Vers un capitalisme féminin - Rafik Smati

Voici une perspective de sortie de crise originale : régénérer le capitalisme par un rééquilibrage des valeurs en faveur du 'féminin'. Et si la crise que traverse notre civilisation était celle du masculin ? Rafik Smati pose la question dans son livre 'Vers un capitalisme féminin' qui paraît le 8 avril 2010 aux Editions Eyrolles.



A l'occasion de la journée internationale des droits de la femme, Rafik Smati annonce la sortie de son premier ouvrage: 'vers un capitalisme féminin', en librairie à compter du 8 avril et publié aux Editions Eyrolles. Rafik Smati y transmet une réflexion originale sur l'évolution du capitalisme qui consiste pour l'essentiel à décrire les facettes multiples de 'la crise du masculin' et à prédire l'avènement d'un 'capitalisme féminin'.

Le capitalisme est-il génétiquement masculin ? La crise financière aurait-elle eu lieu s'il y avait plus de femmes dans les salles de marché ? La testostérone, l'hormone masculine, met-elle la planète en danger ? Pourquoi les femmes prennent le pouvoir sur l'Internet ?
A partir de questions qui invitent d'abord à décrypter les manifestations du masculin et du féminin dans la vie économique et sociale, Rafik Smati livre sa vision du monde à venir.


L'auteur : Rafik Smati

Rafik Smati est président du groupe Aventers qui contrôle Dromadaire.com, leader mondial de cartes de vœ,ux virtuelles, et Ooprint.com, leader français de l'impression en ligne.

- Vers un capitalisme féminin
- Auteur : Rafik Smati (collection « Capitalisme en mouvement », dirigée par Nicolas Bouzou)
- Editeur :Organisation Eds D' (Eyrolles)
- 128 pages
- En librairie le 8 avril 2010
- 14 €



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Ce qu'écrit Rafik Smati sur son blog



Vers un capitalisme féminin

Et si la crise que traverse notre civilisation n'était-elle pas la crise du masculin ?

Regardons tout d'abord les choses d'un point de vue bio-génétique.
Le patrimoine génétique de chaque être humain est réparti sur 46 chromosomes. Tous ces chromosomes sont comparables d'un individu à l'autre, à l'exception du 46ème, qui prend une forme différente selon que le sujet est une femme ou un homme. Dans le premier cas il s'agit d'un chromosome en forme de « X ». Dans le second cas un chromosome en forme de « Y ». Et ce chromosome (X pour la femme, et Y pour l'homme) code à lui seul l'ensemble des caractéristiques sexuelles de l'individu.
Ce qu'il y a de surprenant, c'est que le chromosome masculin (Y) est trois fois plus petit en taille que le chromosome féminin (X) et contient environ 10 fois moins de gènes. Plus étonnant encore, le chromosome Y tend à devenir de plus en plus petit avec le temps et à se vider de ses gênes, si bien que certains prédisent sa disparition pure et simple d'ici une dizaine de millions d'années.
Parallèlement à cela, de nombreuses études font état d'une baisse spectaculaire de la fertilité masculine ces dernières années. La concentration de spermatozoïdes diminuerait de 3% par an en Europe. Sur ces 50 dernières années, leur concentration aurait baissé de 50% !

Tout se passe donc comme si la Nature voulait désormais se passer du sexe masculin. Et la survie de l'espèce me direz-vous ? Cette question est d'autant plus légitime que l'une des hypothèses avancée pour expliquer la disparition de l'Homme de Neandertal il y a 30000 ans est celle d'une défaillance de la fertilité masculine. Dans notre cas, la survie de l'espèce n'est à priori pas menacée car l'Homme a su créer, notamment grâce à sa science, des techniques de reproduction non sexuées qui fondamentalement n'impliquent pas la présence impérieuse d'un individu de sexe masculin pour assurer le renouvellement de l'espèce.

Mais pourquoi donc la Nature aurait-elle intérêt à se passer du sexe masculin ?

Regardons les choses d'un point de vue historique et social.
Il y a 100 000 ans déjà, l'homme risquait sa vie pour aller chasser pendant que la femme veillait sur le camp. Aux hommes la conquête des nouveaux territoires, aux femmes l'organisation des relations sociales au sein de ces territoires. Quand les hommes incarnaient l'autorité à l'extérieur du foyer, les femmes exerçaient cette autorité à l'intérieur. Quand les hommes enseignaient à leur descendance l'art de la guerre, les femmes veillaient à la transmission du savoir.
Au fond, tout se résume de la façon suivante : le risque est une valeur masculine, la prudence est une valeur féminine , la conquête est l'apanage de l'homme, l'organisation est l'apanage de la femme.

Pour se bâtir, notre modèle de civilisation a donc de fait nécessité une approche de type masculine basée sur la prise de risque, la conquête et la guerre.
Mais aujourd'hui, alors que toute la planète est explorée, que les autres espèces animales sont dominées, que les frontières sont stabilisées, et que les ressources (tant énergétiques qu'agricoles) sont à la limite de l'épuisement, le modèle masculin a-t-il encore un sens ? Plus encore, n'est-il pas intrinsèquement dangereux pour la survie de l'espèce ? C'est peut être la raison pour laquelle la Nature tend désormais à privilégier dans sa sélection naturelle un modèle davantage féminin, basé sur la prudence, l'organisation, la gestion des ressources, et la transmission du savoir. Et si la fin du modèle capitaliste que prédisent certains n'était-il pas plutôt la fin du modèle capitaliste masculin ?

Un capitalisme féminin serait en effet assurément un capitalisme plus apaisé , un capitalisme conscient de la limitation des ressources et de l'importance de l'éducation , un capitalisme probablement moins ludique et plus prudent. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les traders de salles de marché sont dans leur quasi-totalité de sexe masculin. La crise financière que nous connaissons aurait-elle eu lieu si ces mêmes traders étaient des femmes ? Probablement pas.

« La femme est l'avenir de l'homme », écrivit Louis Aragon. Plus que jamais cette maxime n'a autant fait figure de prophétie.

Par Nicole Salez

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