
métropolitaine. Selon le point de
vue adopté, on peut considérer que ce chiffre
est élevé ou non. C'est beaucoup, car c'est
treize fois plus que dans les années 1960-1970.
Entre 1960 et 1975, leur nombre était stable, on
en comptait 1 150 chaque année. Depuis 1975,
leur effectif augmente continûment au rythme
de 8 % par an. Au total, ils ne représentent que
0,02 % de la population, ou encore un centenaire
pour deux ou trois communes en moyenne,
sur les 37 000 que compte la France.
Les « supercentenaires » :
quasiment tous des femmes
Selon les travaux de recherches disponibles,
après 110 ans, ceux que l'on appelle les
« supercentenaires » sont quasiment tous des
femmes en France métropolitaine. La proportion
de femmes parmi les personnes âgées ne
cesse d'augmenter avec l'âge : 65 % des octogénaires,
77 % des nonagénaires et 86 % des
centenaires sont des femmes. En effet, à tout
âge, la mortalité des hommes est plus forte que
celle des femmes. Si cela a peu de conséquences
sur la parité hommes-femmes avant 65 ans, étant donné le risque « relativement
» faible de mourir avant cet
âge, ce n'est plus vrai ensuite. Le
quotient de mortalité à 70 ans ou risque
de mourir dans l'année (définition) est
de 1 % pour les femmes et de 2 % pour
les hommes. À 100 ans,
il atteint 31 % pour les femmes et 37 %
pour les hommes. À 105 ans, il s'accroît
encore : 42 % pour les femmes et 46 %
pour les hommes. Après 110 ans, les
quotients de mortalité seraient compris
entre 50 % et 60 %. La probabilité pour
un centenaire de devenir un « supercentenaire
» est très faible (moins de
0,5 %) dans les conditions de mortalité
actuelles.
Les centenaires en solo ou en couple, à domicile ou non
À 100 ans, une personne sur deux vit à
domicile, tandis que l'autre moitié vit en
institution. L'espérance de vie sans incapacité
progresse, et dans ces conditions,
la vie à domicile augmente : en
2007, 49 % des centenaires vivent à
domicile, contre 47 % en 1999.
La majorité de ceux qui vivent à domicile
habitent seuls et ce mode de vie a
augmenté pour les centenaires au cours
des dernières années. Par ailleurs, 4 %
sont en couple en 2007, les autres (18%
des centenaires) sont logés avec une
autre personne que leur conjoint, la
plupart du temps un de leurs enfants. Ce
partage du toit avec d'autres personnes
qui touchait 24 % des centenaires en
1999, tend à reculer. En 2007, les centenaires
vivent plus qu'avant en solo ou en
couple.
La proportion de personnes vivant à
domicile diminue avec l'âge. Ce mode
de vie reste toutefois fréquent, même
aux âges les plus avancés. Il peut
sembler étonnant que la vie à domicile
soit encore fréquente à 100 ans, mais
seule une minorité de personnes
parviennent à atteindre cet âge et ce
sont, évidemment, les plus en forme et
donc les plus susceptibles de résider à
domicile. Par exemple, parmi les
femmes âgées de 97 ans en 1999 qui
vivaient seules à domicile, 54 % ont fêté
leur centième anniversaire, alors que ce
n'est le cas que de 36 % de celles qui
résidaient en maison de retraite.
Avant 100 ans, la vie à domicile est le
mode de vie majoritaire : neuf octogénaires
sur dix habitent encore chez eux ou
chez leurs enfants et c'est encore le cas
de deux tiers des nonagénaires. Pourtant, d'après l'enquête
Handicap-santé, la moitié des nonagénaires,
vivant à domicile ou en institution,
rencontrent en 2009 beaucoup de
difficultés pour exécuter seuls au moins
une des tâches suivantes : se laver,
s'habiller, couper sa nourriture, se servir
à boire, manger ou boire. Parmi les
nonagénaires évoquant ces difficultés,
44 % vivent en maison de retraite, 29 %
habitent à domicile en couple ou avec
leurs enfants et 27% vivent seuls. La vie
à domicile est surtout le fait de personnes
valides, ou alors aidées. Parmi les
nonagénaires qui vivent seuls malgré
des difficultés sévères d'entretien
personnel, 92 % reçoivent une aide
professionnelle et 26 % une aide de leur
entourage pour réaliser ces tâches.
Centenaires, les hommes résident bien
plus souvent à la maison que les
femmes : 68 % d'entre eux, contre 46 %
des femmes. Les hommes centenaires sont certes plus fréquemment
en couple, ce qui favorise leur
maintien à domicile. Mais même
lorsqu'ils ne sont pas mariés, ils vivent
davantage seuls à domicile (42 %
contre 27 % pour les femmes) plutôt
qu'en institution. À âge donné, les
hommes déclarent moins de gênes
physiques que les femmes. Ces dernières
sont davantage touchées par des maladies
qui engendrent des incapacités
comme des troubles mentaux ou des
maladies ostéo-articulaires.
Treize fois plus de centenaires
en 2060 ?
En 2060, la France pourrait compter
200 000 centenaires selon le scénario
central des projections de population de
l'Insee établies en 2010.
C'est treize fois plus qu'aujourd'hui,
mais cela ne représentera que 0,3 % de
la population de 2060. Le nombre de
centenaires devrait augmenter de 2 000
par an entre 2010 et 2046, à l'exception
d'une légère baisse entre 2015 et 2019
correspondant au déficit des naissances
de la Première Guerre mondiale. En
2046, avec l'arrivée des générations
issues du baby-boom, le rythme de
croissance devrait s'accélérer, et passer
à + 8 000 centenaires par an.
Les plus de 100 ans de 2060 seront un
peu plus âgés que ceux d'aujourd'hui :
30% auront 103 ans ou plus, contre 24%
en 2010. Selon le scénario central, la
France métropolitaine de 2060 compterait
14 000 personnes de 106 ans et plus, soit quasiment autant que de centenaires
aujourd'hui. Les « supercentenaires
» de 110 ans et plus seraient 1 500,
contre une dizaine en 2010. Seules quelques
dizaines de personnes dépasseraient
115 ans. Enfin, en 2060, deux
centenaires sur dix seraient des
hommes, contre un sur dix en 2010.
L'espérance de vie à la naissance des
hommes augmenterait de 8,2 ans,
contre 6,6 ans pour celles des femmes.
Si les conditions d'espérance de vie sont
meilleures que prévu (scénario avec une
espérance de vie qui augmente plus
vite), 380 000 centenaires pourraient
vivre en France en 2060 et 120 000 dans
le cas contraire (scénario avec une
espérance de vie qui augmente moins
vite).
Taux de centenaires en Europe

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