2011, l'été de ? femmes. Qu'elles soient au pouvoir, mères, actrices, heroïnes de feuilletons télévisés ou footballeuses, elles occupent les couvertures et la 'une' des journaux. Pas les magazines féminins. Le Monde, France Soir, Libération, l'Equipe, Télérama, le Nouvel Obs, Books,..Revue de presse.
Elles sont partout. Théatre, littérature actualité, pouvoir, famille, histoire....et même le foot ! L'été 2011 est très féminin. Ce 13 juillet pour la première fois les chaines de télévision diffusent en direct un match de football au féminin. Rendez-vous compte ! Les « Bleues » (ne pas oublier le « e » final) rivalisent sur le terrain avec les Américaines championnes du monde. Du jamais vu. Qui jusqu'à ces jours derniers connaissait l'existence de cette équipe ? Et voilà qu'elles s'apprêtent à faire oublier —, décrédibiliser encore plus ! - les piètres performances de leurs homologues masculins en Afrique du Sud l'an dernier disent avec force qualitatifs nos chers chroniqueurs sportifs. Les plus grands quotidiens les accueillent sur leur « une ». On va même commencer à connaître leur nom ! De l'exploitde haut vol.

Juliette et Jeanne en Avignon

Exploit haut de gamme à Avignon. Juliette Binoche joue Mademoiselle Julie de Strinberg. La délicieuse Juliette se glisse dans la peau de cette jeune aristocrate qui s'interroge sans fin et en vain sur l'amour. Juliette fait la couverture du Monde magazine en ce début juillet. Interviewée, elle n'hésite pas à aller jusqu'au plus profond d'elle-même avec une éclatante et bouleversante sincérité. «Jouer, dit-elle c'est se mettre à nu, se placer dans une vulnérabilité extrême».

Télérama de son côté réunit Juliette et Jeanne Moreau, sur sa couverture, ces deux immenses comédiennes qui éprouvent une profonde admiration réciproque. Jeanne dit de Juliette « dès qu'elle est apparue sur l'écran je me suis sentie attachée à Juliette, d'âme à âme, de cellule à cellule ». Juliette : « pour les actrices de ma génération, Jeanne a été une libératrice, celle qui a ouvert les portes. Toutes les portes ».
Les femmes et le pouvoir
Courrier international, fait de son numéro du 7 juillet un « «spécial : les femmes et le pouvoir». « Elles sont chefs d'Etat ou de gouvernement, patronnes de grands groupes, directrices d'institutions internationales comme le FMI ou gardes du corps...les choses bougent, souligne l'hebdomadaire. Et il s'interroge sur ce qu'elles font de ce pouvoir, et si elles l'exercent différemment. »

En France, en Europe, Asie, Afrique Amérique, comme à l'accoutumée Courrier international nous livre une sélection d'articles qui nous font sourire, rire, qui nous glacent, nous révoltent ou nous irritent. A sa façon il nous apporte le kaléidoscope des moeurs, de leurs évolutions...et de la façon de les voir. Un constat : parfois le pire n'est pas de l'autre côté de la planète. Parmi les pépites : Nicaragua « Votez pour le Parti de la gauche érotique », une interview de l'écrivaine Gioconda Belli, « Garde du corps, ça se met au féminin ? » dans le très sérieux Times de Londres. En Inde The Telegraph de Calcutta recense ces femmes au pouvoir ««ces exceptions qui confirment la règle». En Malaisie, le South China Morning Post découvre un Club des femmes obéissantes « Sois belle, servile et tais toi ». Effrayant.
Tout sur la mère

La revue Books quant à elle a réservé son numéro spécial juillet-août 2011 aux mères. Son titre « Tout sur la mère. Les bonnes, les mauvaises et les autres». Tout est dit, ou presque. Olivier Postel-Vinay qui titre son éditorial « Carrière et instinct maternel », le conclue ainsi « De manière plus ou moins insidieuse, comme l'illustre ce numéro spécial, la plupart des sociétés actuelles ne favorisent pas la poursuite simultanée du métier de mère et d'une carrière professionnelle. ».
A travers ce tour du monde économique, sociologique, psychologique, on découvre une mine d'informations, parfois stupéfiantes. Exemple : dans les années 1970-80 on imputait aux mères la responsabilité de 72 pathologies différentes affectant leurs enfants, allant de «l'incontinence nocturne à la schizophrénie» ». A lire notamment les « Israéliennes au bord de la crise de nerf », « les Japonaises sous l'empire du bento », ces mères « coupables, forcément coupables » ou « la fuite des cerveaux féminins ».
Femmes en séries

Le Nouvel Obs Télé analyse la place des femmes dans les séries télévisées. Marjorie Jarry qui signe ce dossier, constate la frilosité de la création française, la quasi absence d'héroïnes féminines censées faire évoluer les mentalités. Elle écrit : « des femmes qui travaillent et qui bataillent, qui jouissent et qui rugissent, au bord de la crise de nerfs ou en pleine crise de rire...les héroïnes modernes font florès outre-Atlantique tandis qu'elles peinent à s'imposer dans l'Hexagone ».
Pourquoi une telle situation en France ? La philosophe Sandra Laugier interrogée par la journaliste commente : « les études de genre si populaires aux Etats-Unis, sont très méprisées par les universitaires français, comme le sont d'ailleurs aussi celles qui portent sur la culture populaire, dont font parties les séries. Cela rejoint une hiérarchie très française entre le public et le privé, qui est une hiérarchie du genre : la vie publique, réservée aux hommes, est un lieu valorisé, quand la vie privée, censée être le domaine des femmes, est dénigrée. Or la télévision fait partie intégrante du privé... ».

France Culture à partir du 25 juillet et cela pendant cinq semaines, va présenter chaque jour un portrait de femme, issue des cinq continents. Parmi elles, les auditeurs retrouveront des femmes connues, d'autres qui le sont moins.
La série commence avec les portraits de femmes africaines, au rang desquelles on retrouvera notamment la Tunisienne, Héli Béji, fondatrice du Collège International de Tunis, auteure de Islam Pride, Derrière le Voile (Gallimard).
La semaine consacrée à l'Europe permettra de mieux connaitre Cécilia Mangini, réalisatrice italienne, Claudie Haigneré, astronaute française, la comédienne espagnole Carmen Maura. Sylvie Andreu et Marie-Laure Ciboulet conduiront les auditeurs de France Culture en Asie Pacifique, en Amérique du Nord et du Sud. A noter encore : Simone Schwarz Bart, écrivain, guadeloupéenne, la québecoise Marie-Claire Blais ainsi que Marie Battini, franco-birmane, porte parole de Aung Sann Suu Kyi.
A lire sur toutpourlesfemmes et à écouter sur Canal Académie les chroniques de Jean Mauduit sur les femmes écrivains. Retrouvez tout cet été ( et plus tard encore) Amélie Nothomb, Jacqueline de Romilly, Véronique Ovaldé.
Les femmes à l'honneur dans les médias ? C'est normal. Ne sont-elles pas 50% de l'humanité et tout autant de talents que la moitié masculine du monde ?
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