François Delebecque à la VOZ'Galerie du 14 septembre au 24 novembre 2012

A partir du 14 septembre 2012, la VOZ'Galerie expose les sculptures photographiques lumineuses de François Delebecque. Un gorille dans sa jungle, une maquette de bateau au milieu des algues, une tour Eiffel que l'on dérobe, la nouvelle exposition « Hublots, cages et suspensions » se place d'entrée de jeu dans un univers décalé et s'annonce atypique. Une occasion idéale pour emprunter les chemins de traverse de la photographie. Rencontre avec l'artiste.

Un artiste triple dimension

« Mon métier de photographe couvre trois dimensions : la photographie artistique, la photographie d'illustration pour les livres pour enfants, et la photographie de studio »,

confie François Delebecque. Photographe, artiste plasticien et vidéaste, né en 1955, il découvre la photographie à l'âge de quinze ans et s'y consacre pleinement à l'occasion d'un stage de photographie qu'il effectue en 1976 aux Rencontres Internationales de la Photo à Arles. En 1983, il devient le troisième photographe à intégrer la prestigieuse Villa Médicis à Rome, où il se fait élève de la tradition et approche tous les genres. Il expérimente la poésie notamment à travers le légume, ses souvenirs de plage ou des ours en peluche philosophes.

Un travail « de l'intérieur »

Son écriture photographique, classique et poétique, est dominée par l'humour, les sens, le décalage et l'imaginaire :

« Le réel, je le transforme , j'apporte une réponse poétique, avec distance et absolu, en prenant un parti pris humoristique et esthétique à la question fondamentale : que faisons-nous sur terre ? », précise-t-il.

« Le wagonnet », 1990

« Je travaille exclusivement de l'intérieur, chaque série se construit selon un schéma structuré de mon univers mental, porté sur les émotions et finalement sur ce que je représente. C'est un travail très intuitif ».

Travaillant surtout en noir et blanc, François Delebecque affirme se construire au travers de ses séries :  la force par les gorilles, l'absolu par les phares, l'enveloppe corporelle par le nu.

« Je pense qu'il faut développer son unicité, aller la chercher et l'approcher au plus près, et surtout travailler pour trouver son propre vocabulaire photographique, même s'il est évolutif, poursuit François Delebecque. Très souvent, les gens ont du mal à comprendre comment je parviens à passer d'une série à l'autre. C'est comme ça, chaque chemin artistique est unique, et le mien je le revendique ».

De l'image fixe à l'image animée...

Courts métrages narratifs et poétiques, sculptures photographiques lumineuses, chariots en acier, hublots métalliques et autres suspensions, François Delebecque n'a rien laissé au hasard. Il tente de recréer une sorte de lanterne magique, en décalant deux ou trois tirages en noir et blanc sur film transparent d'un ou deux centimètres, éclairés par l'arrière par une petite ampoule électrique, en manipulant l'acier avec une grande dextérité.

« Gorille, la cage oubliée », 1992

« J'avais envie d'intégrer la photographie à un volume, de travailler sur la transparence et la superposition avec ces caissons lumineux, sur la mise en situation du mouvement qui prolonge l'image statique, et je voulais surtout sortir du cadre habituel en deux dimensions, explique-t-il. Au final, j'ai l'impression qu'il y a deux types d'artistes : ceux qui travaillent de l'intérieur, exploitant leur espace et leurs émotions internes, et ceux qui travaillent de l'extérieur, qui ont un regard plus tourné vers la société », conclut l'artiste.

A la fois drôle et pertinent, l'univers onirique de François Delebecque promet de véhiculer un idéal d'absolu, saisissant et onirique à souhait. A découvrir.

Par Adeline Rajch

Pour plus de renseignements : www.delebecque.net ou www.delebecque-livres.net