Un vent féminin souffle à Versailles
Première artiste femme conviée par le Château de Versailles à représenter l'art contemporain,
Joana Vasconcelos expose —, explose - ses œ,uvres du 19 juin au 30 septembre 2012. Elle insuffle un vent résolument féminin, à la fois vivifiant et esthétique, espiègle et raffiné, en parfaite symbiose avec les lieux.
Après l'Américain Jeff Koons, le Japonais Takashi Murakami, les Français Xavier Veilhan et Bernard Venet, Joana Vasconcelos est la première femme et la plus jeune artiste, 41 ans, à avoir relevé le défi de s'approprier le temps d'un été le mythique Château de Versailles, pour notre plus grand bonheur.
Exposer à Versailles, c'est « la rencontre d'une vie»
«Les oeuvres que je propose existent pour ce lieu, je les vois liées à Versailles, de manière intemporelle », explique l'artiste portugaise, née à Paris, qui vit et travaille à Lisbonne. Elle a confié à Catherine Pégard, la maîtresse des lieux, avoir « toujours pensé à Versailles » et explique qu'il s'agit pour elle de la «rencontre d'une vie, d'un défi aussi ».

« Joana Vasconcelos ne cherche pas à s'intégrer à Versailles mais à intégrer Versailles. Elle s'y confronte sans s'y affronter », explique Catherine Pégard.
« Quand je parcours les salons du Château et ses Jardins, commente l'artiste, je sens l'énergie d'un espace qui gravite entre la réalité et le rêve, le quotidien et la magie, le festif et le tragique. J'entends encore l'écho des pas de Marie-Antoinette, la musique et l'ambiance festive des salons. Comment serait la vie à Versailles si cet univers exubérant et grandiose était transféré à notre époque? »
Une revendication féminine, sans dogmatisme
Bien loin du kitsch ou du « bling-bling », l'artiste transforme des matériaux, des objets du quotidien et crée ainsi « un dialogue entre culture et histoire personnelle », souligne Jean-François Chougnet, commissaire de l'exposition.

« Beaucoup de ses œ,uvres sont empreintes d'une sensualité féminine chaleureuse. Une revendication féminine, sans dogmatisme, y est présente, mais traitée sur un mode plus ironique que militant », ajoute-t-il.

De fait, comment ne pas tomber sous le charme discrètement provocant des immenses escarpins de Marilyn (trois mètres de haut), trônant au milieu de la galerie des Glaces est composés de... casseroles et couvercles en inox.

De même, ses clins d'œ,il avec la série de Valkyries, suspendues dans la galerie des Batailles, réalisées en... mailles de tricot ou son véritable hélicoptère, rebaptisé Lilicoptère, paré de feuilles d'or et de plumes d'autruche roses à faire pâlir d'envie Barbara Cartland !

'Un message féministe'
Inaugurant l'exposition mardi 19 juin, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a également salué « l'humour » allié au « message féministe ». « C'est une réflexion sur la place des femmes dans un lieu du pouvoir absolu ', a-t-elle souligné.
Seul regret peut-être, l'absence de l'œ,uvre phare de Vasconcelos, « A Noiva » (la jeune mariée), immense lustre composé de milliers de tampons hygiéniques, proclamant la féminité, le « péché originel » à la face du monde. Elle n'a pas été 'souhaitée' par les organisateurs à Versailles.

L'artiste, qui projetait de l'accrocher dans la Chambre de la Reine, lui a substitué une autre œ,uvre Perruque, grosse pièce en acajou marqueté laissant échapper des cheveux blonds, en hommage à Marie-Antoinette.

Du 19 juin au 30 septembre 2012
Accès à l'exposition par la cour d'Honneur du Château de Versailles.
Conditions de visite normales. Billet Château non surtaxé pour l'exposition.
Château de Versailles Spectacles
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