José Valencia

Le jeudi 16 janvier, le théâtre Bernadette Lafond accueillait José Valencia pour un récital héroïque et de grande qualité artistique.


José Valencia

Le chanteur José Valencia est la figure qui monte. Certains le surnomment le Pavarotti du flamenco, tellement il a de puissance. Il peut se permettre tout un tas d'acrobaties vocales, grâce à un timbre grave et une tessiture très large. Très demandé pour accompagner la danse, il veut aussi faire une carrière pal'ante , littéralement devant, c'est-à-dire seul, en récital. Après avoir chanté à Nîmes dans l'intimité d'une salle du Palais de justice, il revenait pour un récital sur la scène du théâtre Bernadette Lafond, accompagné par la guitare de Juan Requena.

Soirée folle, où le stentor Valencia s'est avéré être un colosse au pied d'argile. Il commence son tour de chant par des cantiñas, tout en puissance. Il enchaîne sur une solea , au milieu de la première letra (paroles), sa voix se bloque comme si des milliers d'épingles s'étaient fichées dans sa gorge, Valencia se décompose littéralement sous nos yeux. Tant bien que mal, il va au bout du palo (chant). La salle est tétanisée, est-ce que sa voix s'est évaporée ? Juan Requena, aussi stupéfait que nous, a soutenu à bout de guitare Valencia pour mener à bien cette solea.

Il devait enchaîner sur une malagueña. Juan Requena fait sa longue introduction, José Valencia se lève brusquement et quitte la scène. Impassible, Riquena joue comme si de rien n'était. Valencia revient, chante sa malagueña tout en retenue. En fait, il a été obligé de rétrograder, compenser la défaillance par la finesse. La remise en selle a été difficile, les letras ne venaient pas, mais une fois ce passage à vide dominé, il s'est surpassé, sa siguiriya a été très émouvante, très fine. Il a été obligé d'aller chercher son chant très loin aufond de lui. La puissance ne pouvant plus être son seul recours. Il a terminé sur un martinete. Humanité, musicalité et émotion peuvent définir ce récital.

A lire aussi :

- Une programmation entre valeurs sûres et étoiles montantes
- Melchora Ortega et David Lagos
- Belén Maya et Isabel Bayón dans Lo Real
- El Carpintero et El Zapatero

Par Marie Ningres
Portrait de admin

Ajouter un commentaire