'Visage', film du réalisateur taïwanais Tsaï Ming-Liang, sort le 4 novembre 2009. Laetitia Casta y crève l'écran dans un personnage de Salomé éblouissant de sensualité et de grâce, magnifié par les costumes de Christian Lacroix, la chorégraphie de Philippe Decouflé et le véritable écrin d'images du réalisateur. Voyage en poésie, mélancolie et humour. Un film dense avec quelques longueurs cependant.

Synopsis
Un réalisateur taïwanais (Lee Kang-Sheng) tourne l'histoire du mythe de Salomé au musée du Louvre. Bien qu'il ne sache ni l'anglais ni le français, il tient absolument à confier le rôle du roi Hérode (Jean-Pierre Léaud) au comédien Jean-Pierre Léaud, Pour donner à ce film quelque chance, la production confie le rôle de Salomé à une top-modèle de renommée internationale (Laetita Casta). Mais dès le début du tournage, les problèmes s'accumulent... Dans la confusion générale, le réalisateur apprend brutalement la mort de sa mère. La productrice (Fanny Ardant) doit s'envoler pour Taipei afin de se rendre aux obsèques. Mais le réalisateur sombre dans un profond sommeil où l'esprit de sa mère semble ne pas vouloir quitter le vieil appartement. La productrice n'a d'autre choix que d'attendre, perdue dans une ville étrangère. Comme après un très long voyage, le tournage reprendra après que chacun se soit égaré dans les sous-sols du Louvre.
Le réalisateur Tsai Ming-Liang invité du musée du Louvre
'Visage' est le premier opus entrant dans le cadre du projet « Le Louvre s'offre aux cinéastes », une collection initiée et coproduite par le musée du Louvre, conçue avec le voeu de transformer le Louvre (palais, musée, collections, civilisations représentées...), le temps d'un film, en un lieu de création et d'expérimentation cinématographiques.
Pour le réalisateur taïwanais Tsaï Ming-Liang, premier cinéaste invité par le musée du Louvre dans le cadre de ce projet, trouver la bonne manière de traiter le sujet n'a pas été évident. 'Face à ce gigantesque musée, si connu du monde entier, et qui conserve tant d'œ,uvres d'art depuis des siècles et des siècles, c'était un défi sans précédent pour moi, confie-t-il. Je me disais : comment puis-je réaliser une œ,uvre qui puisse être côte à côte avec les autres chefs-d'œ,uvre qui ont traversé les âges et le temps et qui sont absolument uniques ? Et de poursuivre : ce qui m'a rassuré, c'est lorsque je me suis retrouvé sous la pyramide conçue par M. Pei et je me suis dit, il suffit d'être soi-même, il suffit de faire ce que j'ai envie de faire, de faire ce que je pense devoir faire, alors je pourrais être accepté et toléré par ces géants qui ont traversé le temps...'
Résultat : un magnique voyage onirique au sein du Louvre, de ses parties cachées, de ses lieux souterrains, de ses labyrinthes, avec toute la force créatrice de Tsaï Ming-Liang, sa capacité à surprendre, sa poésie, son humour aussi.
Pour 'Visage', Tsaï Ming-Liang s'est inspiré du Saint Jean-Baptiste de Léonard de Vinci et du mythe de Salomé qui s'y rattache.
Le cinéaste utilise le potentiel théâtral du Louvre pour y déployer de très beaux tableaux vivants au sein desquels interviennent Laetitia Casta, l'acteur fétiche du cinéaste, Lee Kang-Sheng, Jean-Pierre Léaud, son acteur français préféré, Fanny Ardant, Jeanne Moreau, Nathalie Baye et Mathieu Amalric. 'On peut dire que les acteurs sont les 'graines' du film et qu'ils sont aussi ce qui motive mon désir de faire ce film, explique Tsaï Ming-Liang. Le sens du cinéma, c'est le visage des acteurs. C'est un don du ciel au réalisateur, au public. Ces visages...permettent d'observer l'écoulement du temps, le changement d'un ordre naturel, de la vie. C'est grâce aux acteurs que le cinéma atteint une autre dimension.'
Avec 'Visage', durant près de deux heures, le spectateur est transporté dans un univers baroque d'où jaillissent des images et des sons surprenants. Un monde où évoluent des personnages qui abolissent les frontières entre vrai et faux, balancent entre réel et virtuel. Une traversée continuelle des apparences qui ressemble à celle du processus créatif. Au coeur du film, Laetitia Casta (Salomé) qui prouve là son talent de comédienne et sa capacité à être éblouissante. Elle mène la danse sur une chorégraphie de Philippe Découflé. Elle chante aussi. Rondement menés, ces morceaux de comédie musicale souvent mêlés d'humour scandent un récit qui se déploie 'comme on pèle les peaux d'un oignon'.
Et le Louvre dans tout ça ? Au final, n'est-ce pas ce cerf que l'on tente d'attraper dans le jardin des Tuileries, une métaphore animale de ce 'monument' singulier et extravagant ? Ou alors de cette création qui sans cesse échappe...

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- Visage
- Réalisation : Tsaï Ming-Liang
- Festival de Cannes 2009 —, Selection Officielle —, En Compétition
- Laetitia Casta (Salomé), Fanny Ardant (la productrice), Jean-Pierre Léaud (Hérode), Lee Kang-sheng (le cinéaste)
Avec la participation exceptionnelle de
- Jeanne Moreau,
- Nathalie Baye,
- Mathieu Amalric,
- Yang Kuei Mei,
- Chen Chao Rong.
Une coproduction
- JBA Production (France)
- Homegreen Films (Taïwan)
- Le Musée du Louvre
- Tarantula (Belgique)
- Circe Films (Pays-Bas)
- ARTE France Cinéma
© Musée du Louvre/A. Dequier - M. Bard

Tenant la croix, symbole de la Passion du Christ, mais vêtu d'une peau de panthère, attribut de Bacchus, ce Saint Jean-Baptiste, d'une beauté païenne, renouvelle par son syncrétisme l'iconographie toscane traditionnelle du saint patron florentin.
La perfection de son androgynie idéale, l'éloquence du geste, la puissance du sourire en font le chef-d'oeuvre de la fin de la carrière de Léonard, peint sans doute vers 1513 - 1516, et le point culminant de sa manière sombre et fondue, monochrome et transparente. Musée du Louvre.
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