Un spectacle déroutant
L'Espace Pierre Cardin accueillait les 16 et 17 mars 2012 les Diables Verts, un jeune quatuor atypique, dans un spectacle mis en scène par Marie-Claude Pietragalla, mêlant danse, jazz, musiques urbaines et électroniques autour de la poésie de Louis Aragon. Innovant mais déroutant.

Sur scène, un personnage, mi-grand dandy désabusé et mi-magicien gothique, récite et surtout tente de mettre en mouvements le poème d'Aragon La nuit des jeunes gens. Il est accompagné d'un DJ, d'un pianiste, d'un trompettiste. C'est le quartet Les Diables Verts. Il est flanqué pour l'occasion d'un artiste plasticien.
Le danseur Julien Drouault, initiateur du projet a la lourde tâche de donner vie aux mots d'Aragon. Et, entre folie, révolte et burlesque, ce défi-là est relevé.
Les autres artistes ne sont pas en reste. Quand les jazzmen Thomas et David Enhco et Malik Berki pour les musiques urbaines parviennent à créer un univers électro-jazz surprenant, le graphiste offre, par le biais d'un écran dressé au fond de la scène, ses captations des mouvements du danseur ou des mots du texte.
L'idée de rassembler quatre personnalités venant d'univers artistiques différents et de les réunir autour d'un poème d'Aragon dans une mise en scène signée de la danseuse et chorégraphe Marie-Claude Pietragalla, paraissait pleine de promesses. Toutes ne sont pourtant pas forcément tenues.
Le mélange de tous ces genres et de tous ces horizons donne un spectacle vivant. Presque trop. C'est peut-être là que le bât blesse. Si chaque forme artistique devient tour à tour objet et support de la performance, tout suivre n'est pas possible. Les illustrations du plasticien distraient de la scène et donc de la danse alors qu'elles sont censées représenter l'essence du mouvement. La danse et la musique peuvent, elles, couper du texte qui devient parfois presque inaudible.
Si l'univers ainsi créé paraissait convenir au poème, il l'utilise sans vraiment le sublimer à l'exception de quelques fulgurances, liées en partie au travail du graphiste.
Qu'on adhère ou non aux partis pris artistiques, la performance est là, déroutante mais impressionnante. Chacun maitrise son domaine mais ce qui peine à convaincre, c'est l'assemblage du tout.
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