Midi-minuit avec Patrick Bossatti

À l'occasion de la mise à la disposition au public des archives du
plasticien, auteur et critique de danse, Patrick Bossatti, le Centre
national de la danse (CND) et le bureau de production ODACE
organisent le 19 février 2010 une journée entière, de 'midi à minuit', composée d'une exposition, de rencontres, de conférences, de lectures, de moments dansés, d'expériences sonores... dans la tradition des
événements amicaux et artistiques que Patrick Bossatti aimait lui-même à organiser.

Voir le programme de la rencontre écrire, dessiner, danser, regarder avec Patrick Bossatti




Après sa disparition le 22 août 1993, à l'âge de 33
ans, Patrick Bossatti, plasticien, auteur et critique de danse, laissait de très nombreux documents : œ,uvres plastiques, partitions chorégraphiques, carnets, articles critiques, thèse... dont ses amis et le Centre national de la danse ont vie mesuré l'importance pour l'histoire de la danse, mais aussi comme témoignage d'un travail graphique original. Légué par M. et Mme D. Bossatti, les archives de leur fils comptent désormais parmi les ressources de la Médiathèque du CND.

À l'occasion de la mise à la disposition au public de ces archives, le CND et le bureau de production ODACE

*Emmanuel Serafini et Florence Francisco co-fondent en 1995 le bureau de production et de diffusion de spectacles, ODACE(Organiser et Développer des Activités Culturelles et Éducatives en Europe), qui rassemble des compagnies chorégraphiques comme Fattoumi-Lamoureux (1990 à 2003) ou dramatiques comme celle de Pascal Rambert.

ODACE a accompagné également les projets de compagnies de cirque,de plasticiens,de musiciens ou d'artistes lyriques.
rendent hommage à Patrick Bossatti pendant une journée entière, de «midi à minuit», à travers divers événements organisés dans tout le bâtiment. Au programme, entre autres : une exposition des œ,uvres graphiques de Patrick Bossatti, une présentation du spectacle « Mana danse de Nada », une conférence d'Eliane Chiron sur « Patrick Bossatti plasticien », une lecture en continu par une succession d'invités de la thèse de Patrick Bossatti, un apéritif sonore confié à Eve Couturier et Jean-Jacques Palix, une grande soirée « hommage » au cours de laquelle se succèderont des interventions artistiques d'une à trois minutes, en lien avec l'œ,uvre de Patrick Bossatti (créations, reprises, lectures, dédicaces, performances...).



L'ensemble de cette journée se fera dans la tradition des événements amicaux et artistiques que Patrick Bossatti aimait lui-même à organiser.


Biographie de Patrick Bossatti


en
juin
1961
à
Grenoble,
Patrick
Bossatti,
après
un
Bac
expérimental
en
Arts
Plastiques,
suit
des
études
à
l'École
des
Beaux-Arts
de
Reims
(section
Dessin
animé),
puis
soutient
une
maîtrise
(«Corps
/
Décors»,
1984),
un
DEA
(«Corps-Figures
:
Le
Trajet
des
apparences»,
1985)
et
un
doctorat
en
Arts
plastiques,
à
l'université Panthéon-Sorbonne (Paris I).
Il expose ses travaux graphiques au Salon de
Montrouge
en
1985,
à
la
galerie
du
Théâtre
de la Bastille en 1985
et
1986.

Intéressé
par
la
danse,
il
devient
critique
et
écrit
dans
les
revues
Gai
Pied

partir
de
1983),
Pour
la
danse
(1983-1985)
et
Les Saisons de la danse
(1986-1990).
Très
impliqué
dans
le
milieu
de
la
danse
contemporaine,
il
organise
notamment
Danse
récital,
une
série
de
manifestations
consacrées
aux
interprètes
contemporains
au Théâtre
de
l'Escalier
d'or
(1985), au Théâtre
de
la
Bastille
(1986),
au New Morning (1987).
Plus
tard, en
1991, il
est responsable du projet
Pour une
nouvelle interprétation
au festival
Montpellier Danse :
trois soirées dédiées à différents danseurs
(Catherine Legrand,
Bertrand Lombard,
Michèle Prélonge) et,
avec Alain
Neddam,
un atelier de recherche sur l'interprétation réunissant
artistes de
théâtre et
de danse.

Mais son importante oeuvre graphique le lie aussi
à la danse.
Si
dès 1984,
il
dessine «les traces d'une imaginaire cosmogonie»
personnelle,
sous des
titres successifs tels le «Trajet
des apparences»,
le «Royaume du Tain» ou
la «Condition des sommeils»- cosmogonie dont
il
étudiera la genèse et
la
signification
dans
son doctorat
d'Arts
plastiques-, il collabore particulièrement
avec
le
chorégraphe
Daniel
Larrieu
(compagnie
Astrakan), notamment
autour
de
la
création
de
Romance
en
stuc
au
Festival
d'Avignon
1985
(Cloître
des
Célestins).
Pour cette création,
il
intervient
comme graphiste et
assistant
pour le décor ,
il
réalise aussi
jour après jour un «journal
graphique» des
répétitions de la pièce.
Il
consacrera son mémoire de DEA à cette pièce et
au travail
chorégraphique qu'elle a suscité.

Figurent
également
dans
son
fonds
d'archives
des
notes
graphiques
concernant
d'autres
pièces
de
Daniel
Larrieu
et
notamment
La
peau
et
les
os
(création
à
Rouen
en
mai
1984)
et
Anima
(création
à
Orléans
en
janvier
1988),
ainsi
que
des
dessins
à
partir
de
l'Hommage
à
La
Argentina
(Admiring
La
Argentina)
de
Kazuo
Ohno
(création
en
1977
au
Daiichi
Seimei
Hall
à
Tokyo,
présentation
au
14e
festival
international
de
Nancy
en
1980,
au
festival d'Avignon
en
1982,
au
Théâtre
des
Célestins
de
Lyon
et au
Théâtre
de
la
Ville
à
Paris
en
1986).

