La parole est consubstantielle au cinéma. C'est avec le cycle thématique Parole que le Forum des images a choisi d'inaugurer sa nouvelle saison. Du 16 septembre au 1er novembre et du 9 décembre au 28 janvier.

Paroles au service de...
Le cinéma n'a cessé de mettre en scène l'acte de parler qui, quel que soit le domaine, définit et engage l'individu dans son rapport à l'autre et au monde.
Signe distinctif entre l'homme et l'animal, la parole est représentée comme une force agissante et constitutive de la vie sociale mais aussi politique, religieuse, morale, juridique et médiatique.
Si le « mystère de parler », selon l'écrivain Valère Novarina, est aujourd'hui toujours entier, la parole est, plus que jamais, au coeur de nos sociétés et de nos vies. Elle est aussi consubstantielle au cinéma. Voix militantes ou silence des opprimés, satire du discours politique, harangue du tyran, parole de Dieu ou révélation mystique, tabou brisé ou aveux consignés, témoignage ou plaidoyer, transmission ou communication empêchée, c'est tout un monde de paroles que les cinéastes ont illustré.
Une programmation pour illustrer les prises de paroles
Chaque point d'ancrage de la programmation fait résonner ensemble des oeuvres d'une grande diversité qui sont autant d'échos de la puissance du logos.
Les films d'Armand Gatti (Le Lion, sa cage et ses ailes), de Christian Rouaud (Les LIP, l'imagination au pouvoir) ou de Pedro Costa (Dans la chambre de Vanda) sont autant d'illustrations de la « voix du peuple ».
« La parole au pouvoir » est aussi plurielle, qu'elle incarne un idéal (Mr Smith au Sénat de Franck Capra), une vision cynique (Pinochet et ses trois généraux de José Maria Berzosa) ou bien encore les mécanismes de l'horreur (La Langue ne ment pas de Stan Neumann).
Avec Carl Theodor Dreyer (Ordet), Pasolini (L'Evangile selon Saint Matthieu), Alain Cuny (L'Annonce faite à Marie) ou encore Jacques Rivette (Jeanne la Pucelle) se joue la relation à la parole transcendante : au commencement était le Verbe.
Sous la forme de « l'aveu », le sujet parlant fait acte de vérité (Festen de Thomas Vinterberg ou Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère de René Allio).
« Au tribunal », la recherche de la vérité passe par la confrontation des paroles de l'accusation, de la défense et des témoins afin de rendre justice. (Le Sergent Noir de John Ford, Muriel Leferle de Raymond Depardon).
Conférences, rencontres pour prolonger la parole
En regard des projections, le Forum des images propose de nombreuses séances où la parole, vivante, circule entre les invités et les spectateurs : un séminaire ouvert à tous, en entrée libre, des conférences, des joutes verbales, des lectures de contes, des
plaidoiries fictives et des animations spécifiques vont rythmer les deux parties du cycle.
-A partir du 23 septembre, les spectateurs sont invités à suivre le séminaire du cinéaste et critique Jean-Louis Comolli, qui plusieurs fois par mois jusqu'au 28 janvier, analyse le thème de la prise de parole au cinéma.
Ce séminaire s'ouvre avec la projection commentée de 24 City de Jia Zhang-Ke pour se poursuivre en octobre avec l'analyse de Terre sans pain de Buñuel (14 octobre) et celle de Toni de Jean Renoir (le 28 octobre).
-De 12h30 à 23h30 du mardi au vendredi et de 14h00 à 23h30 le week-end
-Tarif normal : 5 €, TR 4€ et 3,50€
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