La Splendeur des Camondo

Dans le cadre de la Saison de la Turquie, le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme présente 'La Splendeur des Camondo', le parcours de Constantinople à Paris de cinq générations de la famille Camondo, du XIXe siècle naissant à 1945. Cette exposition illustre une des facettes du processus d'intégration des juifs en France. Du 6 novembre 2009
au 7 mars 2010.





La Splendeur des Camondo

De Constantinople à Paris, de l'aube du XIXe siècle à 1944, l'exposition retracera, à travers cinq générations, l'extraordinaire parcours des Camondo et notamment des deux cousins Isaac et Moïse. Collectionneurs curieux et passionnés, généreux mécènes, ils ont légué à la France des collections d'une valeur aujourd'hui inestimable. Ces banquiers éclairés et cosmopolites ont fait le choix du progrès et de la modernité, y compris dans leurs engagements philanthropiques et artistiques. Cette exposition est inspirée en partie par le livre de Nora Seni et Sophie Le Tarnec, Les Camondo ou l'éclipse d'une fortune (Actes Sud, 1997). Réalisée grâce aux prêts accordés par les institutions héritières des legs Camondo, l'exposition montrera des archives familiales du musée Nissim de Camondo, des peintures du musée d'Orsay (Boudin, Degas, Delacroix, Jongkind, Manet, Monet, Renoir et Sisley) ainsi que des œ,uvres d'art du musée Guimet (sculptures chinoises, estampes japonaises) et du musée du Louvre (mobilier, dessins du XVIIIe siècle).




De Constantinople à Paris : l'empreinte des Camondo

Chassés de la péninsule ibérique par l'Inquisition, les Camondo s'installent à Constantinople après un séjour à Trieste. Les hasards des traités font d'eux des sujets austro-hongrois. La banque Camondo est fondée à Constantinople en 1802 par Salomon-Jacob Camondo et ses fils, Isaac et Abraham-Salomon. En 1832, à la mort d'Isaac, Abraham-Salomon hérite de la banque. Il édifiera l'une des plus grandes fortunes de l'Empire ottoman et sera secondé, à partir des années 1850, par ses petits-fils Abraham-Béhor et Nissim. Banquiers des vizirs, les Camondo participent activement au développement économique de la Turquie, notamment par la mise en place d'un système bancaire moderne. Ils marquent l'évolution du tissu urbain en favorisant la construction d'un quartier voué à la finance (Péra-Galata).

La philanthropie constitue également un axe important de leur activité. Les Camondo financent ainsi des synagogues, soucieux de s'investir fortement au sein de la communauté juive ottomane. Admirateurs des Lumières, ils veulent faire entrer les juifs de l'Empire dans la modernité par l'éducation et créent la première école juive enseignant les matières profanes en français et en turc, la ' Fondation Camondo '.
En 1864, ils co-fondent le comité régional de l'Alliance israélite universelle à Constantinople. En 1865, les Camondo renoncent à la nationalité autrichienne pour prendre la nationalité italienne. Ils soutiennent alors, à travers des dons généreux, la réunification entreprise par Victor Emmanuel II, qui les remercie en les anoblissant.
En 1869-1870, la famille émigre à Paris et y transfère le siège social de la banque qui prend part à de nombreux projets tel le financement du canal de Suez. En 1872, les Camondo choisissent d'habiter la plaine Monceau.


