13 mars - 15 juin 2009
Du 13 mars au 15 juin 2009, le Musée de la Chartreuse, à Douai, accueille une exposition consacrée à Henri Martin (1860-1943), artiste protéiforme, emblématique des doutes et bouleversements de son époque.
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Peintre-poète et peintre-décorateur rompu au monumental, paysagiste subtil, portraitiste officiel ou artiste exalté, attiré par le symbolisme mais sensible aux influences néo-impressionnistes et pointillistes, aspirant à une modernité classique, mais tenté brièvement par l'ésotérisme des Rose-Croix et n'hésitant pas à afficher un goût pour les avant-gardes... Henri Martin est emblématique des doutes et bouleversements du début du XXe siècle.
Décorateur, paysagiste, portraitiste...
Exceptionnel décorateur, il sera l'un des artistes les plus choyés de la IIIe République : Salle des Illustres du Capitole de Toulouse, Palais de Justice et Hôtel de Ville de Paris, Sorbonne, Palais de l'Elysée, Conseil d'Etat, mairies à Paris, Tours... témoignent de sa notoriété.
Pourtant, loin de cette image d'artiste officiel, Henri Martin se veut aussi le chantre des paysages, souvent façonnés par l'homme, du sud de la France , sa sensibilité pour l'architecture se révèle dans les vues de Labastide-du-Vert, de Saint-Cirq-Lapopie ou de Collioure. Des touches, vigoureuses et nuancées, courtes et parallèles, construisent les formes et captent la lumière, « la bougeante clarté » dans un chromatisme idéalisé.
Si on lui doit des portraits des « grands » de son époque : le président Sadi Carnot, Maurice Barrès, Emile Zola, Anatole France...il n'hésite pas à intégrer la présence humaine dans des esquisses rigoureusement construites représentant des travailleurs anonymes aux gestes répétitifs saisis en pleine action : Homme au marteau piqueur, Paveurs, Terrassier, Faneuses, Jardinier...
Son monde, hors de la grande histoire et des bouleversements sociaux, économiques ou techniques, s'exprime par une peinture complexe éloignée de toute matérialité, construite dans la liberté créatrice et tournée vers des aspirations poétiques et spirituelles. L'histoire de l'art a longtemps assigné à cet habitué du Salon des artistes français, pendant près de soixante ans, le rôle de suiveur zélé de Seurat ou d'héritier de Puvis de Chavannes. Pourtant une lecture attentive de son œ,uvre révèle un artiste sensible et exigeant qui sut assimiler, puis dépasser, les leçons du symbolisme pour les sujets, celles de l'impressionnisme pour la technique, et conjuguer équilibre et liberté, grandeur et simplicité, réalité et idéal.
Sa production abondante et variée à l'originalité discrète séduit. Sa touche libre, virevoltante, comme une forme de sincérité, charme. L'inventivité technique d'une matière travaillée avec une virtuosité stupéfiante par la diversité du geste qu'elle implique et l'efficacité de ses effets, convainc.

L'exposition Henri Martin lève le voile sur ce peintre hors norme, et propose en s'affranchissant des habituels clivages entre classique et avant-garde, commande officielle et exercice d'une peinture « moderne » au sens baudelairien du terme, de repenser la place de l'artiste dans la société du début du XXe siècle.
Il reste, aujourd'hui, à redécouvrir en France, alors que de nombreuses manifestations lui sont actuellement consacrées à travers le monde, notamment au Japon, où le peintre est particulièrement apprécié.
- Commissariat de l'exposition
Laurent Guillaut, conservateur en chef du musée de Cahors Henri-Martin
Olivier le Bihan, directeur du musée des beaux arts de Bordeaux
Anne Labourdette, conservatrice du musée de la Chartreuse de Douai
- Cette exposition consacrée à Henri Martin (1860-1943) est coproduite par le Conseil Général du Lot, les villes de Bordeaux, Cahors et Douai. Elle est successivement présentée par les musées de Cahors, Saint-Cirq-Lapopie, Bordeaux et Douai.
Henri Martin : repères biographiques
- 1860 —, 5 août : Naissance à Toulouse
- 1877 : entre à l'Ecole des Beaux Arts de Toulouse
- 1879 : part pour Paris où il s'inscrit dans l'atelier de Jean-
Paul Laurens.
- 1880 : expose au Salon des Artistes Français.
- 1881: Son père meurt prématurément.
- Il épouse à Toulouse le 16 août Marie-Charlotte Thérèse
Barbaroux.
- 1883 : Il reçoit une médaille de 1ère classe pour Paolo de
Malatesta et Francesca de Rimini aux Enfers.
- 1885 : Une bourse de voyage en Italie lui est accordée
pour Les Titans qui luttent contre Jupiter.
- 1889 : expose au Salon La Fête de la Fédération, tableau
nettement pointilliste, esquissé à partir de 1886.
- 1892 : participe au salon des Rose-Croix et produit des
oeuvres d'inspiration symboliste.
Il est inscrit sur la liste des artistes qui interviendront pour
décorer la Salle des Illustres du Capitole de Toulouse.
- 1900 : achète Marquayrol à Labastide-du-Vert (Lot). Sa
période symboliste s'achève. A partir de cette époque, il se
consacre essentiellement au paysage, notamment à ceux
du Lot.
- 1910 : Exposition personnelle à la Galerie Georges-Petit
- 1912 : achète une maison à Saint-Cirq-Lapopie.
- 1923 : achète une maison à Collioure où il se rend en été
- 1926 : Exposition personnelle à la Galerie Georges-Petit
- 1932 : Monument aux morts pour la Ville de Cahors
(aujourd'hui au musée de Cahors Henri-Martin).
- 1935 : Exposition rétrospective au musée du Petit Palais à
Paris
- 1942 : fait un don de 17 toiles au musée de Cahors.
- 1943 —, 12 novembre : meurt à Labastide du Vert où il est
enterré.
Publication
- Catalogue collectif (textes de Laurent Guillaut, Anne Labourdette, Olivier Le Bihan, Claude Juskiewenski, Sabine
Maggiani, Luce Barlangue)
- 200 illustrations en couleurs, 184 pages, Silvana Editoriale, Milan.
- Prix : 28€

- 13 mars - 15 juin 2009
- Musée de la Chartreuse
- 130 rue des Chartreux 59500 Douai
- Tel : 03 27 71 38 80
- musee@ville-douai.fr
- Horaires : Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 12h et de 14h à 18 h. Fermé les jours fériés.
- Tarifs : Plein tarif : 3€. Tarif réduit : 1€ 50.
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