Théâtre Comédia : Le Cid flamenco

Le Cid de Pierre Corneille, dans sa première version, est drôle, bouleversant et plein d'action. Le flamenco souligne la passion qui anime les personnages. Depuis mardi 19 mai 2009 pour 60 représentations exceptionnelles, au théâtre Comédia à Paris.

« Le Cid » appartient à ce répertoire incontournable du théâtre français qui berce et endort les enfants et adolescents qui l'ont rabâché durant toute leur scolarité. Est-il possible d'envisager une approche différente ? Est-il possible de redécouvrir un texte sans que ce soit un pensum ? Thomas Le Douarec a osé le faire et il a bien fait. Son « Cid » est plein de fougue et de rage. Il tire parfois vers l'heroic fantaisy. Les alexandrins de Corneille sonnent jeunes. Et les intermèdes flamencos qui viennent ponctuer, souligner les drames militaires, les peines de cœ,ur, les dilemmes amoureux qui sont toujours d'actualité, sonnent juste.
Thomas Le Douarec, le metteur en scène, a choisi de travailler sur le premier texte de cette tragi-comédie qui a fait scandale en son temps, celui de 1637. Cette version est bien sous-titrée tragi-comédie. La version ultime, dont l'action est recentrée sous la pression de l'académie, publiée en 1661, sera sous-titrée tragédie. C'est cette dernière qui est le plus couramment jouée. Le Douarec a pris la liberté de supprimer le personnage de l'infante. Mais cela donne une intensité, une rapidité, une quasi violence à la dramaturgie de l'œ,uvre. Il transforme le roi en une espèce de père Ubu, gesticulatoire, emphatique et ridicule.

Le roi, vu par Bernard Richebé


A ce « Cid », on rit, on pleure, la passion est prégnante. Ce « Cid » est conçu comme « une épopée shakespearienne, inspirée par « les Enfances du Cid » de Guillén de Castro où toute image est double, où le jeu des oppositions des genres comique et tragique trouve son territoire d'élection. Grâce à Corneille, le brut et le sacré, le haut et le bas, « le ciel et la merde » s'enlacent selon les lois de la vie ! »
Thomas Le Douarec a monté la pièce une première fois, en 2000, au théâtre de la Madeleine, à Paris. Il la reprend au théâtre La Comedia, pour soixante représentations. Il revisite sa mise en scène avec de nouveaux acteurs, de nouveaux décors et de nouveaux costumes. L'action se passe à Séville, au pied d'une muraille ou dans les jardins de l'Alcazar ? Ce clair-obscur suggère « el amanecer », ce point du jour andalou, ampli des effluves du jasmin ou de la fleur d'oranger.

Danser sa passion


L'imbrication du flamenco à l'intrigue souligne à l'envie la violence physique du choc des corps et la violence morale des personnages. La direction musicale du chanteur flamenco Luis de la Carrasca est menée de main de maître. Il chante aussi dans le spectacle, en alternance avec Pablo Gilabert.
Voir ce « Cid » est une façon agréable de se réconcilier avec le théâtre classique, et c'est aussi une manière de découvrir le flamenco, « Sa râge et sa grâce ».


A partir du mardi 19 mai 2009 pour 60 représentations exceptionnelles
du mardi au samedi à 20 h 45 —, matinée dimanche 16 h
Relâche dimanche soir et lundi
Tarifs : de 15 à 40 € - moins de 26 ans : 10 €
Location : 01 42 38 22 22 —, 0 892 69 36 22
Théâtre COMEDIA : 4 bd de Strasbourg —, 75010 Paris —, M° Strasbourg Saint-Denis



Par Marie Catherine Chevrier

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