Toulouse l'Espagnole

Le festival «Toulouse l'Espagnole» est là pour rappeler qu'après la Retirada, les Espagnols sont devenus une composante essentielle de la Ville rose.

Toulouse, bord de Garonne. Le décor est planté. Quai de l'Exil-républicain-espagnol en lieu et place du Port de la Viguerie. L'espace d'un festival, «Toulouse l'Espagnole», depuis trois ans, le lieu rend hommage à ces combattants de la liberté qui sont arrivés en masse à Toulouse à la fin de la guerre d'Espagne en 1939.

Ces républicains espagnols ont franchi les Pyrénées dans des conditions souvent épouvantables, pour atterrir dans des camps de concentration qui s'étalaient tout le long de la frontière franco-espagnole.

Aux alentours de Toulouse, on peut citer Noé, Vernet-d'Ariège, Clairfon, le Récébédou, qui était aux portes de la ville. Pendant la guerre de 9139-45, ces militants espagnols ne sont pas restés inactifs , ils ont renforcé les rangs de la résistance, certains rejoignant le maquis. A la fin de l'occupation, en 1944-45, on dénombre 20 000 Espagnols à Toulouse, beaucoup habitent la Cité Madrid, au cœ,ur du quartier des Sept Deniers. Les autres se sont établis dans les quartiers populaires de Saint-Cyprien ou Arnaud-Bernard.

Cette relation intime entre Toulouse et les exilés espagnols, qui ont participé à l'essor de la Ville rose, était restée longtemps cachée. Il a fallu u ne exposition au couvent des Jacobins sur la Retirada (l'exode) en 2011 et la création en 2010 d'un festival « Toulouse l'Espagnole » pour que ce pan d'histoire se dévoile.

L'âme et le créateur de ce festival est Vicente Pradal, lui-même fils et petit- fils de républicains espagnols. Son grand-père était député d'Alméria et Carlos son père était un des grands artistes dont peut s'enorgueillir la métropole du Sud. Lui-même est guitariste et chanteur.

Ce festival lui tient donc à cœ,ur. Il est gratuit, ouvert à tous. Un grand bal sévillan animé par « Las corraleras de Lebrija » ouvrira le festival. Pour danser la sévillane, l'ouverture des portes se fera à 20 H. Tomatito et son sextet investiront la scène à 22 H 30 pour un flamenco moderne et survitaminé.

Souhaitons longue vie à ce festival qui lutte contre l'oubli par le biais de la musique et sert de passerelle non seulement entre deux cultures, mais aussi entre deux générations.

Par Marie Catherine Chevrier