Immobilier : Prix 2010 Hausse Attendue

Par Michel Garribal

L'immobilier, dont certains annonçaient l'effrondrement des prix, a plutôt résisté pendant la crise. En ce début 2010, la demande reprend, et les prix pourraient repartir à la hausse. Notre expert, Michel Garribal, conseille la prudence.



Depuis le début de la crise financière, la pierre a montré ses vertus, face à l'effondrement des valeurs mobilières et des rendements des produits de taux. L'an dernier, la baisse des prix n'a pas dépassé en moyenne 5 à 6%, loin des chutes à deux chiffres pronostiquées par certains experts. Les raisons en sont multiples : incitations fiscales nouvelles, comme le dispositif Scellier, taux d'intérêt particulièrement bas, absence de concurrence parmi les autres formes de placements.

Deux autres raisons majeures expliquent cette évolution : la première est psychologique : la pierre retrouve son rôle de valeur refuge et suscite un engouement particulièrement fort chez les jeunes, soucieux de trouver des points d'ancrage dans un monde mouvant. La deuxième est technique : depuis deux ans, les programmes de construction ont connu un coup d'arrêt et la pénurie est aux portes.

Avec la fin de l'hiver, la tendance est à la reprise de la demande, alors que rarement l'offre a été aussi basse. Pour Benjamin Nicaise, président de la société Cerenicimo, « la pénurie peut durer de douze à dix-huit mois, puisqu'il faut un délai de 18 à 24 mois à un promoteur pour livrer un nouvel immeuble après avoir décidé de la construire. On risque ainsi de se trouver face à une pénurie de produits, qui entrainera mécaniquement une hausse des prix. »

La vigilance s'impose plus que jamais. L'année 2010 sera encore difficile pour l'économie. Une rechute ne peut être exclue. Signe que le marché n'a pas retrouve son équilibre : des écarts de plus en plus grands sont constatés selon les biens ou selon les régions. Les taux d'intérêt peuvent être appelés à remonter d'ici un an, alors que parallèlement, les loyers sont orientés à la baisse en raison de l'augmentation du chômage et de la faiblesse du pouvoir d'achat.
Prudence donc. L'acquisition d'un logement se justifie toujours s'il doit constituer la résidence principale. En revanche, il n'est pas nécessaire de se précipiter pour un investissement locatif, car la tendance au repli des loyers est amené à se poursuivre, d'autant que les charges sur la pierre ne cessent d'augmenter.

Lire aussi : les loyers, tendance à la baisse


Michel Garribal est journaliste et économiste. Sa carrière l'a conduit des Echos, à France Inter et au Figaro Magazine. Il a également été maitre de conférence à Sciences Po et exercé un mandat au Conseil économique et social.



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