L'avion officiel de la république française des ex-otages Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, ramenant les deux journalistes de France 3 sur le sol français, après 18 mois de détention (547 jours) en Afghanistan, a atterri ce matin à 8h45 sur l'aéroport militaire de Villacoublay (Yvelines) pour la plus grande joie de tous. Les premières images d'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier libres ne sont apparues sur les écrans de TV qu'à 9h45.

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier libres : on l'espérait depuis longtemps. C'est fait et l'on peut jeter nos petits bracelets bleus de soutien à leur libération.
Une frustration cependant :
les journalistes et le comité de soutien des salariés de France 3 venus à l'aéroport de Villacoublay n'ont pu s'approcher de l'avion qui amenait les deux ex-otages. Le privilège de les accueillir les premiers était réservé au Président de la République, Nicolas Sarkozy, accompagné de son épouse, d'Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, de Gérard Longuet, ministre de la défense, et bien sûr des proches des deux ex-otages. Nicolas Sarkosy est ensuite reparti vers Agen.
Ce n'est que vers 9h45 qu'enfin on a pu voir Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier apparaitre sur le tarmac de l'aéroport de Villacoublay, l'air plutôt en bonne santé. Ils ont été accueillis sous les applaudissements par leurs confrères et ont donné une conférence de presse jusqu'à un peu plus de 10h.
Répondant avec aisance et non sans une pointe d'humour parfois aux questions, ils ont raconté l'essentiel de leur quotidien en détention, Hervé Ghesquière s'exprimant davantage que Stéphane Taponier.
Espoir : Stéphane Taponier a affirmé qu'ils n'étaient pas inquiets quant à l'issue des négociations. 'On savait qu'on représentait quelque chose d'important pour eux'.
Traitement : 'On a pas été maltraités, on a pas été frappés, on a pas été enchaînés', a dit Hervé Ghesquière.
Enfermement :
'On était enfermé 23h45 sur 24, deux sorties pour aller aux toilettes, à l'aube et le soir' - Hervé Ghesquière.
Séparation : Hervé Ghesquière a passé huit mois seul, du 13 avril au 13 décembre 2010.
Forme : 'On ne savait pas combien de temps cela allait durer, mais on pouvait tenir encore, donc on va très très bien' - Stéphane Taponier.
Quotidien : 'Le temps était parfois très long. Il fallait bien structurer son temps' - Hervé Ghesquière.
Exercice physique : Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont veillé à faire chaque jour de l'exercice physique, 45mn pour Hervé Ghesquière, jusqu'à trois heures pour Stéphane Taponier. 'Je lui ai dit que les Jeux olympiques c'était pas tout de suite!', a plaisanté Hervé Ghesquière.
Ecriture: Hervé Ghesquière a écrit 500 pages lors de sa détention, un journal de bord qui lui a été pris par les ravisseurs.
Nourriture : 'Une nourriture pas spécial otage, mais la nourriture montagne afghane : des petites quantités et la même chose tous les jours. On n'en plus !'. Hervé Ghesquière
Radio : Un poste de radio donné par les ravisseurs aux deux otages leur a permis d'être informé de l'actualité. (RFI et BBC selon les possibilités de connection. Même si la politique de la BBC est de ne pas dire un mot sur les otages tant qu'ils ne sont pas libérés.)
Ravisseurs: Grâce à leurs traducteurs, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont pu converser avec leurs ravisseurs. 'Parfois, on avait des discussions intéressantes', a dit Hervé Ghesquière. 'Le seul problème, c'est qu'il y a une vraie culture du mensonge. Est-ce qu'ils savaient des choses, est-ce qu'ils ne savaient pas des choses? En réalité, ils ne savaient pas grand-chose', a-t-il ajouté, précisant qu'ils leur mentaient toutefois sur 'les opérations qui se déroulaient dans le coin'. 'On entendait parfois des tirs de mortiers'
Dernier jour : Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont su qu'ils étaient libres, alors qu'ils se trouvaient dans une grande maison et qu'on leur a dit que les négociations étaient finies.
'Tant qu'on n'était pas dans la base française, (de Tagab), on était sûr de rien. C'était hier vers 17 heures locales donc 14h30 en France'.
Autres otages Français : Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont eu une pensée très émue pour les autres otages français et autres, détenus dans le monde ( ndlr : Ils sont neuf Français détenus au Niger, au Yémen et en Somalie).
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