La journée d’une femme pour la planète

Dans le cadre de la semaine du développement durable, un village s'était installé au Jardin des Plantes, à Paris. Il suffisait de suivre le guide pour en savoir plus sur les économies d'énergie, d'eau, les recyclages. Parcours grandeur nature dans la vie quotidienne.

Les affiches l'ont alertée dans le métro, dans les journaux. Du 1er au 7 avril, c'était la semaine du développement durable, dont le thème cette année est la production et la consommation durables. Il faut dire que depuis la sortie de Une Vérité qui dérange, film d'Al Gore consacré au réchauffement climatique, elle commence à se sentir concernée. Là-dessus le Grenelle de l'environnement a apporté son lot de questions et d'éléments sur le développement durable. Courageusement elle se lance un défi : « J'offre une journée à la planète et toutes mes actions auront un impact écologique. »

La veille, faisant quelques courses à Ikea, elle a profité de l'échange proposé par la marque : une ampoule morte de 100 W contre trois ampoules basse intensité de 20W. Ces dernières de 20 W émettront 1300 lumen (mesure d'intensité lumineuse) contre 1360 lumen pour les ampoules à incandescence. Pour un résultat pratiquement équivalent, la facture d'électricité se trouve considérablement allégée.


Commerce équitable ici et ailleurs


Comme d'habitude, elle commence sa journée par un café noir et fort. Il sera « commerce équitable », estampillé Max Havelaar. Chaque matin, elle a pour habitude de se délasser un quart d'heure dans un bain bien chaud. C'est 300 litres d'eau gaspillée. Ce sera donc une douche brève, 30 litres consommés. Vient le lavage des dents. D'ordinaire l'eau coule à flots pendant les cinq minutes de brossage consciencieux. Ce matin, elle remplira un verre d'eau, comme elle le faisait dans sa petite enfance. Le quart d'heure qu'elle a gagné, elle le consacre à faire le tour de la maison pour éteindre toutes les veilles, l'ordinateur, la télévision, la TNT, le lecteur de DVD, la chaîne stéréo. Elle remplace les deux ampoules qui ont claqué.

Machinalement sa main attrape ses clés de voiture. Elle les repose aussitôt. Aujourd'hui c'est vélo, bus ou métro. Il fait beau, ce sera vélo, avec un impact zéro sur l'environnement. A la pause déjeuner, elle en profite pour s'inscrire à une association, l'AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture paysanne) qui lui fournira toutes les semaines un panier avec les fruits et légumes de saison. Les produits étant directement du producteur régional au consommateur local, elle devrait faire une sérieuse économie, avec la garantie de surcroît de manger des produits fraîchement ramassés ou cueillis, avec un impact minimum sur l'environnement, l'agriculteur étant au plus près de son domicile.


Remplir son caddy

Il lui reste encore du temps et elle décide de s'occuper des vacances. Elle se met sur le site d'ATES, l'Association pour le Tourisme Equitable et Solidaire. Ce regroupement d'associations s'est fait sur la base de critères éthiques rigoureux qui vont dans le même sens : mettre en place une activité touristique qui soit une aide au développement local des régions d'accueil, en collaboration avec les communautés locales. Elle hésite entre l'Amérique Latine et l'Afrique. Avant de se décider, un coup d'œ,il sur son compte en banque s'impose.

La journée terminée, elle enfourche sa bicyclette. Et retour dans son quartier. Aujourd'hui, c'est le jour des courses de fond. Arrêt à Monoprix. Elle se fera livrer. D'ordinaire, elle se gare dans le parking gratuit et charge les courses dans son coffre. Son caddy se remplit de produits d'entretien, de la marque Monoprix vert. Ils sont tous issus de la chimie végétale et leurs flacons, en PE et PEHD (polyéthilène haute densité), sont entièrement recyclables. Sept d'entre eux ont reçu un écolabel européen. Une provision de jus de fruits bio. Une halte au rayon du commerce équitable : café, sucre, chocolat à croquer, chocolat en poudre, thé. Elle n'a pas oublié de prendre avec elle le paquet de piles usagées qui grossit chaque jour un peu plus en attendant qu'elle pense à le déposer dans la borne prévue à cet effet. Aujourd'hui étant un jour exceptionnel, elle n'a pas oublié et les piles partiront au recyclage pour entamer une nouvelle vie.

Très fière, elle rentre chez elle, consciente qu'elle n'a pas commis de faux pas. Il lui reste une tâche à faire pour œ,uvrer pleinement au développement durable. C'est le tri sélectif. En achetant malin, elle a réduit les emballages. Mais il n'empêche, il faut remplir trois poubelles : le verre, le papier non gras, journaux, plastiques propres et flacons, et la poubelle de tout le reste. Elle regrette de ne pas avoir un jardin. Elle y mettrait une boîte à compost qui recueillerait les épluchures en tout genre. Ce compost lui servirait plus tard d'engrais. N'ayant pas de jardin, elle continuera à remplir ses trois poubelles.
Finalement, elle s'en est bien tirée. Et pourquoi ne consacrer qu'une journée ou une semaine à la consommation durable. Il suffit de changer ses habitudes durablement. Et le tour est joué.

http://www.ademe.fr

http://www.IKEA.fr/notreresponsabilite

http://http://amap-idf.org

http://www.tourismesolidaire.org

http://www.monoprix.fr/Monoprix-Vert


La semaine du développement durable en chiffres

Depuis six ans, se tient une semaine du développement durable. Cette année, elle a eu lieu du 1er au 7 avril. Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Ecologie et de l'Environnement, a souhaité que cette semaine soit celle du « passage à l'acte ». Le thème en était « la production et la consommation durables ». Toutes les régions de France se sont associées, avec un nombre d'initiatives allant croissant : Alsace (35), Aquitaine (269), Auvergne (64), Basse-Normandie (46), Bourgogne (87), Bretagne (121), Centre (81), Champagne-Ardennes (49), Corse (25), Franche-Comté (44), Guadeloupe (50), Guyane (17), Haute-Normandie (60), Ile-de-France (323), Languedoc-Roussillon (108), Limousin (138), Lorraine (73), Martinique (62), Midi-Pyrénées (91), Nord-Pas-de-Calais (211), Pays de la Loire (116), Picardie (61), Poitou-Charentes (61), Provence Alpes côtes d'Azur (113), Réunion (86), Rhône-Alpes (173). Ces chiffres encourageants montrent la forte implication des collectivités territoriales.
84 initiatives, enfin, sont portées au niveau national par des entreprises et associations. Ces 84 actions (portées par la grande distribution, des compagnies d'assurance, des fédérations, des associations, des sièges d'entreprises ...) ont donné lieu à plus de 8500 manifestations supplémentaires sur l'ensemble du territoire.

http://www.developpement-durable.gouv.fr


Par Marie Catherine Chevrier

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