Vendée Globe : Samantha Davies

« Une fille seule sur un bateau, peut gagner »

Vendée Globe, dimanche 9 novembre 2008. Ils étaient trente concurrents au départ de cette formidable course autour du monde. Parmi eux quelques femmes. L'une d'entre elles, Samantha Davies quelques heures avant d'embarquer parle du défi qu'elle entend relever.
- Propos recueillis par Aurore Ningres.

Depuis 1989, date du premier Vendée Globe challenge, des femmes s'affirment de plus en plus dans cette course devenue mythique à cause de sa rudesse : « Trois mois en solitaire autour du globe à affronter les trois océans et les trois caps. »
C'est ce défi, qui est certainement un des plus bels exploits sportifs de notre temps, que Samantha Davies, jeune et jolie femme enjouée de 34 ans, a décidé de relever.
Face à l'originalité de ce choix, qui, bien plus qu'une passion ou un travail, est un mode de vie, Toutpourlesfemmes l'a rencontrée la veille de son départ.

Comment as-tu vécu ces trois dernières semaines?

Grâce à la proximité de ma maison, j'ai pu éviter le stress.

Cette toute dernière semaine particulièrement chargée n'a-t-elle pas été trop difficile?

C'est dérangeant de passer d'un extrême à l'autre, mais l'aventure réside et commence aussi avec cette semaine de préparation et de réglage.

Roxy est l'ancien bateau de Vincent Riou, qui lui a permis d'être vainqueur du Vendée Globe en 2004. Est ce un atout ?Roxy est une vielle dame. C'est pour ça que mon objectif principal est de battre son propre record 87 jours 10h 47mns et 55 secondes.

Quelles sont tes motivations personnelles ?

Je ne suis pas anti-sociale, mais j'aime être seule sur mon bateau.
Contrôler un bateau aussi puissant, poussé par la nature, c'est enivrant. Après chaque course, je suis triste que ce soit fini, donc je veux en profiter à fond.

As-tu reçu une préparation mentale ?-

Non, mais physique oui. Depuis 2 ans, je m'entraîne et j'ai un coach voile.

Comment réussis-tu à gérer ton sommeil ?

-Mes besoins de sommeil sont souples et j'écoute mon corps.

N'appréhendes-tu pas trop les mers du sud?

Je visualise et écoute les autres pour aborder les mers du sud. Même si c'est dur, il faut passer. C'est la route.

Qu'est ce qui a changé depuis Helen McArthur ?

Les mentalités. On ne pense plus : une fille seule sur un bateau ça va se tuer, mais au contraire elle peut peut-être gagner.

As-tu dû faire un choix entre ta vie personnelle et la voile ?

La voile, c'est ma vie. Je ne peux pas diviser ma passion.

Que crains-tu le plus?

Le départ, beaucoup de choses sont hors contrôle.

Etre aussi longtemps en mer ne t'inquiète pas ?

Ce n'est que lorqu'on est parti que l'on réfléchit que c'est pour trois mois.

Qu'est ce qui te manque le plus quand tu es au large ?

Ma salle de bain

Quels sont tes péchés mignons ?

Le chocolat, les gâteaux maison et le thé Earl Grey. J'en bois des tonnes. Les plaisirs sont bons pour le moral.

Pour conclure, Samantha Davies nous a livré quelques réfléxions :
- C'est ma bonne humeur qui me fait avancer. Quand j'ai un sourire aux lèvres, c'est que le bateau va bien.
- Je vis quelque chose quand je sais que je peux le faire bien, je ne suis pas une rêveuse et je ne peux pas me lancer avant d'être prête.
- Pour faire le Vendée globe, il faut être fou ou français, ou les deux.


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