A l'occasion de la plus importante restrospective de cinéma israélien jamais organisée hors de ses frontières, Paris et Tel-Aviv célèbrent leur longue amitié au Forum des images, jusqu'au 6 décembre 2009.
Au programme, plus de 80 films projetés en salle, une exposition de vidéastes israéliens, des tables rondes et un concert....
Avec en prime, les clins d'oeil de Ron Houldaï, Maire de Tel-Aviv.

Après Berlin, Téhéran, Athènes, New York, le Forum des images organise un programme inédit. « Tel-Aviv, le paradoxe » appréhende la réalité d'une cité cosmopolite, moderne, qui vit à 100 à l'heure, mais qui est aussi plongée au coeur d'un conflit qui semble ne jamais devoir finir.
Surnommée la « Ville Blanche », la « New York du Moyen Orient » ou encore « La Bulle », son identité complexe et les contradictions qui l'animent imprègnent fortement une vie artistique au dynamisme étonnant. Le Forum des images a choisi de la mettre en pleine lumière, à travers notamment son jeune cinéma d'auteur, qui porte en lui ces
paradoxes et s'en nourrit.
Pendant cinq semaines, le Forum des images propose un panorama unique : une sélection de 80 films, des rencontres et des débats en présence des cinéastes, Amos Gitaï, Ronit Elkabetz, Eytan Fox, Keren Y
Tables rondes, concert et installation vidéo élargissent ce tour d'horizon qui fait entendre la multiplicité des voix, des images et des passions suscitée par une ville peu ordinaire, située au coeur d'une région qui enflamme la planète.

Les 80 films
Du 4 novembre au 6 décembre, le Forum accompagne, à sa manière, le centenaire de Tel-Aviv en proposant au public de découvrir 80 films, dont près de la moitié est inédite en France. Cette sélection multiplie les représentations d'une ville dont l'évolution sociale, économique et politique demeure singulière au sein même de l'histoire d'Israël. Elle révèle aussi la place importante de Tel-Aviv dans l'histoire du cinéma israélien, même si le réalisme sioniste des premiers temps n'en donne que peu d'images.
En s'affirmant comme le centre économique et culturel du pays, dans les années 60, Tel-Aviv devient une source d'inspiration pour les cinéastes et le lieu de naissance du mouvement moderniste de la Nouvelle Sensibilité, qui n'est pas sans ressemblance avec la Nouvelle Vague.
L'évolution d'une société revendiquant plus fortement un mode de vie
occidental, laïc et hédoniste transparait dans les films d'Uri Zohar (Les Voyeurs, Les Yeux plus gros que le ventre), de Gilberto Tofano (Etat de siège), ou de Judd Ne'eman (La Robe). Comme l'illustre le focus que lui consacre le Forum des images, ce mouvement connaît plusieurs étapes jusqu'à la fin des années 80 : l'image d'une société harmonieuse et insouciante se lézarde (Lumière de nulle part de Nissim Dayan).
La guerre du Liban marque un tournant : le cinéma que l'on tourne à Tel-Aviv, désormais repliée sur elle-même, se peuple d'individus mélancoliques, sans illusions et qui tentent de se protéger de la violence politique du dehors (Bar 51 d'Amos Gutman, La Cage d'Amit
Goren).

Le cinéma et les questions sociétales
La programmation du Forum des images interroge comment les cinéastes des années 90 s'emparent des questions brûlantes qui agitent la société israélienne.
Pas un film qui n'évoque la menace des attentats (Avanim de Raphaël Nadjari) ou des agressions pendant la guerre d'Irak (Le Chant de la sirène d'Eytan Fox, Autour de Yana d'Arik Kaplun).
La pression du service militaire (Alila d'Amos Gitaï), les tensions entre
communautés au sein de la ville (La Vie selon Agfa d'Assi Dayan) ou encore l'arrivée massive de travailleurs étrangers (Janem Janem de Haim Bouzaglo) sont aussi les sujets dont les cinéastes s'emparent, dans les années 90.

Le cinéma et l'intime
Sans se départir d'un cinéma politique, les films produits ces dernières années se recentrent sur des questions liées à l'intime, à la famille (Prendre femme de Ronit Elkabetz) ou à la précarité dans les grandes villes (Année zéro de Joseph Pitchhadze).
En confrontant toutes ces oeuvres entre elles, « Tel-Aviv, le paradoxe » est une immersion inédite au coeur du cinéma israélien et l'occasion de donner la parole à ses auteurs, en les invitant à débattre avec le public, lors des projections.
-Tél. 01 44 76 63 00 —, www.forumdesimages.fr
-Tarifs : Billet cinéma : 5 € (donnant aussi accès à une séance de cinéma et à deux heures en Salle des collections)
-Tables rondes : en entrée libre
-Concert Boom Pam : 16 € et 13 € (tarif réduit)
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