Entre le roman historique et le roman policier, Jeanne Tomasini se livre à sa passion : l'écriture. Jeanne a publié son premier livre à l'âge de 72 ans. Aujourd'hui elle travaille à son treizième ouvrage. Portrait d'une dame étonante.
« Avec mon premier livre, « Les Obstinés » , je donnais dans le genre romanesque. Aujourd'hui je me suis lancée dans l'érotisme, avec «L'agent...0069 à l'ile du Levant». »
Etonnante Jeanne Tomasini . Sur son petit stand, à l'ombre douce d'un platane, installé sur la place inondée de soleil, elle dédicace ses livres.
Juillet 2013, des touristes en shorts à fleurs, des femmes, le visage protégé par des chapeaux de paille made in China, flânent dans Macinaggio, ce petit port du Cap Corse.
Jeanne a 93 ans. Sa carrière littéraire a commencé alors qu'elle en avait 72 ! Depuis, elle a publié pas moins de treize ouvrages, oscillant entre le roman historique et le polar.
Avec ses cheveux coupés au carré, son chemisier blanc, son jean, ses sandales surmontés de fleurs de cuir, ses ongles vernis, son parler joyeux, Jeanne Tomasini est toute de fraîcheur et de juvénilité. Même quand elle aborde spontanément la question de la mort. « Peut-être que l'année prochaine, je ne serai plus là » dit-elle spontanément, allégeant cette réflexion grave d'un « pfuitt » presque indifférent et d'un geste léger de la main, comme un papillon qui s'envole.
Pour le moment, Jeanne est bel et bien là, rieuse, ironique, drôle.. et amateur de glaces. Dans sa maison de Porticciolo, au nord de la Corse, où elle passe ses étés, elle a installé son ordinateur. Tous les jours, Jeanne écrit.
Cette maison, elle en a fait le cadre de son premier roman . A flanc de falaise, sur trois niveaux plongeant sur une anse, siège au XVIIIe siècle du chantier naval de ses ancêtres, la maison de Jeanne regarde aujourd'hui vers un minuscule et charmant port de plaisance. Les fenêtres ouvertes, permettent un savant courant d'air, bienvenu dans ces journées de canicule, lequel gonfle les rideaux blancs comme des voiles de bateau. Dans le salon de Jeanne, trône un portrait de Napoléon. C'est une gravure ancienne, grand format, encadrée, à la place d'honneur.
Pieds nus sur le dallage, Jeanne, circule d'une pièce à l'autre, apporte de l'orezza
* (eau gazeuse produite dans l'île)
, parle de sa passion, de ses sources d'inspiration.
Une idée évoquée qui résonne en elle, et voilà que son imaginaire s'enflamme. Elle se lance dans des recherches. Livres, essais, internet : toutes les sources documentaires sont mises à profit. Aujourd'hui elle s'informe sur Saint Louis pour situer, dans cette période médiévale, son prochain roman. Elle en avait fait de même pour le Cardinal de Retz. Ou dans un tout autre genre, l'Ile du Levant, en face de Hyères dans le Var, a inspiré son dernier roman, parce que, pour des motifs professionnels sa fille et son gendre y ont travaillé.
*Macha Tomasini, peintre a réalisé les fresques de l'hôtel Le Ponant sur l'île du Levant. Elle a aussi signé la couverture et la mise en page de «L'agent...0069 à l'ile du Levant».
Pourquoi s'est-elle lancée dans le roman policier ? C'était pour elle une façon de participer au mouvement littéraire qui s'est développé autour du polar en Corse. « Il ne faut pas rester seul dans son coin » commente Jeanne Tomasini, qui précise : « Le roman policier m'a donné une liberté de langage et d'écriture auxquels je n'aurais jamais songé ».
Ancienne institutrice, Jeanne a vécu quelques années au Maroc et en Côte d'Ivoire, où elle situe sa fiction policière Rouge Baiser ((éd.Little BigMan). « Moi qui ai passé ma vie à enseigner l'orthographe, j'ai découvert dans un de mes textes une faute : quand deux verbes se suivent, le deuxième est à l'infinitif ! ». Elle se désole ! Elle en rit, bien sûr.
Quant à la coquille, qu'en pense Marc son fils ? Car Marc Tomasini, médecin, désormais en retraite, a créé une maison d'édition, GDP,
*Génération Durable Production
et...édite sa mère. Une belle histoire de famille.
Edition GDP, www.lescorsesvictorieux
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