Mana danse de Nada
(1988-1992)


«
Au
cours
des
nombreuses
répétitions
que
j'ai
dessinées
depuis
1981,[disait
Patrick
Bossatti
en
septembre
1988]
,
la
relation
qui
s'est
établie
avec
les
chorégraphes
et
leurs
danseurs
était
complexe
car
ma
présence
ne
se
révélait
pas
indispensable
à
l'élaboration
de
leur
oeuvre.
[...]
Je
n'étais

ni
pour
noter
le
mouvement,
ni
pour
le
répertorier,
encore
moins
pour
en
fournir
une
traduction
chronologique. Il
s'agissait en fait par cet exercice
un peu
téméraire
d'acquérir une maîtrise graphique suffisante pour trouver une cohérence
véritable
entre
le
trait
et
la
volonté
qui
l'ordonnait,
saisir
le
cheminement
d'une
pensée
:celle
du
chorégraphe
révélée
par
l'interprétation,fixée
aussitôt
par le crayon,
et
la mienne regardant
l'oeuvre en chantier.
»

À partir de cette expérience,
Patrick Bossatti
va progressivement
passer
du
dessin
de
danse
à
l'invention
graphique
de
danses,dont
un
exemple
majeur
est
Mana danse de Nada
(1988-1992) :
des silhouettes sans succession
logique mais entretenant
entre elles «au contraire,
des rapports inégaux
de latéralité,
d'échelles,
d'alternances rythmiques :
bref,
ce qu'il
faut
de
liberté
par
rapport
à
un
champ
visuel
établi,
fut-ce
celui
d'une
feuille
de
papier,
pour
contribuer
réellement
à
ce
qui
s'appelle
une
“danse”»
(selon
les
mots
de
Laurence
Louppe).
Bertrand
Lombard,
à
qui
l'oeuvre
graphique
Mana danse
a été offerte,
entreprend d'interpréter la danse que porte ou
propose
le
dessin,
devant
le
dessinateur
lui-même
qui
chaque
fois
redessine
la danse :
«par un long échange entre patience et
précisions,
j'exposais
ma
propre
lecture
des
pages
dessinées,
Patrick
Bossatti
observait,
affinait
et
guidait cette interprétation. Si
Mana
danse de
Nada
a fini par
être montrée,
d'abord à des amis et
par la suite à un public plus large,
elle n'a jamais
constitué
un
réel
spectacle
mais
plutôt
une
occasion
de
partager
cet
échange entre interprétation et
observation.
Le plaisir direct
de regarder
un
corps
prendre
progressivement
possession
d'un
espace, mettre
en
évidence
le
cheminement
même
de
la
pensée
d'abord
notée
et
dessinée, puis
transmise
pour
exister
en
chair
et
en
os
et
devenir
éventuellement
souvenir
ou
pensée
pour celui
qui
observe et
qui
peut
à nouveau dessiner ce qu'il
voit...
»

En
1989,
après
des
mois
de
«déchiffrage»
de
la
partition
dessinée
les
deux artistes partent
dans le Ladakh (Petit
Tibet) réinventer jour après
jour une danse jamais figée,
que l'un danse et
que l'autre redessine.
Pour
les deux complices,
«Mana danse de Nada,
c'est
l'histoire de la patiente
et
méticuleuse lecture gestuelle d'une partition de danse préalablement
déposée
sur
un
carnet
de
croquis
:une
danse
née
du
dessin
et
qui
chaque
fois
y
retourne.
C'est
l'histoire
d'une
cérémonie
intime
devenue
naturellement
publique», telle
un rituel,toujours à la lumière du jour,notamment au festival
d'Avignon(1990)
ou
lors
de
Danse
à
Aix
en
1992,souvent
en
parallèle
d'une
exposition
des dessins de Patrick Bossatti.

Entre
autres
«inventions
de
danse»,on
peut
aussi
citer
celle
que
le
plasticien
dessine
en
1993,
à
la
demande
du
metteur
en
scène
Alain
Neddam,
pour
le
spectacle
Espaces
blancs,
tiré
du
texte
du
même
nom
écrit
par
Paul
Auster».
En
1993,
également,
le
22
mars,
Patrick
Bossatti
soutient
sa
thèse
d'Arts
plastiques
intitulée
:
«Vers
l'émergence
et
la
cohérence
d'un
cosme»
(sous
la
dir.
d'Éliane
Chiron).
Il
décède
le
dimanche
22
août
1993.



Également autour de Patrick Bossatti...

Hommages :

- Samedi 13 et lundi 15 février 2010 à 14h à la Chartreuse de Villeneuve les Avignon

Spectacle Mana danse de Nada / Bertrand Lombard

Exposition de dessins de danse de Patrick Bossatti

- Lundi 15 février 2010 à 11h à l'école des Beaux-Arts - Avignon

Conférence Patrick Bossatti plasticien / Éliane Chiron

- Mercredi 17 février 2010 à 18h au studio Bossatti du pavillon noir - CCND d'Aix-en-Provence

Spectacle Mana danse de Nada / Bertrand Lombard


- «Midi-minuit» avec Patrick Bossatti
- Vendredi 19 février 2010
- Centre national de la danse,
1, rue Victor-Hugo
93507 Pantin Cedex
T + 33 (0)1 41 83 98 98
- accès : • Métro ligne 5, station Hoche (direction Bobigny • Bus 170, arrêt Centre national de la danse • RER E, station Pantin (direction Villiers-sur-Marne, zone 2)



Par Nicole Salez

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