Michele Fitoussi parle du Paris des Femmes

Les 6, 7 et 8 janvier 2012, le théâtre des Mathurins accueille le Paris des Femmes. Un festival de théâtre qui présente huit pièces en un acte, exclusivement écrites par des femmes auteures. Un pari amical et féministe pour apporter 'un peu plus de parité' dans ce monde très masculin du spectacle vivant. Interview d'une auteure de la première heure du Paris des Femmes: Michèle Fitoussi



Michèle Fitoussi, écrivaine, adaptatrice pour le théâtre, éditorialiste et journaliste pour le magazine Elle, fait partie des initiatrices de ce festival.


Comment est née cette idée de festival d'auteurs féminins?

Véronique Olmi, écrivain et dramaturge, avait envie d'un festival de ce type. Lors d'une soirée 'de filles', nous avons constaté qu'il était très difficile, pour tout le monde, de monter des pièces au théâtre mais plus encore pour les femmes. 80% des pièces sont écrites par des hommes. Et puis il y avait l'envie de se faire plaisir.


Vous pensez qu'il y a une écriture de femme?

Je ne crois pas du tout qu'il y ait une écriture féminine ou masculine ou des sujets plus féminins que masculins. Mais on s'est dit que ce serait formidable de créer sur scène des auteures femmes. Nous désirons plus de mixité, de parité dans ce milieu.


Dans la liste des auteures, toutes ne sont pas dramaturges?

Nous avons demandé autour de nous à des femmes qui avaient plus ou moins 'tâter ' du théâtre. C'est ma première pièce originale même si j'ai déjà approché ce monde en adaptant Très Chère Mathilde d'israël Horovitz pour Line Renaud. Les participantes ont une écriture très différente, certaines sont plus abstraites.


Vous avez choisi un thème?

Justement il nous fallait un cadre, un cahier des charges pour qu'il y ait une unité. Un thème était indispensable. Nous avons choisi 'Guerres et Paix'. Tout d'abord, pour un hommage à Tolstoï qui a su faire parler des héroïnes. Ensuite parce que ce concept réunit tout le monde et tous les univers. Chacune pouvait trouver à s'y exprimer suivant sa sensibilité. Il
y a du féminisme, des rapports de couple, des relations mère fille, des sentiments, de la violence, de la politique, de la pudeur aussi. Cela donne un résultat très intéressant pour ces pièces de 30 minutes.



Pour créer une pièce, il faut plus qu'un auteur?

Il y avait beaucoup de choses à faire. Anne Rotenberg, metteur en scène et directrice artistique du festival de la correspondance de Grignan nous a apporté son aide et son expérience. Il fallait une scénographie sobre et adaptable et également des metteurs en scène qui, compte tenu des moyens, sont plus des metteurs en espace. Ladislas Chollat et Anne Bourgeois nous ont rejointes. Puis chacun a appelé ses comédiens. Ils participent, comme Samuel Labarthe ou Jean-Pierre Malo, pour le plaisir du jeu!


C'est un festival féministe?

Il est clair que c'est un festival d'auteurEs. On dit ce qu'on a à dire. On a choisi des femmes qui sont connues pour leur talent et leur engagement. Mais les hommes ne sont pas exclus, au contraire. D'ailleurs on n'aurait pas pu le créer sans Stéphane Engelberg, directeur du Théâtre des Mathurins qui a mis à notre disposition son théâtre. C'est un peu le quatrième mousquetaire de l'aventure. Nous avions aussi l'idée de promouvoir des personnes un peu moins connues et surtout des gens différents.


C'est un festival sérieux?

Tout le monde a trouvé l'idée formidable. Si l'objectif est qu'il y ait plus de mixité dans cet univers, c'est aussi un festival de l'amitié, l'ambiance est joyeuse et l'on ne se prend pas au sérieux!


Les auteures: Geneviève Brisac et Alice Butaud, Irina Dalle, Carine Lacroix, Camille Laurens, Murielle Magellan, Carole Thibaut, Amanda Sthers et Michèle Fitoussi
Pour plus d'infos, de vidéos et d'interviews:
http://www.facebook.com/LeParisdesFemmes

Vendredi et samedi 20h30, dimanche 18h
Débat-rencontre l'après-midi du 7 janvier de 16h à 20h



Par Veronique Guichard

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