La question de l'emploi et celle des retraites ont été au coeur des discusssions du sommet social qui s'est déroulé lundi 15 février 2010 au Palais de l'Élysée. A l'issue de la rencontre avec les partenaires sociaux, le Président de la République a annoncé qu'une évaluation des mesures prises en faveur de l'emploi serait réalisée en avril et qu'un projet de loi sur la question des retraites serait déposé au parlement au début de l'automne. Extraits du discours de Nicolas Sarkozy.

Emploi
'Même si la France fait mieux en matière économique que la plupart des autres pays, même si les résultats économiques de la France sont meilleurs que ce qui était prévu, les conséquences de la crise économique vont se prolonger bien après le retour de la croissance.
L'emploi a donc été au centre de nos échanges car il demeure la priorité du Gouvernement et la première source d'angoisse des Français.
Depuis deux ans, beaucoup de mesures ont été prises. Nous devons maintenant regarder si ces mesures sont toujours adaptées à la situation, si elles sont efficaces et, le cas échéant, les modifier. Ainsi, nous avons pris rendez-vous avec les partenaires sociaux pour qu'au mois d'avril nous procédions à l'évaluation de toutes les mesures prises en faveur de l'emploi : retirer celles qui ne servent plus, doper celles qui ont besoin de l'être, prévoir d'autres mécanismes si le besoin s'en faisait sentir. Laurent Wauquiez conduira cette discussion en accord avec Christine Lagarde.
Nous avons bien sûr abordé le problème des chômeurs qui arrivent à la fin de leurs droits en matière d'allocations chômage. Nous avons convenu de la nécessité d'un diagnostic partagé pour savoir quel est le nombre exact de ces chômeurs en fin de droits et leur situation précise, car naturellement si l'on n'est pas d'accord sur le diagnostic, il est difficile de trouver le bon remède.
En tout état de cause, je veux le dire, personne ne sera laissé au bord du chemin. Depuis le début de la crise j'ai voulu que la priorité soit donnée à toutes les mesures permettant d'éviter à ceux qui connaissent des difficultés d'emploi de tomber dans l'exclusion. Cette priorité demeure. On ne peut pas lutter contre l'exclusion par l'assistance uniquement. Il ne s'agit donc pas de créer une allocation d'assistance de plus pour ceux qui arrivent en fin de droits mais en priorité de donner à chacun d'entre eux les moyens qui permettent de retrouver un emploi. C'est par le travail que l'on se réinsère dans la société. Alors cela sera une formation rémunérée pour certains, cela sera une allocation avec une contrepartie en termes d'activité pour les autres, bien entendu sur la base d'un diagnostic partagé.(...)
Retraites
...Compte tenu du temps que les mesures que nous prendrons mettront à produire leur plein effet, si nous voulons sauver notre système de retraites, nous ne pouvons plus différer les décisions. Celles-ci seront donc prises au début de l'automne sur la base d'un texte que le Gouvernement déposera sur le bureau des deux assemblées. J'ai indiqué aux partenaires sociaux qu'en aucun cas je n'accepterai que soit remis en cause le principe de la retraite par répartition, pas plus que je n'accepterai que l'on diminue les pensions des retraités. Je leur ai dit que le moment était venu de décider, même si je souhaite que du temps soit réservé pour le dialogue et pour le débat. Nous allons donc engager la discussion sur la base des travaux que le COR (Conseil d'Orientation des Retraites), organisme au sein duquel les partenaires sociaux sont représentés, doit remettre. Il nous donnera les derniers chiffres sur l'équilibre de nos régimes de retraite. A partir de ce rapport, qui sera publié au début du mois d'avril, Xavier Darcos et Eric Woerth, pour la partie fonction publique, entameront des négociations avec les partenaires sociaux. Ces négociations se dérouleront au mois d'avril, au mois de mai, au mois de juin, au mois de juillet, éventuellement au mois d'août, si cela est nécessaire. Et au début du mois de septembre, les travaux parlementaires s'engageront. Ce qui fait que la question de la pérennité de nos systèmes de retraite sera réglée à l'automne prochain. C'est une question d'intérêt général. Au fond, le débat sur les retraites a commencé en 1993 lorsqu'Edouard Balladur a fait la première réforme, cela fait 17 ans. Ce débat avait même commencé avant.
Je vous rappelle qu'aujourd'hui, il y a une retraite sur dix qui n'est pas financée. Je vous rappelle qu'il y a 20 ans, il y avait deux cotisants, c'est-à-dire deux personnes qui travaillaient, pour financer la pension d'un retraité et qu'à terme malheureusement le rapport sera un retraité pour 1,2 cotisant. Aujourd'hui même, le déficit des régimes de retraite est de l'ordre de 30 milliards d'euros. Il est impossible de ne pas décider et en même temps, il faut faire de la pédagogie, convaincre, comprendre et examiner toutes les possibilités. Il ne faut pas rompre le fil du dialogue parce que cela concerne tout le monde. Voilà donc le calendrier qui a été annoncé. Que nul ne doute que le moment venu, bien sûr, je prendrai mes responsabilités. (...)'
Calendrier Emploi :
- Avril : évaluation de toutes les mesures prises en faveur de l'emploi
Calendrier retraites :
- Avril : publication du rapport du COR (Conseil d'Orientation des Retraites)
- Négociations avec les partenaires sociaux à partir de cette date
- Démarrage des travaux parlementaires sur la question début septembre
Par
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