Paris, ville rayonnante - Musée Cluny

L'exposition 'Paris, ville rayonnante' au musée de Cluny, musée national du Moyen Âge, propose de découvrir, à travers de nombreux chefs d'œ,uvre, les origines architecturales de la capitale au moment où celle-ci s'affirme comme centre politique du royaume et centre artistique de l'Europe au XIIIe siècle. Commencée au musée de Cluny, cette découverte se poursuit avec un parcours médiéval à travers les édifices et les vestiges du XIIIe siècle situés à proximité du musée.

Au XIIIe siècle, Paris atteint un statut de capitale européenne et artistique. La présence du pouvoir royal et de l'Université comme sa prospérité économique font d'elle une des grandes cités du monde médiéval. Appréciée par les Capétiens depuis le Xe siècle, Paris devient un centre permanent du pouvoir royal sous le règne de Philippe Auguste. La ville s'impose comme un centre industriel et commercial notamment pour le livre. La peinture et l'enluminure atteignent un niveau d'excellence rarement égalé. Le prestige de la cité et sa richesse économique entraînent un afflux de population. La cité s'étend, suscitant la création de nouvelles paroisses et l'établissement de nouvelles institutions dans la ville et ses faubourgs. Les chantiers de construction se multiplient.

Du gothique classique au rayonnant. La génération précédente de l'architecture gothique avait établi les bases du tournant esthétique du rayonnant à travers les constructions de Bourges, Chartres, Reims, Amiens ou Beauvais. Les questions techniques résolues, les architectes se tournent progressivement vers de nouvelles recherches sur la forme et l'articulation de l'espace. Les changements stylistiques se produisent à Paris dès le premier quart du XIIIe siècle.

Notre-Dame et la Sainte-Chapelle. Entreprise dès 1160 par l'évêque Maurice de Sully, la cathédrale gothique de Notre-Dame est complètement remaniée au XIIIe siècle afin de se mettre au goût du jour. Le décor devient inséparable de la sculpture, la grande rose de la façade reprend un motif récemment utilisé à Saint-Denis, dont la forme rayonnante est emblématique du nouveau style. La Sainte-Chapelle marque un apogée de ce gothique rayonnant. Véritable reliquaire de pierre et de verre, elle fut construite à la demande de Saint Louis afin d'y abriter la Couronne d'épines du Christ et une partie des instruments de la Passion.

Des découvertes inattendues. De nombreuses ceuvres du XIIIe siècle ont été retrouvées dans des conditions extraordinaires comme les têtes des rois de Juda provenant de la cathédrale Notre -Dame. Mutilées et en partie détruites par les révolutionnaires, ces statues étaient recherchées depuis le XIXe siècle. Les têtes furent finalement découvertes par hasard, en 1977, dans les sous-sols de l'hôtel particulier qui abritait la Banque Française du Commerce Extérieur dans le IX' arrondissement. En 1990, lors de 1a construction d'un parking à proximité du musée de Cluny, c'est une autre oeuvre légendaire qui a ressurgi : la fameuse Vierge brisée du portail de la chapelle de Saint-Germain-des-Prés. La statue fendue n'a probablement jamais été mise en place. Elle fut enfouie et oubliée pour de longs siècles.

La sculpture. À l'image de l'architecture, la sculpture se fait plus légère. Les draperies sont fluides et les canons élancés. Un bel ensemble d'anges provenant de la priorale Saint-Louis de Poissy témoigne de 1a délicatesse de ce nouveau style. La sculpture architecturale est à l'honneur avec l'extraordinaire Adam provenant du revers de la façade du transept sud de Notre-Dame. Par l'élégance de sa posture et la finesse de la description anatomique, cette statue témoigne à la fois de l'héritage de l'Antiquité et de la virtuosité des grands artistes du XIIIe siècle.

Et les autres arts. A la fin du XIIIe siècle, les arts sont en étroite relation les uns avec les autres, le style rayonnant passe ainsi de l'architecture aux autres domaines. En matière d'orfèvrerie, les formes monumentales des édifices sont reprises dans la microarchitecture des reliquaires comme celui des saints Maxien, Lucien et Julien, provenant de 1a Sainte-Chapelle de Paris. De la même manière, les éléments architecturaux trouvent leur place dans les cadres qui structurent les feuillets d'ivoire et dans les décors enluminés des manuscrits présentés dans la dernière partie de l'exposition.

Le parcours médiéval .
Ce dépliant recense les édifices et vestiges voisins du musée que l'on peut visiter tels que Notre-Dame, 1a Sainte-Chapelle, le Collège des Bernardins, l'Eglise Saint-Germain-des-Prés,..

Commissariat de l'exposition : Meredith Cohen, visiting scholar, Oxford University , Xavier Dectot, conservateur au musée de Cluny

Scénographie : Philippe Maffre - Flavio Bonuccelli

Publication Rmn :
catalogue de l'exposition, 128 pages, 30 € env.

Clé de voûte: tête, collège de Cluny, Paris, XIIIe siècle, calcaire, 0.29 x 0.37 cm, musée de Cluny - musée


- 'Paris, ville rayonnante'
- Du 10 février au 24 mai 2010
- Musée de Cluny, 6 Place Paul Painlevé, 75005 Paris - tel : 01 53 73 78 16
- ouverture : tous les jours (sauf le mardi), de 9h15 à 17h45.
- tarifs : 8,50 €, tarif réduit 6,50 € billet incluant les
collections permanentes , gratuité pour les - 26 ans et pour tous le 1er dimanche du mois
- accès : métro ligne 10, arrêt Cluny la Sorbonne, Saint-Michel ou Odéon. RER C, arrêt : Saint-Michel. RER B arrêt : Cluny la Sorbonne. Bus 21, 27, 38, 63, 85, 86, 87 arrêt : Cluny la Sorbonne



Par Nicole Salez

Portrait de admin

Ajouter un commentaire