Les Ramblas, épine dorsale de Barcelone

« Les Ramblas, épine dorsale mythique des Barcelones de toujours » Montalbán, le plus barcelonais et le plus gouailleur des auteurs espagnols, plante le décor.
Les Ramblas, cosmopolites et bigarrées, vivent 24 H sur 24, aussi bien à l'heure de la modernité, qu'à celle de la tradition.


Cette longue promenade bordée d'arbres, rendez-vous des élégants au XIXe siècle, part de la Plaça de Catalunya, cœ,ur social et politique de la cité, traverse la vieille ville, le barri Gotic ou barrio Gotico à gauche et le barri Xino ou barrio Chino, prolongé par le Raval, à droite, et vient mourir face à la mer, sur le port où veille Christophe Colomb perché sur sa haute colonne.

Les Ramblas - il y en a sept - sont à elles seules un concentré de Barcelone, toniques, décalées, vibrantes, colorées. Une foule hétéroclite, bandes d'étudiants, businessmen affairés, fêtards en goguette, touristes déroutés, s'y presse en rangs serrés, de jour.




Le spectacle y est permanent, déconcertant, à l'image d'une ville solidement ancrée dans ses traditions et résolument tournée vers la modernité. Dans une joyeuse anarchie, s'y succèdent marchés artisano-hippie, marchés aux fleurs, aux animaux, aux oiseaux, terrasses de café et de restaurants, kiosques, mimes, artistes de rues, peintres et caricaturistes et bien sur les fameuses statues vivantes.

Che Guevara, Marilyn ou Boggie, rendez-vous avec les délirantes statues vivantes !

Tous les délires sont les bienvenus et l'imagination et la créativité des artistes de rue ne rencontrent aucune censure, aucune limite. Humour fin, lourd ou grinçant, mauvais goût, provocation, indécence, les scénarios les plus osés sont souvent les plus prisés des passants et les plus rémunérateurs.


Bébé à tête d'adulte vagissant au fond d'un landau, gorilles trémoussant leur pagne de bananes, angelots et fées, sorcières et démons, Che Guevara et milice chinoise, autant d'improbables confrontations, de références cinématographiques et culturelles, de happenings insolites, bref, un véritable inventaire à la Prévert qui fascine grands et petits !

Juan Carlos, ange sur la Rambla dels Estudis depuis cinq ans

Les statues de rue racontent des histoires. Ainsi celle de cet étudiant argentin, ange doré aux ailes si lourdes qu'elles l'ont définitivement ancré sur l'asphalte de la rambla. Arrivé d'Argentine pour échapper à la grande dépression de son pays natal, Juan Carlos a jeté l'ancre à Barcelone, il y a sept ans. Après quelques petits boulots, il deviendra l'ange des ramblas. Quelques approches, séduction et négociations, cooptation par la famille des statues humaines barcelonaises, il a acquis sa place au soleil des ramblas où il se fige de 11h à 18h. Un vrai travail, fatigant et contraignant de surcroît, mais aussi une vraie liberté qu'il n'échangerait pour rien au monde.

Deux autres Ramblas cerment les cinq Ramblas, de Canaletes, dels Estudis, de Sant Josep, dels Caputxins et de Santa Monica, qui composent ce visage animé de Barclone. La Rambla de Catalunya, la partie chic, se situe au dessus de la Plaça de Catalunya, parallèle au Passeig de Gràcia et va jusqu'à la Diagonale. Moins animée, les Barcelonais l'ont transformée en temple du shopping haut de gamme. La Rambla de Mar prolonge less Ramblas dans les eaux du Port Vell, et va jusqu'au rutilant centre commercial et d'activités Maremagnum. C'est une belle promenade en bois, grande vague mouvante qui peut bouger pour laisser passer les bateaux du port de plaisance.



C'est bien sur les ramblas barcelonaises que bat le pouls de la cité catalane.

Par Catherine Bardon

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