Un paysage en sucre, une partie de cartes sur la lune, un envol d'origamis en papier... La Voz'Galerie présente jusqu'au 31 juillet 2012 le travail de quatre photographes espagnols aux parcours éclectiques : Marga Garrido, Maria Platero, Lola Guerrera et Alfonso Brezmès. Photographies, collages, animations, chacun nous invite à une extraordinaire métamorphose de notre environnement. Un laboratoire d'expériences novatrices à découvrir au plus vite.
Née d'une volonté de promouvoir la photographie d'auteur et de soutenir les artistes émergents de la scène photographique, la VOZ'Galerie —, ouverte en juin 2011 à Boulogne —, poursuit un objectif ambitieux : incarner le reflet des diverses écritures photographiques et défendre le travail des photographes en le portant au regard du public.
Une exposition à l'image d'un rayonnement culturel
Membre de l'association Carré-sur-Seine, le triangle d'art boulonnais, la galerie s'inscrit dans la lignée d'une ville fortement ancrée dans les arts et l'image. Avec huit galeries d'art contemporain et de six musées, Boulogne affirme aujourd'hui son rayonnement culturel, à l'instar des années 1930, âge d'or culturel de la ville.

Jusqu'au 31 juillet 2012, elle met en lumière des photographes espagnols ayant pour référent commun le travail de la métamorphose. Les artistes s'amusent avec notre vision esthétique par le biais de jeux d'échelles, d'installations, de photomontages, ou de mises en scène. Par ces procédés, ils cherchent à renouveler notre regard de spectateur et chamboulent nos pré-requis quotidiens.
Quatre parcours éclectiques, quatre expériences complémentaires...
Projections, performances, musique sont au programme. Tous les supports et toutes les techniques sont mis en œ,uvre pour donner vie à la création photographique par l'art du détournement, et relativiser notre perception du réel. Leur credo ? Faire surgir l'exceptionnel dans le banal, appeler au merveilleux dans l'éphémère, rechercher la beauté dans l'inutile. Le spectateur se livre à une expérience unique : bien au-delà de la perfection formelle et de la poésie visuelle qui se dégagent de leurs œ,uvres, les photographes nous rappellent la vulnérabilité de notre environnement.
Maria Platero, La bùsqueda de Mary Decker

Maria Platero a fait de l'absurdité et de l'ambigüité ses mots d'ordre. C'est avec une virtuosité remarquable qu'elle illustre à travers des photographies pleines de mystère des situations banales qui semblent suspendues, des instants figés dans le temps. Un humour absurde joue le tout pour le tout avec l'imagination d'un spectateur qui s'identifie finalement à ces images. Dès lors, le règne de l'ordre devient une condition absurde.
Lola Guerrera, Delights in my garden

Dans une perspective différente, Lola Guerrera mêle dans son travail sculpture, photographie et installation. Cette idée de transformation tient une place particulièrement essentielle dans ses photographies « aériennes » et poétiques, qui soulignent avec justesse la nature éphémère du monde (aussi bien dans la nature que dans la civilisation). L'utilisation du papier - plus particulièrement d'origamis d'animaux, de plantes ou fleurs -, destiné à périr de manière poétique, métamorphose littéralement des paysages naturels.
Marga Garrido, You are the landscape

L'artiste semble promouvoir un travail fondé sur un questionnement central : le paysage comme genre artistique. Ici, Marga use et abuse de la photographie comme outil de création de paysages qui nous émerveillent tous autant les uns que les autres. En utilisant des matériaux atypiques (de la terre, du sucre, du café, de l'eau), elle reconstruit des paysages à dimension humaine. Avec une sensation étrange d'être au milieu de nulle part, ces paysages sollicitent l'imaginaire affecté du public, comme dans un rêve.
Alfonso Brezmès, Paraíso en obras (Paradis en chantier)

Alfonso Brezmès présente là un univers particulier, à mi-chemin entre fiction et jeu. C'est dans une atmosphère qui se veut surréaliste et onirique, qu'il improvise avec brio une poésie visuelle, à la manière d'un conte enfantin et d'une fable pour adultes. Une œ,uvre d'autant plus subtile qu'elle présente les vestiges d'un monde idyllique avec un mélange d'ironie et d'espoir. C'est avec un certain plaisir que le spectateur rencontre ces personnages implantés et errant sur les décombres d'un paradis perdu.
Une exposition à ne pas manquer !
VOZ'Galerie
41, rue de l'Est - 92100 BOULOGNE
01 41 31 40 55
www.vozgalerie.com
Entrée libre du mardi au samedi de 11h30 à 19h30
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