Louise Bourgeois

Toute une vie, toute une oeuvre...

Au Centre Pompidou près de 200 pièces de Louise Bourgeois sont exposées jusqu'au 2 juin 2008. Peintures, dessins, sculptures, gravures couvrent toute sa vie d'artiste, de 1938 à 2007.
Une forêt de sexes, rondeurs androgynes, impression de viol permanent, de mal être... Une plongée dans l'inconscient de cette artiste franco-américaine, aujourd'hui âgée de 96 ans, qui ne peut nous laisser indifférent.

J'ai donc parcouru la vie/oeuvre de Louise Bourgeois. Ses dessins de femmes-maisons...
Dérangeantes... Ses forêts de totem en bois, « ma famille », dit-elle... perplexité...

Puis, dans les années 60, ses sculptures plus érotiques, plus violentes, plus rondes, plus écrasées. Sexes, coquillages maisons. Le matériau change : plâtre, latex.
Les sculptures « Janus », « Fillette », sexes mixtes... puissance et déjà un aboutissement.


Pietrasanta, un tournant ?

Puis en1967, elle va a Pietra-Santa pour travailler le marbre. Elle a 56 ans. Elle y retournera pendant 5 ans.
Qu'allait-elle chercher dans ce village méditerranéen, Mecque de la sculpture depuis le XIV° siècle ? Que venait elle chercher qu'elle ne pouvait trouver dans son environnement new-yorkais ? Des techniques ? Une inspiration ? Je n'ai pas trouvé de traces d'elle là-bas...
Les années 1970 sont pourtant un tournant dans l'œ,uvre et donc la vie de Louise Bourgeois. Il y a ces sculptures de marbre, massives, abouties, ces réalisations presque simplifiées, très belles (Noir Veine, Blind Man's Buff en sont des illustrations)
Mais il y a aussi « The destruction of the father » œ,uvre marquante, installation éclairée d'un lumière rougeâtre, réalisée en 1974 après la mort brutale de son mari.


La reconnaissance.

Louise Bourgeois participe à de nombreux mouvements et manifestations sociales et politiques de soutien du féminisme. En 1982, a lieu la grande rétrospective au MOMA, à New York, organisée par Deborah Wye, qui fait enfin exploser sa renommée. C'est à cette époque qu'elle commence a parler des traumatismes de son enfance.
Femme, elle est reconnue comme Artiste .


Vers la fin

Puis on arrive devant les sculptures, plutôt les installations des années 90. Le monde change. Apparaissent de grandes structures pleines d'objets-souvenir, chambres d'enfance, et les « Araignées ». Toute la palette des émotions peut être ressentie devant ces représentations du mythe maternel. Louise Bourgeois l'explique dans un entretien (1).

Dans les dernières salle, la vie récente. Le tissu, la tapisserie dominent, le matériau change, mais les thèmes demeurent. Le sexe est toujours présent dans ces représentations de personnages. Les dessins et gravures sont nombreuses, abstraites ou figuratives.

Fin de l'expo, on sort... On sent survivre en nous la force et l'unité de cette œ,uvre rétive à toute classification. Et on reste saisi par une intensité sombre et... pleine de vie.

Voir l'article sur Pietrasanta, le village mondial de la sculpture


A lire
- Louise Bourgeois- Textes de Louise Bourgeois, Robert Storr, Paulo Herkenhoff, Allan Schwartzman- editions Phaidon, 2004.
- Louise Bourgeois au Centre Pompidou. Beaux-Arts éditions, 2008.
- Louise Bourgeois- Catalogue de « exposicio a la Fundacio Antoni Tapies, Barcelona, November 1990-Gener 1991 »

A voir
-Centre Pompidou
- (1) Entretien avec la sculptrice franco-américaine Vodeo.TV
-Le Monde



Par Christine Nathan

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