Signé Dalí - La collection Sabater

Du 10 février au 10 mai 2012, à l'Espace Dali (Paris)

Enrique Sabater a été le secrétaire de Dali pendant dix ans ainsi que son ami. Pour la première fois en France, l'Espace Dalí, à Paris, présente la collection d'œ,uvres que le maître lui a offertes et dédicacées. Des huiles, des aquarelles, des esquisses, des dessins et des photographies qui révèlent les différentes facettes de l'artiste.




Dans l'ombre de la gloire de Salvador Dalí œ,uvrait Enrique Sabater, homme de confiance de l'artiste de 1968 à 1981. Né en 1936 à Corçà en Catalogne, cet autodidacte fut footballeur professionnel, journaliste et photographe, homme d'affaires dans l'hôtellerie, pilote d'avion, collectionneur, spécialiste et diffuseur de l'œ,uvre de Dalí, avant de devenir son secrétaire et photographe attitré.

Pendant les années soixante, Sabater travaille au sein de l'agence Radical Press aux Etats-Unis. Il consacre ses interviews à des célébrités telles que Pablo Casals, Siquieros, Samantha Eggar ou encore Raymond Burr. Sammy Davis Jr. le choisira même comme équipier dans le Rat Pack, célèbre équipe de billard américain !

De retour en Espagne en 1968, Sabater se voit confier une liste de personnalités à interviewer. Il décide de commencer par Dalí. La relation qui naît entre les deux hommes est celle que vous allez découvrir dans l'exposition Signé Dalí —, La collection Sabater.

En évoquant la naissance de leur relation, Enrique Sabater dit : « Entre nous s'est installée une espèce de complicité, d'entente, une amitié qui est allée grandissante au fil de nos entretiens. Quatre années se sont ainsi écoulées, au cours desquelles j'ai passé de très longues heures dans l'atelier du peintre, où il m'a expliqué tout ce que, selon lui, je devais savoir.»

Enrique Sabater rencontre Dalí...

« Tout a commencé un lundi, au cours de l'été 1968, lorsque je me suis présenté au domicile du peintre à Port Lligat, qui lui servait aussi d'atelier. J'avais été chargé par une agence de presse de faire une interview de Salvador Dalí, cet été là, sur la Costa Brava.

Dalí, je le connaissais pour l'avoir aperçu de loin à Figueres, où il semblait faire partie du décor de l'Empordà. Après avoir montré ma carte de journaliste à Rosa, la gouvernante, j'ai été introduit auprès de l'artiste.
Notre conversation a duré un bon moment et, loin de ressembler à une première entrevue entre deux inconnus, cette rencontre semblait celle de deux vieux amis se retrouvant après de longues années de séparation.



Enfin quand l'heure a été venue de se quitter, Dalí m'a lancé un « tout ce que vous me demanderez vous coûtera 15 000 $, c'est mon tarif habituel pour les interviews ». Naturellement, je n'avais pas une telle somme sur moi et je ne pouvais pas non plus la réunir promptement, dans des délais raisonnables. Salvador Dalí y a facilement remédié : « ne vous en faites pas. Revenez me voir après-demain. Peu importe que vous apportiez ou non cet argent. » Lui sachant gré de sa gentillesse, j'ai de nouveau frappé à la porte de Port Lligat, quarante-huit heures plus tard , a alors commencé une discussion captivante, un agréable tête-à-tête avec, en toile de fond, la vie quotidienne de l'Empordà. Une fois encore, alors que je pensais que nous n'aurions plus l'occasion de nous revoir, il a ajouté, en guise de post-scriptum : « Pourquoi ne revenez-vous pas demain ? ». C'est ce que j'ai fait durant les douze années de ma vie que j'ai consacrées à Salvador Dalí et à son univers. »



Sabater revient sur son passé avec l'artiste

« On finit toujours par garder les souvenirs du passé dans des cartons. C'est là que j'entrepose les miens depuis des années, dans ma maison de Port Lligat, tout prés de l'endroit où j'ai passé quelques-unes des plus belles années de ma vie, au côté de Salvador Dalí et de sa muse Gala.


Après tant d'années, il est parfois douloureux de remettre les mains sur les photos, les dessins, les lettres et autres objets que nous avons mis de côté et qui nous rappellent l'ami absent, le grand artiste disparu mais on fait l'effort de se connecter avec son passé pour essayer de tirer de cet amas les plus beaux moments de notre vie. Il suffit parfois de quelques mots griffonnés sur un bout de papier aujourd'hui jauni pour se remémorer le temps passé. J'en ai fait l'expérience dés que j'ai commencé à sortir de leurs cartons les livres, les cartes ou les simples feuilles sur lesquelles Dalí avait apposé son incontournable signature. Ces présents, qui répondent à la générosité du peintre, peuvent à l'occasion faire office de journal intime pour celui qui a eu la chance de passer plusieurs années aux côtés de l'artiste. »



