Gentille, trop gentille ?

Lettre de Sophie-la-gentlle

Sophie se dit trop gentille, trop fragile aussi. Elle veut apprendre à s'endurcir. Est-ce la solution ?

On me dit souvent que je suis trop gentille et que cela me jouera des tours. En
fait je suis surtout trop sensible et je me sens facilement agressée et très
malheureuse quand j'ai en face de moi des gens désagréables. Une Parole un peu
méchante ou vive et je me sens facilement au bord des larmes .

Pourtant je pense que la gentillesse est une qualité et je l'assume. Je n'aime
pas les conflits, je suis pacifiste et non violente. Mais je ne sais pas comment
gérer ce trait de caractère sans être déstabilisée par des personnes
agressives qui me bouleversent bien au delà de ce que cela devrait ?

Comme je
ne comprends pas leur comportement c'est encore plus difficile. Pouvez - vous
m'aider à m'endurcir ?
Sophie Dalvy

La réponse de Richard C.

Sophie-la-gentille, votre message est court et très ciblé. C'est pourquoi je vais commencer par relever le dernière phrase, qui est votre demande :
« Pouvez-vous m'aider à m'endurcir ? »

Je pense qu'il ne faut pas prendre le problème dans ce sens-là, et ne pas chercher à vous endurcir mais chercher, et surtout trouver, la façon d'être moins « gentille », comme vous le répétez plusieurs fois.

Il faut réfléchir à ce que vous appelez votre gentillesse, comment elle se manifeste, ce qu'elle induit chez le « receveur » et pour finir, ce qu'elle provoque chez l'autre.

Il existe des gentillesses envahissantes. Par exemple les parents qui ne lâchent pas les enfants. Des gentillesses qui mettent dans une position de débiteur celui à qui est « faite cette gentillesse ».

Pour continuer dans cette voie, vous comprendrez qu'il peut y avoir des gentillesses qui finissent pas devenir très pesantes pour celui qui les reçoit et de surcroît, il se peut que ces mêmes gentillesses ne soient pas demandées, ou qu'elles soient disproportionnées et qu'elles deviennent vraiment invalidantes pour l'autre.

Il est nécessaire que vous compreniez que ceux que vous trouvez « agressifs » réagissent surement en fonction du trop de gentillesses que vous leur donnez. Ils ne veulent pas de cette forme de gentillesse qui finit par les embarrasser, ils ont besoin de rester libres. Il est probable que votre gentillesse les oblige à avoir à votre égard, un comportement en retour qu'ils ne souhaitent pas.

Je vous conseillerais donc de beaucoup plus vous occuper de vous-même et beaucoup moins de ceux à qui vous distribuez votre gentillesse. Ces derniers, au fond, ne veulent pas de cette forme de relation, mais un autre mode de fonctionnement qui doit être plus équilibré pour eux et qui, surtout ne les fera pas se sentir redevables à votre égard.


Richard C.

Par Elsa Menanteau