La prise du pantalon par les femmes fut plus difficile que la prise de la Bastille ! Car porter culotte c'est avoir le pouvoir ! A la lecture de ce livre érudit et malicieux, on constate que la liberté de la femme ne passe plus par le pantalon, c'est la jupe qui pose aujourd'hui problème.

Successeur de la culotte, le pantalon symbolise la masculinité et le pouvoir, comme en témoigne l'expression ' porter la culotte '.
Au cours de la Révolution, il se charge d'une signification plus précise en exprimant les valeurs républicaines et devient un élément-clé du nouvel ordre politique.
Mais l'Ancien Régime continue pour les femmes, qui n'accèdent pas, sur le plan vestimentaire (non plus que social), à la liberté et à l'égalité.
Enfermées dans une altérité dite ' féminine ', les femmes, privées de droits, assignées à résidence dans leur genre, sont interdites de pantalon.
Rien de tel qu'un interdit pour susciter le désir... Surchargé de fantasmes, le pantalon accompagne toutes les transgressions qui jalonnent la route de l'émancipation des femmes.
Artistes, féministes, révolutionnaires, voyageuses, actrices, lesbiennes, sportives, innombrables sont celles, connues et inconnues, qui s'approprient l'habit masculin.
Il faut attendre les années 1960-1970 - séquence politico-vestimentaire décisive - pour que le pantalon soit féminisé, pour qu'il devienne un vêtement mixte. Fin de l'histoire ? Pas vraiment. Pourquoi l'ordonnance de 1800 interdisant aux femmes de s'habiller en homme n'est-elle toujours pas abrogée ? Pourquoi les collégiennes ne portent-elles plus que des pantalons ? Pourquoi une ' journée de la jupe ' ?
L'actualité des questions de sexe et de genre gagne à être située dans l'histoire longue de la peur de la confusion des rôles et de la contestation du pouvoir masculin.
Une histoire politique du pantalon de Cristine Bard
-Éditeur : Seuil
-sortie le août 2010
-22€
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