Quelques anecdotes sur Dalí

Avec les journalistes

« Je passais souvent de longs moments dans son atelier, où Dalí peignait tranquillement en attendant la visite d'un journaliste. « Préviens-moi cinq minutes avant » me disait-il, « afin que je mette mon habit d'interview ». Alors, il enfilait une tunique blanche, par exemple, tout en continuant à me parler le plus naturellement du monde. Mais dès qu'il était en présence d'un inconnu, son ton changeait aussitôt. Il se métamorphosait pour interpréter son rôle, de manière très théâtrale, ce qui l'amusait beaucoup. »


A propos de sa moustache


« Au cours de l'été 1980, Dalí m'a apporté deux manuscrits. Il se sentait obligé de donner une petite conférence de presse, mais, pour des raisons de santé, il n'en a rien fait. Le fait est que, ayant cessé, depuis plusieurs mois déjà, de lui acheter la pommade qu'il utilisait pour teindre ses fameuses moustaches, celles-ci étaient complètement blanches et personne, jusqu'alors, ne l'avait vu ainsi. Il m'a donc chargé de faire des dizaines de portraits de lui en grand format, afin de les envoyer aux plus grands magazines des quatre coins du monde, ce que j'ai fait de manière anonyme. De la sorte, Dalí voulait que sa nouvelle image le précède. Peu de temps après, il m'a apporté un autre manuscrit avec l'intention explicite, cette fois-ci, de se prêter finalement à la conférence de presse qu'il n'avait pas osé convoquer auparavant. »

Un château pour Gala


« Dalí, qui s'était mis en tête d'offrir un château à Gala, m'avait chargé de photographier divers castels dans la province de Gérone. Il a également pensé que des vues aériennes de ces châteaux feraient bel effet, et nous en avons inspectés quelques-uns de l'extérieur de la voiture. Un jour à port Lligat, en présence d'un client nord-américain qui venait de lui verser une importante somme en dollars, Dalí, voyant les photos du château de Púbol presque à l'état de ruine, s'est mis à grimper les escaliers quatre à quatre en appelant Gala : « Mira, ma petite... » (« Regarde, ma petite...... »), semant partout sur son passage les dollars qu'il tenait en main. Ce qu'il avait vu sur cette photo avait fait naître en lui une telle admiration qu'il m'a envoyé sur le champ localiser le propriétaire, qui se trouvait être le marquis de Blondel, qui vivait à Madrid. Dalí m'ayant confié la mission d'acquérir le château sans mentionner son nom, j'ai mené une négociation discrète, mais finalement couronnée de succès. »

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Commissariat : Beniamino Levi, président de la Fondation Stratton

*La Fondation Stratton participe à la conception d'expositions en collaboration avec des institutions culturelles et des musées internationaux. A son initiative, des sculptures monumentales sont régulièrement présentées au public lors d'expositions temporaires, comme par exemple sur la Place Vendôme à Paris en 1995 ou prochainement à Rome.

La Fondation Stratton a également contribué à faire connaître Salvador Dalí en Asie, notamment au Japon, en Corée et désormais en Chine. Elle accomplit ainsi le désir de Salvador Dalí, d'étendre sa vision surréaliste et de représenter ses illustrations en trois dimensions dans le monde entier.
Le Maître souhaitait offrir aux spectateurs matière à réflexion dans leur façon de regarder et d'appréhender ses créations. Dans ce monde où la population se cultive constamment, Salvador Dalí demeure une icône du vingtième siècle, même pour les nouvelles générations.

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A propos de L'Espace Dali

L'Espace Dali, inauguré en 1991, sous le parrainage de Jacques Chirac, Maire de Paris et Jack Lang, Ministre de la Culture, présente la seule exposition permanente en France intégralement consacrée au maître du surréalisme, et plus particulièrement à ses sculptures et gravures.
Plus de 300 œ,uvres qui ont fait de Dalí l'un des artistes majeurs du XXème siècle, y sont exposées. Parmi elles, les célèbres « Montres Molles », « l'Eléphant Spatial », « Alice au Pays des Merveilles », « la Persistance de la Mémoire » ou encore le fameux « Canapé-Lèvres de Mae West ».


- Signé Dalí - La collection Sabater
- Espace Dali,
11, rue Poulbot 75 018 —, Paris Montmartre Tél. : 01 42 64 40 10 Fax : 01 42 64 93 17 info@daliparis.com www.daliparis.com
- Ouverture : tous les jours de 10h à 18h
- Accès : Métro : Anvers (l2) - Abbesses (l12) Bus : n°54 ,80 et Montmartrobus Funiculaire
- Tarifs : -Individuels : Billets disponibles à la FNAC Plein tarif : 11 €/ Senior, enseignant : 7 € /Enfant, étudiant de moins de 26 ans : 6 € /Enfant de moins de 8 ans accompagné d'un parent : gratuit
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Lire également : Biographie de Salvador Dalí



Par Nicole Salez

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