Isaac et Moïse de Camondo

Les deux cousins Isaac et Moïse de Camondo, arrière-petits-fils d'Abraham-Salomon vont devenir des mécènes de la culture française. À sa mort, Isaac de Camondo (1851-1911) lègue ses collections au Louvre : faïences, peintures, dessins et mobilier français du XVIIIe , chefs-d'œ,uvre impressionnistes —, parmi lesquels Le Fifre de Manet, Les Repasseuses de Degas, la série des Cathédrales de Rouen de Monet ou encore La Maison du pendu de Cézanne , art d'Extrême-Orient dont 418 estampes japonaises , cabinet de sculptures du Moyen Âge et de la Renaissance. Compositeur de musique, mécène des musiciens, il participe à la vie de l'opéra et de l'opéra comique et contribue à la création du Théâtre des Champs-Élysées qui ouvre en 1913. De son côté, son cousin Moïse (1860-1935) lègue dès 1924 son hôtel particulier du 63 rue de Monceau et ses collections à l'Union des arts décoratifs afin d'honorer la mémoire de son fils Nissim, aviateur français tué au combat en 1917.
En 1936, un an après la mort de Moïse, le musée Nissim de Camondo est inauguré.

- Commissaire de l'exposition:
Anne Hélène Hoog, assistée de Virginie Michel

- Conseillers scientifiques:
Nora Seni, directrice de l'Institut français d'études anatoliennes (Istanbul),
Sophie Le Tarnec, Conservation du musée Nissim de Camondo (Paris) —, auteurs de l'ouvrage Les Camondo ou l'éclipse d'une fortune (Actes Sud, 1997),
Marc Bascou, conservateur général du Patrimoine chargé du département des Objets d'art au musée du Louvre,
Hélène Bayou, conservatrice chargée du département Japon au musée Guimet (Paris),
Philippe Landau, historien, archiviste du Consistoire central israélite (Paris),
Sylvie Legrand- Rossi, conservatrice en chef au musée Nissim de Camondo (Paris),
Sylvie Patry, conservatrice au musée d'Orsay,
Bertrand Rondot, conservateur aux musées du Château de Versailles et de Trianon.


Autour de l'exposition

L'auditorium du musée accueillera un programme autour des Camondo avec des conférences, un
concert sur « l'univers musical d'Isaac de Camondo », une journée d'étude ainsi que des programmes plus
largement consacrés à Istanbul et à l'histoire des juifs séfarades.

CONFERENCES

- Mardi 10 novembre à 19 h 30 : Rothschild,
Osiris, Camondo et quelques autres...
Philanthropie et mécénat d'art à la Belle Epoque
par Dominique Jarassé, professeur d'histoire de
l'art contemporain à l'Université de Bordeaux et à
l'Ecole du Louvre.

- Lundi 7 décembre à 19 h 30 : Les Camondo,
l'éclipse d'une fortune par Sophie Le Tarnec
(Musée Nissim de Camondo) et Nora Seni
(Institut Français des Études Anatoliennes),
auteurs de l'ouvrage homonyme, Actes Sud, 1997

CONCERT

Dimanche 29 Novembre à 16 h : L'univers musical
d'Isaac de Camondo, par Vanessa Wagner, piano
et Karine Deshayes, mezzo-soprano
Oeuvres de Isaac de Camondo, Gabriel Fauré,
Claude Debussy, Maurice Ravel.

A venir en 2010 :
- dimanche 24 janvier : JOURNÉE D'ÉTUDE :
Les collections, le goût et le don
- mercredi 10 février (date sous réserve) : FILMS
DOCUMENTAIRES : Philanthropie et collections,
une affaire de famille ? (Progr. en cours)

- www.mahj.org


- La splendeur des Camondo - De Constantinople à Paris (1806-1945)
- 6 novembre 2009 —, 7 mars 2010
- Musée d'art et d'histoire
du Judaïsme
- Hôtel de Saint-Aignan,
71, rue du Temple
75003 Paris
- Téléphone et réservations : 01 53 01 86 60
- Accès: M° : Rambuteau, Hôtel de Ville/ RER : Châtelet - Les Halles/ bus : 29, 38, 47, 75
- Tarifs: Exposition: 7 € / 4,50 € - Exposition + Musée : 9,50 € / 6,50 €
- Du lundi au vendredi : 11 h 00 à 18 h 00
Dimanche : 10 h 00 à 18 h 00 /Nocturne de l'exposition
tous les mercredis jusqu'à 21h
- www.mahj.org



Par Nicole Salez

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